Chapitre 20

8 1 6
                                    


Sydney:

Je tente de me concentrer sur le bruit du feu de cheminée qui s'échappe du foyer ouvert face à moi.

Les bruits de pas de Victor qui me tourne autour tel un requin attendant le bon moment pour attaquer me déconcentre de mon but censé me faire oublier qu'il est là. J'aimerais être invisible et disparaître sous terre en emportant de préférence quelques bouteilles avec moi en passant par la cave.

Je sens le regard insistant de Georges qui est assis face à moi et qui me dévisage. Le silence qui règne entre nous trois me fait plus flipper que le simple "Il faut qu'on parle" prononcé froidement par Victor il y a une demi-heure. Je repense à la proposition d'Edgard qui souhaitait que je dorme chez lui ce soir. J'aurais dû accepter. Ça n'aurait fait que retarder cette conversation mais ça aurait déjà été ça de pris.

Victor balance le magazine devant moi.

Malgré que ma tête soit baissée fixant obstinément mes mains croisées, l'image entre dans mon champ de vision me rappelant le merdier dans lequel je me suis plongée.

Je le vois se placer devant moi, s'opposant entre mon corps et la cheminée dont il me prive de la lumière et de la chaleur.

Comme chaque fois que Victor se retrouve dans une pièce, il en absorbe toute la chaleur et la lumière privant les occupants de leur bien-être au bénéfice du sien.

Sa présence est comme un souffle glacial qui fait disparaître toute forme de vie dans l'environnement. Comme un vampire.

–Regarde moi Madeline.

Sa voix est grave, autoritaire mais posée.

Je relève la tête vers lui croisant son regard aussi bleu que le mien me rappelant l'horrible personne qu'il est.

Ma tête est projetée sur le côté lorsqu'il m'assène une gifle sur la joue. Mon visage me brûle, mes larmes menacent de couler face à la douleur qui irradie ma pommette droite et je suis presque sûr de garder une marque plusieurs jours.

–Petite conne!

Sa voix n'est plus calme, elle est emplie de haine et de rancœur. Malgré le choc face à la froideur de ses mots, je ne réponds rien pendant un moment, lui montrant que ça ne m'atteint pas.

Je plonge à nouveau mon regard dans le sien, le provoquant volontairement.

–Baisse les yeux.

–Non.

Georges se redresse d'un coup, je le vois me demander silencieusement de me taire du coin de l'œil.

Je me lève de mon fauteuil en gardant mon regard dans le sien.

Il est hors de question que je me laisse faire, mes parents ne m'ont jamais défendue de lui.

Bien qu'ils aient leurs raisons de ne pas intervenir désormais, je décide moi même.

–Tu crois parler à qui comme ça?

J'ai conscience que sa question n'en est pas une, il attend patiemment que ma peur de lui prenne le dessus.

Même si je ne la montre pas, elle est bien présente. Je fais abstraction de mes mains qui deviennent moites, tremblantes et que je m'efforce de garder contre mon corps.

Je ne me laisserais plus jamais faire.

Victor n'a aucun droit de diriger ma vie, plus personne ne décidera à ma place.

Je comprends que le contenu de ce magazine peut nuire à la dynastie qu'il à élevée mais, je ne le laisserais plus jamais s'en prendre à moi ni physiquement ni mentalement. Je ne peux plus fermer les yeux. Je m'approche de lui afin de lui chuchoter ma réponse.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant