Le rêve d'une autre vie.

Chapitre 43 : Vous n'êtes pas qualifié pour me parler.

Comme tous les matins depuis six mois, je me reveille auprès de mon amour. Et depuis six mois maintenant il est inenvisagable pour moi qu'il en soit autrement. Les souvenirs de notre première vie reviennent me hanter et je ne peux m'endormir qu'au contact de la peau de mon Wei. Je baisse les yeux, il est là, si beau, si serrein. Comme à mon habitude, j'embrasse ses belles lèvres rosées et me lève, non sans regret, pour me préparer à notre journée. Je nous prépare le petit déjeuné, si je ne mangais pas avant mon Wei, à présent nous mangeons ensemble. Pour 6h30, je vais le réveillé et même si celui-ci ne semble pas d'accord, il se lève tout de même lorsque je pose un doux baiser sur sa bouche. Et pour 7h30 nous sommes partis pour le campus. Cette matinée de cours fut tranquille et serreine, pour midi je retrouve mon Wei au réfectoire, lui aussi semble satisfait du calme de la journée. En somme une journée bien ordinaire... enfin, c'est ce que je croyais.

Alors que nous franchisons le portail de la faculté pour rentrer au dortoir, nous sommes arrêté par un homme de taille moyenne. Ses cheveux noir de jais et ses yeux remplis de haine me suffisent à comprendre qu'il s'agit de Su She. Il n'a pas de perdu de temps pour nous retrouver. Ce qui me surprend beaucoup, je suis sûr qu'il devait connaître l'emplacement de la faculté et probablement de nos dortoirs respectifs depuis longtemps.
- Je vous déconseil de faire le moindre mouvement, HanGuang-Jun, affirme-t-il en nous menaçant avec une dague.
Plusieurs élèves réagissent en voyant le couteau, paniqués, ils hurlent et courent dans tous les sens, se dirigeant vers les bâtiments les plus proches, quelques uns arrêtant les voitures sur leurs passages. Toute fois certains curieux restent, gardant une bonne distance, pour voir ce qu'il va se passer. Su She n'est pas affecté par la présence de tous ses témoins.
- Mais qu'est-ce que tu veux ? J'ai détruit le Yin Hufu. Et c'est impossible d'en forgé un nouveau.
- Tu aurais pu simplement le restaurer comme Xue Yang te l'avait demandé.

- Que cherches-tu ? Tu es de toute façon incapable de contrôler l'énergie du ressenti.
Le cultivateur serre les dents lorsque mon Wei lui affirme son infériorité dans l'art de la culture démoniaque, mais ne le dément pas.
- Je vais vous détruire tous les deux pour avoir fait souffrir le chef de secte Jin.
- Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Yao Gege va bien...
- Tu as bien entendu Yiling Laozu, je vais venger mon chef de secte.
- Ta vengeance n'a plus d'intérêt, elle date d'une autre vie. Alors pourquoi ? Questionne mon Wei Ying en s'apercevant qu'il parle de notre autre vie.
- Parce que je n'ai pu l'accomplir dans cette vie là, justement.
- Sauf qu'aujourd'hui, le Yiling Laozu n'est plus, de plus son innocence avait été prouvé dans notre vie antérieure au contraire du chef Patriarche, je déclare.
- Lan WangJi, tu as vu le bain de sang de tes propres yeux. Et maintenant tu déformes les faits avec ces mensonges pour le défendre. On dit que HanGuang-Jun est juste et équitable. Quelle blague ! Affirme Su She d'un air dédaigneux.
- C'est toi qui est bizarre. On dirait que tu es vraiment resté coincé dans notre vie d'avant et que tu es incapable de vivre ta vie dans le présent, déclare mon Wei. De plus, j'ai comme l'impression désagréable que tu n'aimes pas mon Lan Zhan ? Pourtant tout le monde aime Lan Zhan.
Un rictus mauvais déforme le visage de Su She. Sa rancune de notre vie antérieure à mon encontre, ne l'a toujours pas quitté.
- Tu as au moins raison sur ce point, les gens arrogants tel que lui ou Jin ZiXun, je le tuerai tous, hurle Su She.
Il recommence ! Exactement les mêmes raisons que dans notre vie antérieure, au final il ne change pas vraiment. Il nous resort les mêmes excuses sur l'arrogance, alors que de tous, c'est lui le plus arrogant.

