Chapitre 25

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Sydney:

Je retrouve l'ennui que l'on peut ressentir en cours.

Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps mais je dois avouer que le prof de géographie est particulièrement ennuyant.

Stanley dort sans se préoccuper de rien.

Le professeur ne semble pas s'en soucier puisque Stanley est loin d'être le seul à faire la sieste.

Je contemple mon stagiaire en plein sommeil comme je le fais chaque fois qu'il dort sans moi.

Ses cheveux blonds ornés de boucles ont poussé ces derniers temps recouvrant son front et dans certains cas ses yeux.

Paupières closes, il inspire et expire lentement en silence pris d'un paisible sommeil.

J'attrape une de ses mèches et tire doucement dessus avant de la lâcher, la faisant reprendre sa forme habituelle.

Mon ennui entraîne mes pensées vers ma dernière conversation avec Bradley.

Son regard plein de reproches et de rancœurs me hante depuis.

Je regarde discrètement mon portable sous la table mais ne constate aucun nouveau message de lui.

Je peux comprendre sa colère mais, lui et moi avons toujours régler nos problèmes en communiquant, en discutant.

C'est comme si le Bradley que je connaissais avait disparu en laissant place à un nouveau Bradley plus cruel, froid et méchant.

Quand il me criait dessus j'avais l'horrible impression de voir Victor, comme si il l'avait formé à être comme ça.

Je repense soudain à la dernière réception que ce dernier a organisée.

Bradley devait le convaincre de m'envoyer dans l'école de Stanley.

Je commence à me dire que Bradley et Victor devaient parler de moi pour un tout autre sujet.

Ce soir-là j'ai vu une lueur de colère dans les yeux de mon mari à mon égard.

Sur le moment je ne m'en suis pas souciée, il était saoul.
J'aurais dû comprendre que cela cachait quelque chose.

Je remus lentement mon chocolat chaud évitant précieusement les yeux de Laura qui attend que je parles.

Assise face à moi, elle boit tranquillement son café en laissant ses yeux bruns fixés sur moi.

–Sydney?

J'ose enfin un regard vers elle.

Elle hausse un sourcil m'encourageant à parler.

–Je ne veux pas parler de Bradley, ni de mon père.

–Est ce que je peux te dire ce que j'en pense?

J'acquiesce visiblement désintéressée par la tournure des événements.

–Je pense que Bradley t'aime et qu'il a eu besoin de décompresser.

J'accélère le mouvement de ma cuillère dans le fond de ma tasse en créant un cliquetis incessant.

–Victor lui a juste monté la tête comme il le fait à chaque fois avec tout le monde.

Sa main se pose sur la mienne, réchauffant mes doigts.

–Bradley t'aime mais toi tu ne l'aime pas de la même manière. Ça explique le fait qu'il ait débordé. Je lâche violemment ma cuillère qui secrase bruyamment sur le bord de la tasse désormais froide.

–Il n'avait pas le droit de me parler comme il l'a fait!

Laura, pas le moins du monde impressionnée par mon excès de colère, continue de me regarder avec bienveillance.

–Je n'ai pas dit que c'était le cas, je dis juste que vous devriez parler pour régler ce problème.

Je croise les bras me penchant sur le plan de travail de la cuisine face à elle.

Pris d'une profonde réflexion je songe longuement à appeler Bradley jusqu'à ce qu'il me réponde.

S'il m'aime alors pourquoi me traite-t-il ainsi?

Quand on aime quelqu'un on ne se comporte pas ainsi du moins c'est ce que je pense.

J'aime Stanley et même énervé, jamais je ne l'insulterais comme Bradley m'a insulté.

Son ton n'était pas celui de quelqu'un d'amoureux, c'était celui de quelqu'un enclin au mépris.

Je l'ai vue dans son regard, il n'était pas blessé, juste mauvais. Il voulait juste que je souffre et il a réussi.

Plus tard dans l'après-midi je reçois un message de Bradley.

Pas de formules de politesses, pas de longue phrase, juste un ordre et toute la froideur qui l'accompagne.

"Rentre chez toi on va parler."

Je suis surprise par la rudesse et la froideur de ses mots mais je vois très vite mon occasion de m'expliquer avec lui.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant