amnəsia

Chapitre XXXI

Ewen

Je me détache doucement des lèvres d'Alya, son souffle chaud caresse ma peau, tandis que ses yeux brillent d'une intensité que je n'avais jamais vu auparavant. Je la contemple, captivé par sa beauté et la tendresse de ce moment. Le silence qui règne entre nous semble rempli d'émotions inexprimées. Je peux sentir mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, chaque battement résonnant dans mes oreilles comme un rappel de la réalité qui nous entoure. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais quand je suis avec elle, je me sens bien, j'ai comme des papillons dans le ventre, c'est une sensation étrange.

Lentement, un sourire timide étire ses lèvres, brisant la tension qui nous entoure. Je lui rends son sourire, un poids invisible se levant de mes épaules alors que je réalise que ce moment est réel.

-Je pense que nous n'avons pas terminé notre conversation. Déclare-t-elle, en brisant ce silence.

-Evidemment. Je réponds en hochant la tête.

-Je n'en est pas fini avec toi. Continue-t-elle.

-Bien-sûr.

-Et même si ce qu'il vient de se passer est... disons... que...

-Oui, on en reparlera mais pas maintenant. Je la coupe, voyant qu'elle perd ses mots.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, nous interrompant. Je l'attrape rapidement, le regard fixé sur l'écran alors que le numéro inconnu clignote. Je lève les yeux vers Alya, et elle acquiesce silencieusement comprenant que je dois répondre, ses yeux fixé sur moi alors que je décroche le téléphone.

-Allo ?

Une pause pesante, puis une voix familière résonne de l'autre côté de la ligne, glaciale et plein de sous-entendus.

-Ewen... Mon fils.

Mon cœur rate un battement alors que je reconnais que trop bien cette voix.

-Tu ne peux pas te cacher éternellement. Je crache, ma voix serré par la rage contenue.

Son rire glacial résonne dans le combiné, me glaçant jusqu'aux os.

-Oh, mon fils. Ne t'inquiète pas, nous nous reverrons bientôt. Très bientôt.

La ligne se coupe brusquement avant que je ne puisse répondre, laissant un silence pesant dans son sillage.

-C'était qui ? Demande-t-elle, inquiète, voyant ma réaction.

-C'était mon père.

Ses yeux s'écarquillent de surprise et d'horreur.

-Il faut que j'appelle Matteo.

Elle hoche la tête, comprenant la gravité de la situation.

Je cherche son numéro dans mon répertoire, priant silencieusement pour entendre sa voix à l'autre bout du fil. Une sonnerie... Deux sonneries... Mais aucune réponse.

Putain, pourquoi il ne répond pas ?!

Je ravale ma frustration, essayant de garder la tête froide malgré la montée du stress.

-Il ne répond pas.

-Il n'y a personne d'autre que tu pourrais appeler ? Demande Alya, m'aidant à chercher des solutions.

Lorenzo est en mission en Russie, il ne sera pas disponible. Il n'y a qu'une seule personne qui me vient à l'esprit, alors je l'appelle, espérant qu'elle réponde.

Enfin, une voix familière se fait entendre à travers le combiné.

-Ouai ?

-Mila, j'ai besoin de ton aide, c'est urgent. Je réponds rapidement, ne perdant pas une seconde de plus.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-elle, inquiète.

-Mon père vient de m'appeler, t'arriverai à localiser l'appel ?

Elle réfléchit un instant puis déclare :

-Bien-sûr, ouais. J'arrive dans 10 minutes. Termine-t-elle en raccrochant.

Je regarde Alya, soulagé. Je ne doute pas des capacités de Mila en informatiques, elle est vraiment douée.

15 minutes plus tard, Mila réussit à localiser l'appel. Il vient d'Italie.

Putain, je sais où il se trouve.

-Qu'est-ce que tu comptes faire ? Me demande Mila, en refermant son ordinateur.

-Je dois aller en Italie, je regarde Alya droit dans les yeux, sentant la détermination monter en moi, Nous devons partir en mission. On part pour l'Italie demain.

-On ? Répètent Alya et Mila en chœur.

-Toi Mila tu reste ici, tu préviendra Matteo quand il daignera à répondre. Alya viens avec moi, je ne veux pas qu'il profite de mon absence pour finalement revenir chez moi.

Mila hoche la tête, sachant qu'elle ne peut pas me contredire. Je sais qu'emmener Alya avec moi est dangereux, mais la laisser ici est tout aussi dangereux.

Je regarde Alya avec une lueur d'appréhension dans les yeux. Ses yeux rencontrent les miens, et je peux voir une multitude d'émotions dans leur profondeur, mais aussi une détermination inébranlable.

Je lui souris tendrement pour faire redescendre la pression, saisissant sa main dans la mienne. Nos doigts s'entrelacent naturellement, comme si nos âmes étaient liées depuis toujours. J'observe Mila du coin de l'œil, ses yeux passant de nos mains à nos visages.

-Euh... Bon bah je vais vous laisser... Déclare Mila, visiblement en état de choc.

Elle se dirige vers la porte, en faisant un clin d'œil à Alya.

-Protégez-vous ! Crit Mila avant de claquer la porte derrière elle.

Un sourire timide étire mes lèvres alors que je ressens la chaleur de sa main dans la mienne. Alya me regarde avec douceur, ses yeux reflétant toute la confiance et le soutien qu'elle a pour moi.

Alya est l'étoile qui illumine mes journées, guidant chacun de mes pas avec sa lumière radieuse.