- J'ai une autre question, où est Song Lan ? Est-ce toi le responsable de son emprisonnement par Xue Yang ou l'a-t-il décidé tout seul ?
Je dis ça sans vraiment attendre de réponse de sa part.
- Ne présume pas trop, Lan WangJi. Même si je lui ai dis où était Song Lan, Xue Yang est assez grand pour l'enfermer chez lui, tout seul.
Sans vraiment s'en rendre compte, Su She vient de nous livrer l'emplacement de détention de Song Lan, je ne montre rien, mais je jubil. Wei Ying a du comprendre également, car quand il relance Su She pour lui poser des questions, il change totalement de sujet.
- Je suis assez curieux éclaire-moi, où as-tu trouvé cette moitier de Yin HuFu ?
- Hmph ! Tu veux savoir alors que tu ne l'as même pas restaurer quel intérêt pour toi, Yiling Laozu...
- Répond à ma question et je repondrais à la tienne.
- Bien, je vais satisfaire ta dernière volonté, Patriarche. Lors de ma dernière année de lycée, j'ai participé à un stage d'archéologie avec mon père... Dans d'ancienne ruine, d'une citée aux creux des montagnes...
- Yun Shen Bu Zhi Chu, articulè-je avec difficulté.
- Évidemment, je ne peux le confirmer... Sauf si j'avoue que je revis ma vie antérieur au travers de mes rêves.
- Depuis quand ?
- Bien plus longtemps que vous. C'est pour ça que j'ai reconnu le Yin Hufu. Même si au début, je ne savais trop quoi en faire. J'avais décidé de l'offrir aux chefs de secte Jin... Mais tu l'as détruit.
- Meng Yao ?! Chuchoté-je à l'intention de mon Wei.
Su She qui ne semble pas m'avoir entendu, continu son monologue.
- Finalement, j'ai retrouvé Xue Yang et Meng Yao. Mon chef de secte n'a pas retrouvé ses souvenirs mais je sais comment faire... je l'ai fait avec Xue Yang.
- Mais comment est-ce possible ?! S'étonne mon amour.
- A l'impossible rien n'est tenu, tu devrais le savoir, n'avais-tu pas la devise du clan Jiang comme precepte de vie.
Je dois bien avouer, que cela est encore d'acutalité, avec Wei Ying tous est possible.

Du coin de l'œil, je vois XiChen et Yao Gege arrivé vers nous, je prends peur pour eux. Que va-t-il leur faire du moins... à XiChen, car il ne fera rien à son chef de secte, pour qu'il porte beaucoup d'affection. Il ne s'en rend pas compte mais j'ai l'impression qu'il fait plus que l'admirer... Mon frère et Yao Gege semblent sous le choc de la scéne qui se joue sous leurs yeux... je me demande vaguement ce qu'ils vont penser de toute cette histoire... la seule chose que je peux voir, c'est un XiChen en panique, qui voit son petit frère et son future beau frère en danger, tenu en joug par un fou équipé d'une dague. Le premier réflexe de Yao Gege est de se placer devant XiChen pour le protéger. Je sais qu'ils ont de l'affection l'un pour l'autre, mais je dois admettre que je ne m'attendais pas à ça. Su She est pris de court en voyant son chef de secte, protégé mon frère.
- Chef de secte Jin, murmur ce dernier.
Bien que surprise de se faire appeler chef de secte, Yao Gege ne bouge pas et reste devant XiChen en protection. Même si ces deux là venaient à découvrir que dans leur vie antérieure, ils avaient dû se livrer bataille, il vaut mieux pour eux qu'ils ne sachent rien du sujet de cette dernière, ni des mensonges que l'un à fait à l'autre.

Su She se retourne vers mon Wei, avec ce regard accusteur si familer.
- C'est toi, c'est toi !? Yiling Laozu, tu es responsable de leur présence n'est-ce pas ?
- Si je te disais que je ne suis pas le responsable, me croirais-tu ?
- Toi...
Su She reserrent tellement les doigts autour du manche de sa dague que son bras en tremble, ses dents sont serrées et ses yeux sont injectés de sang et d'une haine virulente. Je reste sur mes gardes, s'il doit attaquer, c'est maintenant. C'est la rage qui fait circuler le sang dans ses veines et qui contrôle son comportement, à l'heure actuelle, il ne pense plus comme un homme mais comme un animal. Dans un mouvement vif, Su She se jete sur mon Wei, mais je m'interpose. Je dévi la dague destinée à mon amour et repouse mon agresseur. Toute fois celui-ci revient à la charge aussitôt a-t-il repris ses appuis, nous faisant nous déplacer sur le trotoire. Le bras bien droit, les jambe en garde, Su She tient une posture d'escrimeur, telle celle de mes souvenirs... Le fossoyeur. Même s'il a retrouvé quelques compétences de sa vie d'avant, je ne peux savoir si lui aussi a recréer son noyau doré, alors je reste méfiant. Je pare chaque attaque, dirigeant la dague hors de mon champ et celui de mon Wei. Lorsque Su She frappe à nouveau dans un mouvement verticale de haut en bas, j'y vois une ouverture, je lance mon pied vers sa main et lui donne un coup violent, ce qui lui fait perdre son couteau.
- Lan Zhan t'es le plus fort, tu peux le battre. Vas-y Lan Zhan, vas-y, chante Wei pour m'encourager.
- Recule.
Wei Ying s'excute.

Les badauds se sont regoupés autour de nous, se bousculant pour être aux premières loges de ce qui semble être une bagarre d'étudiants. XiChen et Yao Gege se sont rapprochés eux aussi, l'atroupement créé se rapproche dangereusement de la route, où les véhiculent circulent bien trop vite... Je ne regarde plus mon adversaire, la peur me tiens... Je cherche mon Wei Ying, mais dans tout ce chaos, je ne le vois pas.
- Yao Xiong...
Le cri déchirant de XiChen me surprend, je me retourne vivement. Meng Yao est tombé sur la chaussée, une voiture lui fonce droit dessus. Je suis trop loin pour intervenir, pourtant je me lance dans sa direction.
- Chef Jin...
Su She hurle en se jettant sur Yao Gege, le pousse violemment sur le coté, la voiture qui roule beaucoup trop vite, vient le percuter de plein fouet. Le choc fait voler le corps de Su She sur une centaine de mètre, avant de s'immobilier innerte sur la chaussée.