Chapitre 13

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Stanley:

Rien, elle a coupé la localisation.

Je pense qu'elle doit activer le mode avion chaque fois qu'elle lit un message.

Du moins c'est la seule explication que j'ai.

–Alors ?

Georges Cooper fait les cent pas devant moi, commençant sérieusement à s'impatienter.

–Je n'y arrive pas.

Il frappe son poing sur le bureau, me faisant sursauter.

–Je croyais que tu savais retracer un putain de signal !

–Georges calme toi, il n'y est pour rien. Pénélope Cooper, dont l'angoisse se lit sur son visage, tente d'apaiser son mari.

–On va la retrouver monsieur Cooper. Je n'en suis pas convaincu moi même mais il semble s'en contenter.

Les Cooper ont énormément d'ennemis.

Leur théorie est que Sydney s'est fait kidnapper.

Du moins c'est ce qu'ils m'ont dit mais je n'y crois pas une seconde.

Si ça avait été le cas, ils auraient alerté les médias pour avoir plus de chance de la retrouver.

Je pense qu'ils savent ce qui s'est passé et que Sydney a juste fugué.

D'autant plus qu'un ravisseur ne se prendrait pas la tête à lire les sms et aurait jeté le portable dans l'eau ou autre.

Ou alors il est vraiment incompétent.

Mais moi je pense que Sydney a toujours son portable et qu'elle est partie d'elle-même.

La question que je me pose c'est : pourquoi elle ne m'a rien dit ?

–Si elle a vraiment fugué, elle ne veut parler à personne, c'est un fait.

–Ce n'est pas ce que je t'ai demandé maman.

Ma mère assise sur le canapé de son cabinet de psychologie me détaille un moment avant de répondre.

–Ecoute, je ne connais pas vraiment Sydney mais je sais ce qui se passe probablement dans sa tête en ce moment.

–Non, t'en sais rien, tu ne sais pas pourquoi elle est partie.

Elle se lève du canapé pour se mettre à ma hauteur.

–Je sais que tu es inquiet Stan mais t'énerver ne changera rien à la situation. Dit-elle en s'énervant à son tour.

Je prends place sur le canapé, le regard dans le vide. Ma mère s'accroupit face à moi et tente de capter mon attention.

Elle passe sa main dans mes cheveux comme elle le faisait quand j'étais petit.

–Stanley, Sydney est une fille intelligente. Je suis certaine qu'elle va bien.

Je déambule dans les rues de New-york sans but précis.

Je ne saurais même pas dire où je suis exactement.

Ça ressemble au Bronx mais je n'en suis pas sûr.

Je ne traîne habituellement jamais ici et Sydney ne viendrait jamais ici non plus.

Du moins c'est ce que doivent se dire ses parents.

Si j'étais à sa place et que je me cachais de ma famille, je choisirais exactement ce genre d'endroit.

Loin de Upper East Side, loin de Manhattan.

Je passe devant un groupe de prostituées qui commencent à peine leur travail en raison de la nuit qui tombe précautionneusement sur New-York.

Je passe mon chemin et traverse les rues sans m'arrêter.

J'ai menti aux Cooper.

J'ai réussi à capter un signal venant du portable de Sydney.

J'ignore ce qu'elle fait ici mais je me doute que ça ne doit pas être très glorieux.

Je viens du Queens, pourtant ce genre de quartier je les évite, alors elle. Elle devrait les fuir.

J'en viens à espérer que je suis seulement sur une fausse piste qui ne me mènera pas à une Sydney saoule ou pire.

La nuit est désormais tombée.

J'avais oublié à quel point le Bronx était délaissé.

Aucun lampadaire de cette rue ne fonctionne.

Les chiens aboient sans cesse, SDF et prostitués cohabitent sur les trottoirs usés.

Une fine pluie vient s'abattre sur les rues et tremper mes cheveux.

Ma vue perce à travers ma frange qui me tombe devant les yeux. De ma main, je la rabats vers l'arrière en soupirant.

Je réactive le logiciel de localisation sur mon téléphone et tente d'émettre un signal avec celui de Sydney.

Une notification m'indique que le téléphone est actuellement allumé. Je saute sur l'occasion avant qu'elle ne m'échappe.

J'arrive devant une sorte d'entrepôt désaffecté, de la musique dont le volume est fort sort du bâtiment en piteux état.

Les murs rouillés ne laissent plus rien deviner de ce qu'a autrefois été cet endroit.

Le téléphone de Sydney n'envoie plus rien.

J'entre à l'intérieur du bâtiment, les gens plus ou moins âgés se collent les uns aux autres.

Aucun d'entre eux n'est réellement vêtu, ils ne portent que des bouts de tissus usés qui cachent uniquement le principal.

Autant ne rien mettre. Me dis-je quand une fille presque nue passe à côté de moi.

Ce qui me frappe en premier est la forte odeur de beuh qui pollue l'atmosphère.

Les gens boivent directement à la bouteille, sniffent des rails de cocaïne sur les autres.

Drôle d'ambiance.

Je prie de plus en plus pour que Sydney se soit vraiment fait kidnapper par des mafieux milliardaires.

Ou qu'elle se soit juste fait voler son téléphone.

Une blonde monte sur les genoux d'un mec, je comprends vite qu'elle est sous l'influence de je ne sais quelle drogue. Ses gestes sont mal assurés, elle bouge trop lentement pour que ce soit normal et manque de tomber des genoux du gars alors qu'il la rattrape de justesse pour la troisième fois en une minute.

La blonde tourne la tête vers moi et plonge ses yeux bleus dans les miens.

Son rouge à lèvres beaucoup trop flashy est mal appliqué et ne trace pas parfaitement la forme de ses lèvres pourtant magnifiques.

Son fard à paupière bleu est grossièrement appliqué sur ses yeux et des cernes violets se cachent à peine sous une tonne d'anti cerne.

Les deux mèches à l'avant de sa tête sont peintes de violet et sa robe noire ne cache presque rien de son corps recouvert d'hématomes.

C'est le problème quand on vit dans ce genre de quartier, on tombe vite sur de mauvaises fréquentations. Peu importe l'histoire de cette fille qui semble avoir mon âge, il est clair qu'elle n'a pas choisi le bon chemin et qu'elle s'est noyée dans la drogue bien trop facilement accessible ici.

Quand les pupilles dilatés de la fille se posent à nouveau sur moi,un frisson me parcourt en comprenant qui j'ai devant moi.

Sydney.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant