Le rêve d'une autre vie.

Chapitre 49 : Secret de famille.

Ce matin, je me lève à Hai, comme à mon habitude, je recouvre mon Wei Ying avec les couvertures, l'hivers est plutôt froid. En soit, une matinée plutôt banale, mais vers 5h15, je reçois un message de XiChen.

XiChen

Cc WangJi, je vi1 d'avoir 1 msg 2 Père, il va descendre en ville ce we, il "DOIT" ns parler. Son msg disait "Je veux parler à ton frère de sa fréquentation". Je vs conseille de b1 vs préparer, toi & WuXian. @+

Il ne manque plus que ça, je me doutais bien que ce jour arriverait, mais j'aurais vraiment aimé que ce soit le plutard possible. Je ne sais pas comment Père va prendre la nouvelle de mon homosexualité. Il va falloir que j'en parle à mon Wei, mais je ne sais pas comment il va réagir. Je ne peux pas lui demander d'être un autre... Mon Wei doit rester libre et sans entrave. Je répond à XiChen de façon expéditive par un ok.

Lorsque mon amour se lève vers 6h, je lui annonce la couleur assez rapidement.
- Il faut qu'on parle.
- Lan Zhan, qu'est-ce qui ne va pas ?
Il faut croire que je montre plus d'expressions que je l'aurais voulu, car mon Wei remarque vite que je suis tracassé. Je ne répond pas et attend qu'il se soit assi en face de moi.
-

Lan Zhan... Répete-t-il.
- Assieds-toi.
Mon amour s'excute, je prend une grande inspiration avant de me lancer.
- Mon père va venir nous voir... toi et moi.
- Pourquoi es-tu si inquièt ?
- Et bien comment dire, je ne sais pas comment il va prendre le fait que j'aime un homme... que je t'aime, toi.
- Et bien, XiChen ne semble pas en être troublé, alors ça devrait aller.
- Je ne sais pas... Il t'a appellé "ma fréquentation". Mon père a... ou plutôt n'a jamais vraiment été là.
- "Ta fréquentation"... c'est bizarre ! Il t'a élevé quand même, donc vous vous connaissez, tu n'as aucune idée de sa réaction ?!
- Je n'ai jamais vraiment eu de relation avec lui, je ne le connais pas beaucoup, ce qui peut paraître étrange vu qu'il est mon père... Mais j'ai été élevé par une nourrice dans mon jeune âge, puis par XiChen quant nous étions assez grands pour être seuls.
- Lan Zhan... et ta mère ?
Les yeux de Wei Ying sont troublés, comme peiné pour moi, ma souffrance est la sienne, tout comme sa douleur est la mienne.
- C'est une longue histoire, peut-être un jour, j'aurais le courage de t'en parler. Mais pas aujourd'hui.
- Est-ce comme dans notre vie antérieur ?
Je m'étonne car je ne me souviens pas avoir parlé de ma mère à Wei Ying dans mon ancienne vie.
- XiChen, dit simplement mon Wei.
- Mn, fis-je en gise d'accord.
- Et quand viens-t-il ?
- Je n'ai pas demandé à XiChen, mais sûrement demain, il vient toujours le samedi, il travail le reste de la semaine.
Je sors mon télèphone et demande rapidement la date et l'heure de l'arrivée de Père. Je pensais avoir une réponse assez vite, pourtant XiChen m'impose un silence qui ne lui ressemble pas.
- XiChen ne me répond pas... J'ai un mauvais présentiment, affirmè-je.

Nous mettons ce sujet entre parenthèse, il est l'heure pour nous de prendre la direction de la faculté. Malgrè tout je reste anxieux, XiChen ne répond pas à mon deuxième message, ce qui est encore plus étrange. Je me sépare de mon Wei devant sa salle de classe et poursuis mon chemin vers la mienne. Toutefois je suis arrêté par mon père, il est là...  les mains croisées dans son dos et m'attend. Je souffle intérieurement mais ne montre rien, je sais qu'il viens me voir pour parler de Wei Ying, je suis prêt.
- WangJi.
- Père.
- Nous avons à parler tous les deux.
Mon père se retourne et se dirige vers le réfectoire, je ne dis rien, je le suis en silence. Nous prenons place à une table assez isolée, il a pris un café, j'ai pris un thé, j'attends. Toutefois le silence se prolonge, je ne compte pas le couper car il est hors de question pour moi de mettre en avant mon Wei, aux yeux de mon père, s'il veut des réponses, il n'a qu'à poser des questions.
- WangJi, j'ai appris par ton oncle que tu fréquentais Wei WuXian, le fils orphelin de la famille Wei. Je ne suis pas d'accord, il est hors de question qu'un Lan fréquente un Wei.
- Est-ce là votre seule réflexion, son nom de famille.
- En dehors du fait qu'il soit un homme, il est aussi le fils de Cangse Sanren, qui est connu pour être une fauteuse de trouble, je ne veux pas de ce genre de personnes dans notre famille.
- Vous connaissez les parents de Wei Y...
- Là n'est pas la question, me coupe-t-il.
- Père, avec tout mon respect, je ne vous laisse pas le choix. Sachez que pour moi, il est hors de question que je ne fréquente pas Wei Ying et si vous n'êtes pas d'accord... eh bien tant pis pour vous.

