Chapitre 37: Ne me porte pas comme ça.

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Avant même d'entrer dans l'usine désaffectée, je ressens l'énergie du ressenti qui se dégage du lieu. Un sentiment nauséabond de crainte et d'impuissance me prend aux tripes. La peur gronde en moi, je pense à mon Wei et à ce corps de notre époque, va-t-il supporter l'énergie démoniaque qui s'accumule dans cet endroit depuis des millénaires. Lorsque j'entre dans l'usine, je trouve mon Wei, droit comme un i, la main droite au niveau de son visage concentrant l'énergie du ressentiment dans son index et son majeurs. Une épaisse fumée flotte autour de lui, elle a pris la teinte carmin du sang. J'aperçois le Yin Hufu poser à même le sol devant lui, il vibre et trésaute, semblant réagir à l'activité démoniaque que rassemble mon amour. Je n'ose parler, je ne dis aucun mot de peur de déconcentrer Wei Ying, la fumée autour de lui s'intensifie, devient plus opaque. Elle se dirige vers les doigts de mon amour dans un tourbillon effrayant qui contient toutes les énergies de cet endroit maléfique. Mon Wei prend appui sur ses jambes et élances ses deux mains vers l'avant, envoyant ainsi l'énergie du ressentiment vers le Ying Hufu. Celui-ci réagit immédiatement à la forte attaque de mon amour, il vibre et sursaute, libérant les puissances démoniaques qui lui sont propres. Bien que stable sur ces appuis, les forces relâchées par l'amulette font glisser mon Wei sur le sol graveleux et poussièreux de l'usine. Wei Ying lance une fois de plus ses mains vers l'avant, dans une nouvelle frappe pour relancer de l'énergie infernal qui flotte constamment autour de lui. La fumée rouge qui tourne entre ses mains et ses doigts, vient frapper le Ying Hufu avec violence.

Doucement mais rapidement, je viens m'asseoir à ses côtés, je place mon Guqin sur mes genoux et commence à jouer l'accord assassin. Tout comme la première fois ma cythare commence à luire d'une magnifique lueur bleue. L'onde de choc de l'accord assassin suit les vibrations des cordes et se projette sur le Ying Hufu. Je distille dans mon instrument une quantité puissante et régulière de mon énergie spirituelle. L'amulette en est affectée immédiatement et vibre encore plus fort. Mon Wei me regarde et hoche de la tête, je comprend de suite qu'il veut que nous lançions une attaque beaucoup plus puissante. Je répond positivement en répétant son mouvement de tête. Alors que j'envoie une énorme quantité de mon énergie spirituelle dans mon instrument, mon Wei fait la même chose avec l'énergie du ressenti qui gravite autour de lui. La fumée rouge démoniaque vient se mélanger à la vague bleu de l'accord assassin, je peux sentir la puissance que ces deux énergies réunies ont créé. La vague rouge et bleue s'écrase violemment sur l'amulette en forme de tigre, cette dernière vibre, j'aperçois des fissures se former sur le métal. Un fin rayonnement lumineux blanc s'en échappe, comme si le pouvoir contenu dans le Yin Hufu, voulait s'en échapper par tout le moyen. Alors je regarde mon Wei, et dans un accord silencieux, nous relançons une frappe encore plus forte et plus dévastatrice. Le Yin Hufu cède enfin... L'amulette explose en une fine poussière dans un buit de tonnerre assourdissant. Je cesse de jouer, mes doigts sont douleurs et mon souffle est court, je regarde mon Wei. Il se laisse tomber assis à coté de moi, et me regarde un grand sourire aux lèvres.
- Lan Zhan, on a réussit.
- Mn. Je souri à mon tour.

- Lan Zhan, tes doigts !
Je baisse les yeux vers mes mains toujours posé sur mon Guqin, les bouts de mes doigts sont couvert de sang, je les regarde de plus prés. Je m'appercois qu'ils sont remplis de petites coupures, mais ce n'est pas douloureux.
- Ca va.
Ces grands yeux gris de mon Wei sont remplis de peur, alors je me dépêche de rajouté.
- Mais avec un baiser, ça ira encore mieux.
- Lan Zhan, tu veux un bisous magique, ricane-t-il.
Mais j'entend dans son rire que son corps est faible, et que l'énergie du ressentiment l'a complétement épuisé et probablement blessé. Mais il ne m'en dira rien...
- Mn. Wei Ying, comment te sens-tu ?
- Un chouilla fatigué.
- C'est tout ?
- ...Mn.
- Wei Ying, laisse-moi prendre soin de toi.
Mon amour se redresse, s'étire dans tous les sens.
- Tu vois que je va..
Mais il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il tombe, je lâche mon instrument pour le rattraper de justesse. Je le colle à mon corps, prend son poue, verifie l'état de son corps à l'aide de mon énergie spirituelle. Comme je le pensais l'énergie du ressenti l'a fortement blessé...

Je prend mon Wei dans mes bras et sort de l'usine, je m'apperçois vite que Xue Yang n'est plus là. Il a du se réveiller, mais blessé et affaibli, a préféré prendre la fuite. Je pose mon amour dans la tente sur notre couche provisoire. Je fais rapidement le tour de la zone, mais il n'y a aucune preuve de la présence de ce voyou, a l'exception de quelques traces de sang fraiches se dirigeant vers les sentiers pédestres le renconduisant à la civilisation. Je me hâte, je dois mettre mon Wei Ying à l'abri dans mon dortoire, dans mon lit, dans mes bras. Je retourne chercher mon Guqin que je range ainsi que toutes nos affaires de randonnée. Wei Ying semble sortir de sa léthargie lorsque je le déplace pour défaire la tente. Je lui ordonne de rester couché. Mais il n'en fait rien bien sûr... Le temps que j'en termine avec la tente et le sac de couchage, Wei Ying s'est remis sur ses pieds et commence à avancer pour rentrer, mais au vu de l'heure avancer de la matinée et de l'état de mon Wei, je pense que nous devrons faire une alte pour la nuit.
- Arrêtes de marcher, j'ordonne.
- Tu devras me porter sur ton dos si je ne marche pas ?!
Je passe mon sac sur mes épaules, à l'avant de mon corps de façon à garder mon dos libre. Mon amour me regard avec dans ses grands yeux une expression qui dit "mais qu'est-ce que tu fais ?". Je me tourne et m'accroupi pour qu'il puisse y grimper.
- Stop, arrête ! Je n'étais pas sérieux ! J'étais seulement étourdie, parce que j'ai utilisé l'énergie démoniaque, mais ça va !
- Tu m'as porté sur ton dos aussi, par le passé.
- Est-ce que ça c'est déjà produit ? Pourquoi je ne m'en souviens pas ?
- Tu ne t'en souvenais pas non plus dans ton deuxième corps.
- Tout le monde dit que j'ai une mauvaise mémoire. Bien. J'ai une mauvaise mémoire alors. De toute façon, c'est non.
- Bien alors, je ne le ferai pas.

Je repasse mon sac de randonnée sur mon dos, Wei Ying semble soulagé, mais s'il croit que je vais le laisser marcher toute une journée, avec les blessures qui lui ont été infligé... il rêve. Je l'attrappe dans mes bras, une main sous ses genoux et l'autre dans son dos. Il est tellement léger que cela ne me pose aucune difficultés. Wei Ying me fait des yeux ronds comme des billes aux reflets argentés.
- Hein ?! Lan Zhan !!!
- Tu m'as dit de ne pas te porter sur mon dos.
- Je ne t'ai pas dit de me porter comme ça non plus ! S'égoissit-il. Tu veux voir mon visage de plus près, n'est-ce pas ? Se radoucit-il.
- Je n'ai pas besoin de te porter pour ça.
- Lan Zhan, tu as battu Xue Yang ?
- Mn.
- Mais où est-il ? Je ne l'ai pas vu !?
- Parti.
Alors que je nous ramène vers les sentiers de la forêt, mon Wei nous fait la conversation, il a accroché ses bras autour de mon cou pour me soulager de son poid...  même si c'est clairement inutile, je le laisse faire, le serrant au plus près de mon corps. Après deux bonnes heures de marche, je nous arrête pour que nous mangions un peu. Et même si mon Wei affirme que ça va beaucoup, je ne lui permet toujours pas de marcher, je profite que nos corps soit l'un contre l'autre pour l'examiner avec mon énergie spirituelle.
- Oui, tu vas mieux, mais ton corps est toujours blessé à cause de la culture démoniaque.
- Mais Lan Zhan... Comment tu peux savoir d'abord ?
- Grâce à mon noyau doré, je peux analysé les restes d'énergie du ressentiment qui circule dans ton corps.
Wei Ying croise ses bras sur sa poitrine et me fait sa moue de boudeur trop mignonne. Je ne peux retenir de sourire, puis de déposer sur ses belles lèvres, un léger baiser. Wei Ying raccroche ses bras autour de ma nuque, et pose sa tête dans le creux de mon cou. Il s'endort rapidement épuissé des ses blessures et aidé par berçement de mes pas.

Mon amour endormit, je n'ai pas à faire pause, j'arrive en fin de journée à la Sightseeing platform, les gens me regardent étrangement quand il me voient avec mon sac de randonné et mon Wei dans le bras... Mais je m'en moque. Je réveil mon précieux fardeau, il semble étonné de voir que nous sommes arrivé en ville et qu'il n'en a aucun souvenir.
- Lan Zhan !? Tu... Pourquoi ne m'as-tu pas réveillé, je suis sûr que tu n'as pas fait de pause. Tu dois être fatigué ?
- Mn. Mais ça va, j'ai réservé une chambre dans un hotel près de Jiewangfu, c'est à un quart d'heure en bus. Nous pourrons nous reposer là-bas.
- Lan Zhan !! HanGuang-Jun, tu es vraiment merveilleux, affime mon amour entourant mon cou de ses bras.
Il pose ses douces lèvres sur les miennes, c'est le moment que choisi le bus pour couper notre étreinte.
- Allons-y.

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