amnəsia

Chapitre XXXVIII

Alya

Je me réveille dans le lit de Mila, le corps douloureux et l'esprit embrouillé. Les évènements de la veille me hantent encore, comme des spectres refusant de disparaitre. Je me redresse lentement, sentant la plaie de mon ventre le rappeler chaque mouvement. Mila entre dans la chambre, un sourire rassurant sur son visage.

-Comment tu te sens ? Demande-t-elle doucement, s'approchant pour m'aider à me redresser.

-J'ai connu mieux. Je murmure essayant de sourire pour la rassurer. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi, Mila.

Elle serre ma main.

-Tu es forte, Alya. Tout va finir par s'arranger.

J'ai envie de la croire, mais c'est dur. Je ne veux pas croire que ça se termine ainsi. J'avais mis toute ma confiance en Ewen, et pourtant, il m'a trahit.

Quelque chose ne colle pas.

Je regarde autour de moi, essayant de me concentrer sur quelque chose d'autre, mon esprit revient toujours à cette nuit.

-Alya, tu veux rester vivre maintenant ? Avec moi ? Demande Mila.

Je n'avais pas pensais à ce qui arriverais ensuite. C'est vrai que je n'ai nulle part où aller, et ça va être compliqué de reprendre une vie normale après tout ce que j'ai vécu.

-Je ne veux pas te déranger, s'il faut je trouverais bien un appartement ou...

-T'es folle ? Me coupe Mila. Bien-sûr que non, ça ne me dérange pas. C'est décidé, on est colocataires maintenant !

-Il faut juste... toute mes affaires sont chez... Ewen.

-Oh, oui. Je vais aller les chercher pour toi.

-Non, je viens.

Nous entrons dans la maison d'Ewen et l'odeur familière me submerge. Tout semble figé dans le temps, comme si les événements de cette nuit n'avaient jamais eu lieu. Mais chaque objet, chaque recoin de la pièce me rappelle la trahison d'Ewen. Je prends une profonde inspiration et me dirige vers ma chambre. Ewen n'est pas là, Mila a essayer de l'appeler mais il ne répondait pas. Ça m'arrange.

Mila commence à m'aider à rassembler mes affaires, mettant mes vêtements et mes objets personnels dans une valise. Nous travaillons en silence, chaque geste lourd de souvenirs. Alors que je m'approche de la commode, quelque chose attire mon attention sur la table de chevet. Une lettre, pliée soigneusement, avec mon nom inscrit dessus.

Je m'arrête, mon cœur se serrant à la vue de l'écriture d'Ewen.

-Mila, regarde. Je déclare en désignant la lettre.

Elle s'approche, ses yeux s'écarquillant en voyant la lettre.

-Tu veux que je la lise ? Propose-t-elle doucement.

Je secoue la tête, les larmes me montant aux yeux.

-Non, Mila... je... je ne peux pas. C'est trop... dur.

Elle hoche la tête, respectant ma décision.

-D'accord. On la laisse là, alors ?

Je regarde la lettre, tentée de la prendre, de savoir ce qu'il a à dire. Mais la douleur est encore trop vive, trop brutale.

-Oui, laisse-la. Je ne veux rien savoir pour le moment.

Mila pose une main rassurante sur mon épaule.

-Très bien, prenons le reste de tes affaires et rentrons.

Nous continuons à rassembler mes affaires, la lettre d'Ewen reste là, immobile sur la table de chevet. Nous sortons de la maison, et Mila ferme doucement la porte derrière nous.

-Ça va aller, Alya. On va s'en sortir.

Je hoche la tête, tentant de croire en ses mots. Avec Mila à mes côtés, je sens une lueur d'espoir, une chance de reconstruire ce qui a été brisé. Nous rentrons chez elle, et je commence à défaire mes affaires dans ce sui sera désormais mon nouveau chez moi.

Ewen disait que j'étais son étoile, et il était la mienne. Les étoiles brillent, éternelles et immuables, même quand tout change sur Terre. C'est ce qui me fait le plus mal, malgré sa trahison, malgré la douleur, mon amour pour lui brille encore, indestructible comme ces étoiles. Mais parfois, même les étoiles les plus brillantes finissent par s'éteindre dans l'obscurité infinie de l'oubli.