Chapitre XXIII

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Ewen

Ça fait maintenant un jour que nous sommes rentrés, un médecin s'est occupé de la jambe d'Alya, et de l'épaule de Lorenzo, il s'est fait tirer dessus lui aussi.

Hier, des hommes nous attendaient, prêt à tirer. Nous nous sommes séparés et, Lorenzo a trouvé Alya, je lui en serait éternellement reconnaissant.

Mila et Matteo entrent dans la chambre d'Alya, où elle dort encore.

-Comment elle va ? S'enquière Matteo.

-Le médecin dit qu'il faut attendre qu'elle se réveille... Mais sa jambe va bien, malgré tout le sang qu'elle a perdu.

-Et toi comment tu vas ? Demande Mila. T'as dormi au moins ?

Honnêtement, je suis fatigué et énervé contre mon père. Mais je veux attendre d'être sûr qu'elle aille bien pour pouvoir me venger.

-Oui ça va, t'inquiète pas.

Elle hocha la tête, peu convaincu.

Au même moment, Alya bougea la tête, puis ouvrit doucement les yeux.

-Je vais chercher le médecin. S'enquière Mila, accompagné de Matteo.

Ses yeux verts ont perdus leurs lueur de vie, sa peau est aussi pâle qu'à son réveil lors de son coma. Elle a l'air à bout. Je ne peux m'imaginer ce qu'elle a vécu.

-Tout est fini, t'es chez toi maintenant. La rassuré-je.

Des ecchymoses parsèment sa peau pâle, témoins silencieux de la violence qu'elle a subie. Des marques rouges et violacées dessinent des motifs sinistres dans son cou, trahissant la brutalité de ses agresseurs. Mes poings se serrent involontairement à mes côtés, la colère montant en moi comme une tempête prête à éclater.

Je vais tous les trouver, et les tuer, un par un, y compris mon père.

Elle hocha la tête, complètement à l'ouest, puis vomi, il y en a un peu sur elle, heureusement qu'elle a tourné la tête.

-Ewen... Murmure-t-elle la voix tremblante.

Ses yeux se remplirent de larmes, je m'en veux. Rien ne serait arrivé sans moi.

-Je suis désolé... Lui chuchoté-je.

Le médecin entra, suivi de Mila et Matteo.

-Comment va-t-elle ? Demanda-t-il

-Elle vient de vomir. Lui expliqué-je.

-Ah, oui je vois. Vous pouvez l'accompagner se changer, je ne sais pas si elle y arrivera avec sa jambe. Il lui faudra des béquilles si elle a du mal à marcher. Termine-t-il.

Je regarde Alya, puis lui demande :

-Je peux ?

Elle me regarde, sans réponse. Je place alors mon bras sous ses jambes, puis l'autre dans son dos pour la porter jusqu'à la salle de bain. Elle grimaça de douleur.

Arrivé dans la salle de bain, je la pose sur le rebord de la baignoire. Je lui tends un de mes t-shirt puis me retourne pour qu'elle se change.

-Ewen... Sa voix tremblante me brise le cœur.

Je me retourne, se yeux emplis de terreur, reflètent les souvenirs douloureux de sa captivité. Je sens sa respiration s'accélérer, son corps trembler sous le poids de l'angoisse qui la tourmente.

Je m'approche d'elle et lui murmure :

-Respire avec moi... Inspire... Expire...

Après plusieurs minutes, la situation ne s'améliore pas. Je décide alors de m'allonger dans la baignoire.

-Viens.

Elle hésite un moment puis vient s'allonger entre mes jambes, la tête posé sur mon torse. J'allume l'eau froide, pour baisser sa température. Nous somme à présent tout les deux mouillés dans la baignoire.

-Tu es en sécurité maintenant. Je suis là, avec toi.

Elle hoche faiblement la tête, mais ses yeux restent fixés sur un point invisible dans l'obscurité de la pièce. Je prends sa main dans la mienne, lui offrant un soutient silencieux alors qu'elle revit les moments de terreur qu'elle a vécus.

Je remarque alors des cicatrices sur son bras, en l'observant de plus près j'en remarque aussi dans son coup, je soulève légèrement son t-shirt dans son dos et observe des centaines de cicatrices rouges.

Putain de merde...

-Alya... Qui t'as fait ça ? demandé-je la voix tremblante de colère.

Mon cœur bat violement dans ma poitrine alors que mes yeux parcours son corps meurtri.

Je suis là, impuissant, à observer les marques qui parsèment son corps. Chaque cicatrice raconte une histoire de douleur et de survie.

Je sens la colère monter en moi, brûlante et impitoyable, envers ceux qui ont osé infliger de telles blessures à cette âme si douce et si vulnérable. A mon père. Il n'aurait jamais dû faire ça et s'en mêler.

Je voudrais pouvoir effacer chaque trace de leur cruauté, mais je reste impuissant face à ce qu'elle a subi. Je m'en veux tellement, tout est de ma faute.

Si je n'étais pas allé la voir à l'hôpital ce jour-là, et que je ne l'aurais pas fait entrer dans ma vie, elle ne serait pas dans cet état.

Après un moment ; elle laisse échapper un soupir tremblant et se lève.

-Il faut que je m'habille, je suis trempée... prononce-t-elle.

Je me lève à mon tour, trempé.

-Oui, je... moi aussi.

Elle me regarde timidement, comme si elle avait peur de me demander quelque chose.

-Tu... tu pourrais rester avec moi cette nuit ? sollicite-t-elle doucement, la voix légèrement tremblante.

Je lui souris tendrement en lui répondant :

-Oui, bien sûr.

Je sors de la salle de bain en direction de ma chambre pour me changer moi aussi.

Après quelques minutes, je reviens dans sa chambre et constate qu'elle m'attend.

Elle est assise sur le lit, ses genoux repliés contre sa poitrine, ses bras entourant ses jambes frêles.

Ses yeux sont éteints, son regard perdu dans le vide, et je sens une boule se former dans ma gorge en voyant l'état dans lequel elle se trouve. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de ses blessures, de ces traces indélébiles laissées par ses ravisseurs.

Je m'allonge à ses côtés, inquiet, voyant ses larmes monter.

-Ewen... J'ai mal, elles sont affreuses... sanglote-t-elle

Je la regarde, ne comprenant pas tout de suite de quoi elle parle.

-Ces cicatrices... Je...

Je m'approche doucement, caressant sa peau marquée du bout des doigts. Je m'allonge à ses côtés, enveloppant son corps frêle dans mes bras.

-Non... Tout va bien maintenant... Je murmure, mais ses sanglots continuent, incontrôlables.

Je décide alors, lentement, de déposer un baiser sur chacune de ses cicatrices, comme pour effacer ne serait-ce qu'une fraction de sa douleur.

-Chaque cicatrice sur ta peau est un étoile dans mon univers, elles montrent que tu es courageuse et que tu t'en ai sortie. Tu es sublime Alya, avec ou sans. Je murmure.

Elle me regarde enfin, ses yeux emplis d'une tristesse indicible, et je me sens submergé par un torrent d'émotions contradictoires.

Je voudrais la protéger, pouvoir effacer toutes ses cicatrices, toutes ses souffrances.

Je jure de tout faire pour la protéger, pour qu'elle ne connaisse plus jamais la peur.

Nous restons là, enlacés dans l'obscurité, nos souffles se mêlant dans un rythme apaisant. Finalement, nous nous endormons, trouvant un refuge dans les bras l'un de l'autre, laissant derrière nous les ombres du passé. 

Au moins pendant une nuit. 

amnəsiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant