amnəsia

Chapitre XXVIII

Alya

Mon père est là, son visage tordu par la colère, ses yeux lançant des éclairs de mépris.

-Tu es tellement pathétique. Crache-t-il, sa voix comme un fouet dans l'air lourd de tension.

Je sens mon estomac se nouer alors que ses paroles cinglantes emplissent la pièce.

-Je suis fatigué de tes erreurs incessantes. Tu n'es même pas digne d'être ma fille.

Son ton glacial, chaque mot qu'il prononce est comme un coup de poignard dans mon cœur déjà meurtri.

Malgré tout, je redresse fièrement la tête, refusant de me laisser écraser par ses mots venimeux. Malgré la peur qui serre mon cœur, je lui tiens tête, ma voix tremblante mais déterminée.

-Tu n'as pas le droit de me parler comme ça, tout est de ta faute ! Je réplique, essayant de maîtriser le tremblement dans ma voix.

Son visage se crispe de rage, surpris par ma rébellion. Il s'avance vers moi, dominant de toute sa stature imposante.

-Tu ose me défier ?! rugit-il, sa voix résonnant dans la pièce.

Je recule d'un pas, mais je ne flanche pas. Je refuse de me soumettre à sa tyrannie, même si cela signifie affronter sa colère déchaînée.

-Tout depuis le début est de ta faute. Je déclare avec fermeté.

Soudain, sa main s'abat violemment sur ma joue, le bruit cinglant de la gifle résonnant dans la pièce. La douleur m'embrase le visage, mais je soutiens son regard avec une résolution farouche. Je sais que je ne céderai pas, que je continuerai à me battre pour moi, quoi qu'il en coûte.

Je me réveille en sursaut, mon souffle court, mon cœur battant à tout rompre. La chambre est plongée dans l'obscurité, seule la lueur pâle de la lune filtre à travers les rideaux.

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

Je secoue la tête, essayant de chasser les pensées sombres, mais le souvenir persiste, incrusté dans ma mémoire comme un éclat de verre.

Alors que je reste là, figée dans le silence de la nuit, j'entends un léger bruit venant du couloir. Mon cœur ratte un battement et une vague d'incertitude me submerge quand je repense à la dernière fois que j'ai entendu ces bruits étrange. C'était lors de mon enlèvement. Sont-ils revenus pour m'emmener ? Pour se venger ? Où est Ewen ?

Finalement, j'entends le léger grincement de la porte qui s'ouvre doucement, révélant la silhouette familière d'Ewen. Son visage est marqué par l'inquiétude alors qu'il entre dans ma chambre, ses pas feutrés sur le parquet.

-Ewen. Je murmure, la voix à peine plus qu'un souffle dans l'obscurité.

Il s'approche lentement du lit, son regard plongé dans le mien.

-Je t'ai entendu. Tout va bien ? demande-t-il d'une voix douce, empreinte de préoccupation.

Je hoche la tête, sentant le poids de mes cauchemars s'alléger légèrement en présence d'Ewen.

-Oui, c'était juste un mauvais rêve. Je réponds, tentant de dissiper mes propres craintes.

Il s'assoit délicatement à côté de moi, ses yeux cherchant les miens dans l'obscurité.

-Tu veux en parler ? Propose-t-il doucement, son ton empreint d'une sollicitude sincère.

Je lui offre un faible sourire, reconnaissante pour sa présence réconfortante.

-Non, c'est rien. Je réponds, essayant de me convaincre moi-même.

-D'accord, je... je vais y aller dans ce cas.

Ewen se lève et se dirige silencieusement vers la porte. Mon cœur rate un battement alors que je le vois s'éloigner, une vague d'inquiétude m'envahissant.

-Ewen. Je l'appelle doucement, ma voix brisant le silence de la chambre.

Il s'arrête net, son dos tourné vers moi, avant de se retourner lentement. Ses yeux rencontre les miens dans l'obscurité, cherchant peut-être une lueur d'approbation ou de compréhension.

-Reste. Je murmure, la simple requête chargée d'une multitude d'émotions que je ne peux encore nommer.

Un instant de silence s'ensuit, pendant lequel je retiens mon souffle, attendant anxieusement sa réponse. Finalement, il acquiesce doucement, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.

Il revient vers le lit et se glisse sous les couvertures à mes côtés, son corps chaud contre le mien.

-Je vais commencer à m'habituer à dormir avec toi si ça continue. Murmure-t-il, sa voix empreinte d'une douceur rassurante.

Un sourire se forme sur mes lèvres alors que je me tourne vers lui, nos regards se croisant dans l'obscurité.

-Ça ne me dérange pas. Je réponds, appréciant la tendresse de son geste.

Nous nous installons confortablement dans les draps, nos corps se rapprochant instinctivement l'un de l'autre. La chaleur de son corps contre le mien apaise mes pensées tourmentées, dissipant mes peurs nocturnes.

J'essaie de m'endormir, maintenant que je me sens en sécurité à ses côtés, mais la voix de Chiara résonne encore dans ma tête. Cela fait une semaine maintenant que je l'ai rencontré et qu'elle m'a soufflé ses mots qui restent gravés dans ma mémoire.

Et si elle avait raison ?

Les heures passent, et je n'arrive pas à m'endormir, pensant toujours à cette phrase qu'elle m'avait murmuré.

Et si je me trompe ?

Ewen dort paisiblement à mes côtés, tandis que je regarde toujours ce même plafond blanc depuis des heures.

Que voulait-elle insinuer ?

Je repasse la phrase encore et encore, comme si je pouvais en extraire un sens caché. Je ne comprends pas vraiment le sens de sa phrase ou ce qu'elle sous-entends. Elle savait que ces mots me feraient réfléchir, et elle avait raison.

- « Tu penses qu'il t'aime, mais tu te trompes. Il n'est qu'un pion dans mon jeu, et bientôt tu comprendras que tu n'es rien de plus que cela aussi. »

Je me souviens encore de son regard glacial me transpercer, comme pour découvrir chacune de mes faiblesses.

Chaque mot prononcé par elle résonne encore comme un écho dans mon esprit, une mélodie sinistre que je ne peux effacer.