- Comment peux-tu agir de la sorte, je suis ton père, tu me dois le respect, et tu te rebelles devant ton clan pour une personne aussi et effrontée que ce Wei WuXian.
- En premier lieu, vous ne le connaissez pas et deuxièmement je ne vous manque pas de respect Père, je ne vous ai jamais manqué de respect. J'estime avoir toujours été droit avec la famille Lan, en respectant les désirs de chacun. J'ai toujours fait passer vos désirs avant les miens, aujourd'hui ce n'est plus le cas, il est hors de question pour ma part, d'abandonner la personne que j'aime.
- L'amour est un mythe, une légende qui n'a jamais existé. Pourquoi t'attacher à une personne qui dans six mois sera avec quelqu'un d'autre. WangJi, la chose la plus importante à faire pour l'instant est de quitter cet homme et de revenir à tes études. Si tu ne le fais pas, je te coupe les vivres.
- Non.
- Non à quoi ?
- Non, je ne quitterais pas Wei Ying.
- Un homme ne peut en aimer un autre. C'est contre nature. Comment vas-tu faire pour me faire une descendance ? Comment vas-tu faire prospérer la famille Lan ?
- Cela m'est égale. Sachez que Wei Ying et moi nous connaissons depuis bien long et que nous savons que nous sommes destinés l'un à l'autre. Et si vous n'aviez pas fait l'erreur de croire que l'amour est une légende ou un mythe. Peut-être que mère serait toujours auprès de vous, car elle croyait en l'amour et elle vous aimait, cela a été probablement sa plus grande erreur. Mais toutefois, j'aime espérer que vous aimiez cette femme en retour autant qu'elle vous a aimée par le passé.
- Que me chantes-tu, il n'y a aucune corrélation entre l'amour et le suicide de ta mère. Si elle est partie, c'est car elle n'avait plus l'intention de vivre, elle n'avait plus goût à la vie. C'est aussi simple que ça, elle vous a abandonnée et je n'y suis pour rien, mais je suis sûr qu'elle doit se retourner dans sa tombe en sachant que son fils se dit amoureux d'un homme.

Je me lève, j'en ai assez entendu, il m'horripile, il me sort de partout les trous et je sens que si je ne pars pas tout de suite, il va se prendre mon poing sur la figure, malgré qu'il soit mon géniteur. À mi-chemin du réfectoire, je me retourne, il semble estomaqué par mon comportement, je le regard une dernière fois et lui dit avant de partir.
- Si mère est morte, c'est justement parce que vous n'aviez pas compris, ce qu'es l'amour.
Sur ce dernier mot que j'échange avec mon père, je me retourne et m'en vais vers ma salle de classe. J'estime avoir donné assez de mon temps pour une personne, qui ne prend même pas la peine de comprendre pourquoi mon Wei est plus important que tout, pour une personne qui n'a jamais pu apprécier l'amour qu'on lui donnait, et aujourd'hui j'estime en avoir assez donné. Lorsque je sors du réfectoire, j'attrape mon téléphone et pianote sur l'écran, je vois que XiChen m'a envoyé plusieurs messages et essayer de me joindre à plusieurs reprises. La présence de mon père était sûrement la raison pour laquelle il n'a pas répondu à mes messages précédents. Je sais qu'en toute logique, je devrais rejoindre ma salle de cours mais je n'en ai pas la force. La seule chose que je veux à l'heure actuelle est de voir mon Wei, de le serrer contre moi et me dire que j'ai fait le bon choix. Car je sais que mon père va me couper les vivres à présent et que je devrais trouver un autre moyen de financer mes études.

Alors que je suis perdu dans mes pensées à l'entrée de ma classe, j'entends la voix du professeur Lan QiRen qui me fait relever la tête.
- WangJi.
- Professeur.
- Je peux savoir pourquoi tu n'es pas en classe ?
- Je suis désolé, j'avais un entretien avec mon père, j'y vais de ce pas.
Je salue mon professeur et alors que je me retourne pour me diriger vers ma classe, il m'arrête.
- WangJi, sais-tu qui je suis ?
J'hésite une seconde, car oui, je sais qu'il est. XiChen m'a révélé cette information mais ai-je le droit d'en parler ouvertement ? Je prends ce risque.
- Mn, vous êtes mon Shufu.
Mon professeur souffle de soulagement, du moins c'est l'impression qu'il me donne.
- Tu sais, ton père et moi, nous n'avons pas toujours été en mauvais terme, avant la mort de ta mère tout semblait aller pour le mieux. Et je crois qu'il était heureux à cette époque et puis tout a basculé. Puis-je me permettre de prendre un peu de ton temps en fin d'après-midi ? Disons après les cours, au réfectoire ? Il me semble que nous avons beaucoup de chose à rattraper.
Alors que mon Shufu s'éloigne de moi, il se retourne pour finir sa phrase.
- XiChen et WuXian sont les bienvenus.