Chapitre 44

8 1 4
                                    


Bradley:

Elle à tout bu.

J'offre un sourire ambiguë à ma femme qui ne peut pas comprendre le sens caché de mon expression.

Elle glisse sa main dans la mienne et colle sa tête à mon épaule.

Je comprends par son geste que l'alcool et ce que j'y ai ajouté fait effet plus rapidement que je ne le voulais.

Sa main est moite dans la mienne et son front est chaud. Je glisse mon regard autour de nous, nous sommes seuls dans la salle à manger.

Personne ne remarquera rien.

–Syd, tu veux aller te coucher?

Un grognement épuisé me répond, je vois ses paupières se refermer doucement alors qu'elle tente de lutter contre la vague de sommeil qui la balaie.

Je n'y comprends rien, ce que j'ai mis dans son verre ne devrais normalement pas faire effet instantanément.

Elle vient à peine de finir sa coupe, elle ne devrait pas en ressentir les symptômes dès maintenant.

Je passe mon bras sous son épaule et la conduit aux escaliers qui se trouvent dans la cuisine.

En empruntant ses escaliers étroits destinés aux domestiques, personne ne se doutera de rien.

Mon plan fonctionne à merveille.

Sydney peut à peine tenir debout, son corps est flasque.

Si je ne la maintenais pas elle s'écroulait sur le sol recouvert de moquette rouge.

Une fois allongée sur son lit, elle retire ses chaussures d'un coup de pied.

Ses yeux se referment et je la pense endormie.

Mes mains deviennent moites à l'idée de ce que je m'apprête à faire.

Elle se redresse et son regard brillant se pose dans le mien.

–Viens. Me supplie-t-elle d'une voix faible.

Dans un sens je m'en veux de profiter d'elle mais, il le faut. Sa seule erreur à été de naître dans la mauvaise famille.

Après avoir pris une grande inspiration et réfléchi une dernière fois à ce que je m'apprêtais à faire, je retire ma chemise.

Elle pousse un grognement de frustration et prononce le nom de son stagiaire en me prenant pour lui.

Ce n'est pas un viol si elle le demande elle même.

Me dis-je mentalement pour me rassurer face à l'acte que je m'apprête à commettre.

Avec un peu de chance, elle ne se souviendra de rien demain.

J'allonge mon corps nu sur le sien et ferme les yeux.

Lorsque je m'enfonce en elle, elle ne me résiste pas, ne me repousse pas. Elle se contente seulement de rester allongée et de me laisser faire bien trop sonnée pour comprendre ce qu'il se passe.

Je l'entend gémir le nom de Stanley à certains moments mais je tente de ne pas y prêter attention. D'après le dealer à qui j'ai acheté la pastille que j'ai mis dans son verre, certaines personnes sont prises d'hallucinations lors de la consommation.

En me réveillant de mon sommeil plus lourd que prévu, je constate avec stupeur que Sydney à disparue.

Je me redresse, enfile mes vêtements à la hâte avant de parcourir sa chambre.

Ma femme reste introuvable.

Merde!

Je parcours le couloir qu'elle occupe seule dans l'espoir de la retrouver ouvrant la porte qui mène à sa bibliothèque personnelle.

Les murs ornés de livres sur trois mètres de hauteur me narguent de leur présence à travers son absence.

Je referme la porte après avoir vérifié une seconde fois qu'elle ne se trouvait pas entre des étagères.

Je trouve face à la bibliothèque la porte entrouverte de son bureau dans lequel elle ne va jamais. La pièce est plongée dans l'obscurité la plus totale. Les épais rideaux noirs sont refermés sur les deux grandes fenêtres.

Ici aussi je me retrouve face à de grandes étagères de livres.

Le seul sujet de ceux-là est le droit.

C'est la seule lecture qu'elle est autorisée à lire depuis des années.

Je parcours la pièce à grandes enjambées passant du bureau au salon sans aucune trace de ma cible.

D'un coup de poing, j'envoie valser un cadre photos sur le sol dans lequel se trouvait une image de nous deux à peine âgés de neuf et dix ans.

–Tu semble contrarié.

Je me relève d'un coup en entendant la voix de Victor.

Il se tient dans l'encadrement de la porte, les bras dans le dos, un sourire à faire pâlir les plus durs sur le visage.

–Où est Sydney?

Il ne me répond pas, s'avance vers moi et s'arrête à un mètre de mon emplacement.

–C'était bien vu le coup de la drogue dans son verre, dommage que je t'ai vu faire.

Il m'a vu faire?

Pourquoi ne l'a t-il pas empêché de boire?

Il affiche toujours son rictus étrange comme s'il préparait quelque chose.

–Je dois avouer que je suis impressionné. Je te pensais aussi stupide que ton grand-père. Il lâche un rire nerveux avant de reprendre.

–Mais en réalité Bradley tu est encore plus stupide que lui.

Je ne peux pas cacher la colère qui prend progressivement possession de mon être.

–Vous n'avez pas le droit de parler de lui!

–Je n'en ai pas le droit? Me demande-t-il comme s'il ne comprenait pas en penchant sa tête sur le côté.

–Vous l'avez assassiné!

Il part dans un rire franc, presque hystérique ce qui ne fait qu'augmenter ma haine.

Voyant la manière dont je le dévisage, il se stoppe net et me fixe longuement.

Les secondes passent, il ne cligne pas des yeux, ne bouge pas et ne respire presque pas.

–Et toi, crois-tu sincèrement que je vais laisser passer ce que tu viens de faire à Madeline?

Son ton glacial résonne dans mon être me faisant comprendre le danger auquel je me suis exposé.

La raison pour laquelle il m'a laissé aller jusqu'au bout m'échappe totalement.

Dans la pénombre de la pièce, seul avec lui, je ressens pleinement le danger.

Je suis ici pour venger mon grand-père, ma famille et récupérer tout ce que les Cooper nous ont pris.

Faire un enfant à Sydney était la première étape de mon plan.

Me débarrasser de Victor était la deuxième étape même si je n'ai pas encore suffisamment réfléchi à la manière dont je devais m'y prendre.

Maintenant qu'il a compris une partie de ce que je faisais je me rend compte que je dois y réfléchir plus vite que ça.

Une fois Victor hors d'état de nuire, Sydney se retrouve à nouveau sans défense.

Après la mort de cette dernière et la naissance de mon héritier, la dynastie Cooper sera tellement affaiblie que récupérer leurs biens ne sera plus qu'un jeu d'enfant.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant