Chapitre XVII

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Ewen

Cela fait maintenant 2 jours que je ne suis pas rentré chez moi, par peur de la revoir. Hier, j'ai appelé Matteo pour lui raconter ce qu'il s'est passé quand je suis retourné chez les anciennes colocataires d'Alya.

Il était autant choqué que moi et ne savait pas quoi en penser. Et depuis, je ne sais pas quoi faire. Dois-je en parler à Alya ? Lui dire que ses anciennes amies savaient très bien qu'elle était dans le coma et qu'elles l'ont oublié avec seulement un peu d'argent ?

Ça lui brisera le cœur, si ce n'est pas déjà fait.

Mon père m'a donné rendez-vous, suite à l'appel de l'autre jour. Je lui en veux. Pour absolument tout. Il a détruit ma vie, je ne veux pas qu'il fasse la même chose avec Alya.

Je ne l'accepterai pas.

Je me tiens devant le bureau imposant de mon père, les poings serrés, le cœur battant la chamade. Je suis en colère contre lui, contre moi, contre toute cette situation. Je dois lui dire ce que je pense, peu importe les conséquences.

Mon père est assis derrière son bureau, une expression impénétrable sur son visage. Il me regarde d'un air impassible, comme s'il pouvait lire chaque pensée qui traverse mon esprit.

-Je veux que t'écoute ce que j'ai à te dire.

Il se leva, cognant les poings sur son bureau.

-Non, toi tu vas m'écouter ! s'énerve-t-il. Je sais ce qu'il se passe avec cette fille...

Je déglutis difficilement, rassemblant mon courage.

-Ne t'approche pas d'elle ! Je le coupe, vibrant de colère.

-Et sinon quoi ?

Il se lève lentement de son bureau, son regard fixé sur moi avec intensité.

-Tu sais très bien ce que tu dois faire. Tu ferais mieux d'apprendre à respecter mes décisions. Continue-t-il. Je fais ce qui doit être fait pour protéger notre famille.

Je le regarde, la rage pulsant à travers mes veines, mais je me retiens de dire plus. Je quitte son bureau, mon cœur battant la chamade. Je sais que cela ne sera pas la fin de notre conflit. Et s'il le faut, je me battrait. Pour moi. Pour elle.


Je me glisse furtivement dans ma chambre, priant pour ne pas la croiser dans le couloir. Je ne peux pas supporter de la regarder en ce moment, de croiser son regard et de me rappeler cette proximité de l'autre soir.

Chaque fois que nos yeux se rencontrent, je sens cette tension électrique, ce souvenir troublant de nos corps si proches l'un de l'autre.

Mais même en me cachant dans ma chambre, je ne peux pas échapper à sa présence.

Et chaque fois que je ferme les yeux, je la revois, recroquevillée sur le sol, ses yeux emplis de détresse cherchant désespérément du réconfort. Je revois sa main tremblante sur mon cœur, sa chaleur...

Non. Stop.

Je soupire profondément, essayant de chasser ces pensées de ma tête.

Pour l'instant, je vais simplement continuer à éviter le sujet, à espérer que tout cela finira par se dissiper de lui-même.

Mais au fond de moi, je sais que cette illusion ne peut pas durer éternellement. Et tôt ou tard, je devrai affronter la vérité.

J'entends subitement quelqu'un frapper à ma porte, je me dirige vers celle-ci, priant silencieusement pour que ce ne soit pas Alya.

La porte s'ouvre sous le regard noir de Mila.

-Je peux s'avoir pourquoi tu l'évite ? S'énerve-t-elle.

Au moins ce n'est pas Alya.

-Je ne l'évite pas !

Elle rit, sarcastiquement.

-Mais bien-sûr ! ça fait 2 jours que t'es pas rentré chez toi juste pour aller te balader !

Je lève les yeux au ciel, et soupire.

-J'avais des affaires à régler.

-C'est pour ça que t'as appelé Matteo ? m'interroge-t-elle. Parce que sortir l'excuse qu'il part nourrir son pigeon ça veut clairement dire qu'il nous cache quelque chose !

Ce con a encore sorti cette excuse ?!

-Si je t'en parle tu vas le dire à Alya, et elle n'est pas en état de digérer cette nouvelle ! Je m'énerve

-Donc tu raconte tout à Matteo, et moi, parce que je suis honnête, tu ne me dis rien !

Mila et Matteo sont mes plus proches amis, je leur fait confiance aveuglément. Mais Mila a raison, elle est honnête, et moi, je suis le genre de personne qui ne dis pas la vérité quand elle est blessante. Mila, elle, c'est tout le contraire.

Elle soupire et tourne les talons.

-Fais vraiment attention à elle Ewen. Alya est déjà brisée intérieurement, ne gâche pas tout. Termine Mila, en me laissant seul avec mes pensées.

Parfois, le poids de la vérité est aussi lourd que celui du silence, et je suis pris au milieu, ignorant si je dois délivrer la douleur de la réalité ou la laisser reposer dans l'ombre de l'ignorance.


***

Heyy

Alorss? Perso je pense que Mila a raison, il a aussi ses raisons mais bon...

Bisous bisous

🌷

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