Chapitre 28

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Sydney:

Mes talons claquent violemment sur le marbre se coordonnant avec ma colère.

J'arrive devant la chambre de Bradley et ouvre la porte sans frapper la laissant s'écraser contre le mur.

Je le trouve aussi à son bureau face à moi.

Ma main s'enroule autour de sa lampe de travail et l'envoie valser contre le mur derrière lui. Je le vois se protéger de ses bras évitant des morceaux de verre.

Alors que j'attrape son ordinateur dans l'intention de lui faire subir le même sort, ses bras attrapent mes poignets me serrant tellement fort que je lâche l'ordinateur qui retombe sur le bureau dans un bruit qui annonce le mauvais état de l'écran désormais brisé.

–Annule le procès! Lui hurlais-je alors que sa prise se raffermit sur moi.

Victor ayant corrompu toute ma famille je vais perdre contre eux. Le courrier contenant ma convocation au tribunal est arrivé ce matin mais, il n'est pas trop tard pour l'annuler. Tout ce que Bradley doit faire, c'est signer un papier. Papier qui nous évitera le tribunal et le bordel qui s'annonce avec les médias et nos familles respectives.

Rien n'est de mon côté, ma seule chance est de confronter Bradley sans personne pour le convaincre de quoi que se soit.

Je sais que mon meilleur ami est encore là quelque part et je m'accroche à cette pensée.

–Non, t'as joué, t'as perdu. Son ton calme ne fait que m'énerver davantage.

Je parviens à le faire lâcher sa prise et lui colle mon poings dans la figure.

Il recule sous la violence du coup que je lui assène et se cogne contre son bureau derrière lui.

Mes doigts me font mal mais je m'en rend à peine compte bien trop perturbée par le tournant que prend ma vie.

Des larmes de rage coulent sur mes joues, l'air toujours aussi calme de Bradley me fait face.

Il s'approche de moi et je recule chaque pas me rapprochant du mur.

Quand mon dos le percute, mon mari place ses bras de chaque côté de ma tête et m'emprisonne.

–Sydney, pourquoi ne pas tout simplement accepter ce pourquoi tu est née?

C'est le visage de mon ami d'enfance qui me fait face, mais désormais je sais à quoi il ressemble quand ce masque tombe.

Encore une fois, je crois entendre Victor quand il parle de l'objectif de ma naissance.

Mais, ma naissance n'avait pas de réel but, elle n'était pas voulue.

–Essaie de me comprendre Brad, j'aime Stanley. Je tente une approche plus simple mais à son regard froid je comprend que mon ami d'enfance est peut être plus loins que ce que je pensais. Il semble déçu et blessé de mon aveu car une lueur passe dans ses iris.

–Syd, c'est moi que tu dois aimer. Me dit-il comme si j'avais du pouvoir sur mes sentiments.

–Pourquoi tu me fais ça? Pourquoi tout ne peut pas être comme avant?

–Parce que tu n'es pas comme avant. Me dit sa voix toujours aussi calme.

Je ferme les yeux une seconde en tentant de me protéger de la vérité.

Je ne comprends pas où il veut en venir.

Je place ma main sur la joue que j'ai frappée dans le but de l'apaiser et plante mon regard dans le sien.

–Je suis toujours la même Bradley.

–Non, tu ne l'es pas, la Sydney d'avant se préoccupait de moi et de ce que je ressentais. Tu aimais que l'on passe du temps ensemble avant. Tu ne m'aurais jamais laissé tomber si Stanley n'était pas apparu.

–Tu te sens abandonné?C'est ça le problème?

Il acquiesce avec de la peine sur le visage.

Ma colère à son égard ne cesse d'augmenter alors que je tente de paraître calme pour lui laisser croire que je suis de son côté.

–Bradley, je ne peux pas contrôler mes sentiments. Tu ne peux pas m'ordonner de t'aimer.

–Tu m'aimais avant, et en arrêtant de le voir tu m'aimeras à nouveau. Commence-t-il à s'énerver.

La certitude dans sa voix me fait douter. Je crois qu'en réalité je n'ai jamais aimé Bradley.

Dans un autre monde, dans une autre vie, je ne l'aurais peut-être même pas fréquenté.

–Ça ne marche pas comme ça.

Il place ses mains sur chacune de mes épaules m'empêchant de bouger.

Même si sa voix est calme, sa gestuelle trahit sa colère qu'il tente de cacher.

Il serre son emprise et me fusille du regard.

–S'il te plait Bradley, ça peut redevenir comme avant si...

–Ferme là! Mon cœur rate un battement tandis que je sursaute.

–Comment ça pourrait être comme avant Syd? Avant il n'y avait que toi et moi.

–Pourquoi ne pas m'avoir dit tout ça quand ça à commencé avec Stanley? Pourquoi tu m'a encouragé à aller vers lui?

–Parce que...Parce que je ne pensais pas que tu deviendrais aussi égoïste. Malgré moi ses mots me blessent. Je ne me suis jamais trouvé égoïste ni même injuste envers lui.

Nous avons toujours été d'accord sur la nature de notre relation et sur le fait que nous ne sommes mariés que par convention.

–Si j'accepte d'annuler ma demande de divorce. Tentais-je. Et que nous passons plus de temps rien que nous deux, tu accepterais de me laisser avec lui?

–Sydney, comment c'est possible? Tu vis chez ce type!

Il est vrai que de son point de vue cette perspective est peu probable.

–Si je reste chez mes parents? J'irais au lycée chaque jour et y verrais Stanley puis, le soir je rentre à Upper East Side et tu viendras me voir quand tu le voudras, on peut même se voir les week-ends.

Voyant son hésitation, je continue.

–Comme avant.

Ses traits s'attendrissent, son regard se fait joyeux en regardant le mien.

Je retrouve le Bradley avec lequel j'ai grandi.

–Tu me feras passer avant lui?

Même pas en rêve.

Alors que je suis tentée de lui envoyer mon poing dans le nez, je lui souris.

–Je ne le connais que depuis un an, toi, toi tu es mon meilleur ami, mon frère...Mon mari.

Cette petite combine censée dire ni oui ni non semble lui convenir car il me relâche et recule me laissant respirer à nouveau.

Je ne m'étais même pas rendue compte d'avoir retenu ma respiration.

Il passe nerveusement ses mains dans ses épais cheveux en faisant les cents pas devant moi.

Je m'approche de lui et pose ma main sur son épaule.

–Bradley. Dis-je calmement. On s'était promis de ne pas devenir comme ça, s'il te plait faisons comme avant. Redevenons comme avant tout ça.

Il respire bruyamment et orne le sol à la vue des débris de verre.

–Tu as raison, on se l'était promis.

Soulagée je l'embrasse sur la joue et il me prend dans ses bras.

Se contact si soudain me fait le plus grand bien et me fait penser que tout fini par s'arranger quand on en a la volonté. Même si ce que je ressens est le parfait opposé de ce que je lui montre.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant