Chapitre 18 : Une nuit sans Wei Ying.

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C'est l'heure du Mao, je suis dans mon lit, mais sans mon Wei Ying, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Il manque clairement quelque chose à ma tranquilité habituelle. Je sais qu'il est tard quand le sommeil finit par me gagner.

Wei Ying est entouré par les disciples et les chefs des grandes sectes, tous l'attaquent de toute part, je sais qu'il a perdu la raison. Sa Shijie vient de mourir en essayant de le protèger d'un coup d'épée. Je peux lire la détermination et la tristesse dans son regard, il va utilisé toute la puissance du ressentiment à l'aide du Yin Hufu. Je suis moi-même assiégé, je me bat contre ses marionnettes fantômes. Alors que je me redresse après avoir abattu mes adversaires, je vois Wei Ying cracher du sang, le Yin Hufu lui prend toute son énergie et endommage son corps. J'ai peur, je sais que mon visage est déformé par l'inquiètude qui me ronge. Le sang coule en abondance sur ses lèvres et sa mâchoire, ses yeux sont rivés sur moi, il m'avait demandé de le tuer dans la bataille qu'il mènerait contre les clans, mais je ne peux m'y résoudre. Je veux qu'il vive dans la sécurité de mes bras.

Je sens le coup d'une lame sur mon bras, en réponse je me retourne et tue mon assaillant, la blessure est douloureuse et profonde, mais pas suffisante pour que je ne m'arrête. Je suis acculé, je dois reprendre le combat si je veux sauver l'homme que j'aime.
- Wei Wuxian est blessé ! Vite, confisquez-lui le Yin Hufu pour moi !
C'est le chef de secte Yao, je ne l'ai jamais aimé, il ne parle que pour dire des choses qui ne vallent pas la peine d'être écouté. Et bête comme il est, il espère contôlé le Yin Hufu. Tout le monde veut cette amulette dont la puissance est terrifiante, en prononçant cette phrase cet imbécile à provoqué l'envie de tous les autres chefs de sectes.
- Le Yin Hufu !
Je vois bien que Wei Ying ne va pas bien du tout, mais il se reprend en entendant les chefs de sectes, un rictus s'affiche sur son visage et je n'aime pas du tout ça. Bien que je me bat toujours je le vois sauter sur une des colonne de la cours du palais de la ville sans sommeil. L'énergie noire qui émane de lui depuis le début de la bataille me semble plus dense. Wei Ying se retourne lentement et nous regarde, ses yeux sont rouges et humides.
- Le Yin Hufu...
Il tent son bras et dans sa main flotte l'amulette entouré de son énergie rancunière, il la regarde avec détermination. J'abat mon adversaire et me redresse pour le regarder, mon coeur bat beaucoup trop vite. Je ne sais pas ce qu'il va faire mais ma crainte grimpe en fléche, Wei Ying reste avec moi... je t'en prie. Il rit en regardant sa statuette flotter dans sa main, pris comme d'une hystérie, son regard se tourne à nouveau vers les chefs de sectes qui observe le seau de pouvoir dans la paume de mon amour.

- Puisque vous voulez tous l'obtenir à tout prix...
Les larmes coulent sans discontinu sur ses joues et ses yeux sont remplies d'une immense tristesse.
- ...que chacun de vous utilise ses propres capacités pour l'attraper.
Non, Wei Ying ne fait pas ça, si tu leur donnes cette chance, ils se jetteront dessus comme des chiens enragés et les clans vont s'entre tuer. Wei Ying lance le Yin Hufu loin devant lui, jusqu'à présent, la seul personne qui pouvait le contrôle était lui, en le libérant ainsi, l'énergie va se dispercer et nous risquons de ne pas réussir à la contenir. A peine, l'amulette projetée au dessus de la bataille que la majorité des cultivateurs sautent espèrant être le premier à l'attraper. Ce que personne n'avait prévue, c'est que Wei Ying utilise le peu d'énergie démoniaque qui lui reste pour détruire l'amulette en plusieurs morceaux qui se dispercent sur le champ de bataille. Je ne peux qu'admirer ce qu'il vient de faire, mais je sais que maintenant son corps sera trop faible et ne tiendra plus très longtemps sans être soigné.

Les cultivateurs se jetent à corps perdu dans une nouveau combat, récupérer les plus gros morceaux du Yin Hufu, quand à moi, je ne regarde que Wei Ying. Alors que les combats reprennent, je peux voir un sourire triste et amer sur le visage du Yiling Laozu. Je ne peux pas l'entendre mais je vois qu'il rit de la pauvreté d'esprit de ces cultivateurs, qui tuerait père et mère pour le pouvoir d'une moitié de Yin Hufu. Bien que je ne vois pas le bout de métal traversé la cours, j'entends les cries de certains cultivateurs.
- Je détiens le Yin Hufu !
Mais cette phrase se perd dans le souffle précedant sa mort. Wei Ying rit hystériquement, regardant le spectale qui se joue devant ses yeux embrumés par les larmes, la tristesse et la folie. Mais je vois bien que ce rire se transforme en pleures, ses larmes courent de plus belle sur ses pommettes et sa mâchoire. J'ai peur et mon coeur reprend une course effrénée qui me fait mal. La poursuite au pouvoir me montre bien la dépravation de l'homme, je ne sais pas quoi faire, alors j'attends que l'homme j'aime calme sa folie, mais son regard n'indique rien de rassurant.

Wei Ying saute vers le rebord du gouffre non loin de la cour du palais, je dois le suivre, qu'a-t-il en tête ? Il est face à moi, me regardant de ses grands yeux tristes rougies par les larmes. Je comprend tout de suite ce qu'il veut faire, ma peur grandit.
- Wei Ying, reviens.
En disant ces mots, je le supplie du regard, mais le sien est perdu dans un univers sombre et remplie de tristesse. Il recule doucement vers le rebord de ce gouffre, mon pouls s'accélère, mes yeux le suplient de faire marche arrière. Il me regard, une fois de plus ses yeux se remplssent de larmes qui roulent sur ses joues lorsqu'il ferme les paupillères. Il se laisse tombé dans le vide... Non ! Wei Ying ! Je saute vers lui, je dois le rattraper... Ma main attrape son poignet, la douleur de ma blessure me fait grimaçer, je sens la plaie s'agrandire sous le choc de l'arrêt de la chute de mon amour... Mais je le tiens... Il semble étonné, lève son visage vers moi, regarde mon bras blessé puis mon visage. Des larmes se sont accumulées sous mes yeux, mais je les retiens, Wei Ying me sourit légèrement.
- Lan Zhan.
Ma prise se relâche, je la resserre, la douleur me lance mais je ne le lâcherais pas, je veux que tu vives Wei Ying. La plaies de mon bras est tellement ouverte que le sang coule jusqu'à ma main, la rendant glissante. Lui n'essaie pas de se rattraper à mon bras. Je regarde mon Wei dans les yeux, lui montrant ma détermination, je le vois suivre le sang qui coule le long de nos bras et comprendre la gravité de ma blessure. Mais je suis déterminé à ne pas le lâcher, malgrès la douleur. Il me dévisage une nouvelle fois, puis de nouveau mon bras.
- Lan Zhan, Lâche-moi, souffle-t-il en levant les yeux vers moi.
Je ne répond pas, je garde mes forces pour le maintenir avec moi, mais ma main glisse encore alors je serre ma prise. Ses yeux se rivent sur la plaie de mon bras, mais je ne m'en préoccupe pas, j'aurai le temps de la soigner plutard.

C'est quand je vois la lame ensanglanté sur ma droite, que je m'aperçois de la présence de Jiang WanYin. Wei Ying tourne la tête au même moment que moi. J'ai peur de sa réaction... Je peux lire dans ses yeux toutes les émotions qui s'y disputent. 
- Jiang Cheng.
Wei Ying est résigné, il veut partir et quand Jiang WanYin lève son épée, il ferme les yeux attendant la mort.
- Jiang WanYin !
Je suis à bout de souffle, mon ton est supliant et j'espère que celui-ci va entendre ma souffrance et ma peine.
- Arrête !
- Wei WuXian ! Va mourir !
Jiang WanYin plante son épée dans la roche sous mon bras, Wei Ying ouvre les paupillères en entendant le bruit du métal sur la roche. Ses yeux s'agrandissent, je peux y lire de la peur, mais pourquoi ?! Il lance son bras vers l'arrière, me forçant à le lâcher... Il chute...
- Wei Ying ! Je hurle aussi fort que ma voix me le permet.
Il chute... Mon coeur et mon esprit souffrent, saignent... Je sens peu à peu le désespoir envahir chaques cellules de mon corps. Je vois mon amour tomber dans ce gouffre sombre, pourtant il est serein et sourit... Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Je reste seul devant ce trou béant, aussi grand que celui qui ouvre mes entrailles.

Je me réveille dans un bond, je transpire, je ne trouve plus mon air, je dois me calmer. Je pose ma mains sur ma poitrine, mon coeur bat si vite qu'il en devient douloureux. Qu'est-ce que c'est que ce rêve ? Ma vie antérieur... Wei Ying est mort sous mes yeux, je n'ai pas pu l'aider. Et maintenant je suis là, dans mon lit, les larmes roulent en abondance sur mes joues. Je prend mon télèphone et envois un message à Wei ying, mais il ne répond, mais respiration accélère... Pourquoi ne répond-t-il pas ? Mon muscle cardiaque ne se calme pas, lorsque j'entend la sonnerie d'attend à mon oreille, pourquoi ne répond-t-il pas ? Je tombe sur sa boite vocal. Je n'attend pas la fin du message, je raccroche pour recomposer son numéros. Après quatre sonneries, j'entend un souffle endormie au bout du fil.
- Quoi ? C'est qui ?
Je souffle, mon rythme cardiaque se calme doucement, ma respiration est toujours douloureuse.
- Wei Ying ! Dis-moi que tu vas bien ? Je m'assure d'une voix tremblante et emplit de sangoles.
- Lan Zhan, qu'est-ce qui ne va pas ?
J'entend qu'il est complètement réveillé à présent, les draps se froissent et une porte claque doucement. Il a du sortir de la chambre qu'il partage avec ses camarades.
- Est-ce que ça va ?
- Mn, maintenant oui.
Je suis encore ésoufflé de ce cauchemar, mais les tensions redescendent maintenant que je sais que Wei Ying va bien.
- Qu'est-ce qu'il y a eu pour que tu me réveilles à 3h dans un tel état ?
- Un cauchemar...
- De notre passé ?
- Mn.
- Tu veux en parler ?
- Non, pas maintenant.

Nous parlons encore quelques minutes, puis je raccroche laissant mon amour aller se recoucher. Ce n'est pas mon cas, les traces de cette vision apocalyptique ne se dispent pas.

Le rêve d'une autre vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant