Merco

LXXXII

Silvanna, 28 juillet 2023

Je sors doucement du sommeil dans une tranquillité qui ne me quitte pas depuis quelques jours. Mes yeux se posent sur le côté du lit vide sur lequel ma main se pose mais un timide sourire naît. Le tissu encore chaud, signifiait que Ken n'était pas loin.

Je me redresse appuyée sur mes coudes en me frottant les yeux. La porte de la chambre s'entrouvre et laisse apparaître Regalo qui saute rapidement sur le lit.

« Bonjour toi. » Dis-je alors qu'il vient rapidement se blottir contre moi en chouinant comme il sait le faire depuis nos nombreuses années de vie commune.

Parmi nos nombreux rituels, je passe quelques minutes à caresser mon chien aux endroits qu'il préfère faisant gonfler un peu plus mon cœur d'amour envers lui.

« On va se prendre un café ? » Je lui propose alors que le son de sa médaille me fait comprendre qu'il est déjà parti dans la cuisine.

Je souris et m'avance doucement vers ma cuisine guidée par Ken qui chantonne probablement une prod de Hugo ou Diabi sur un fond de café qui coule dans une tasse.

Digne d'une scène de film, je m'accoude au cadran de la porte pour regarder Ken, dos à moi, vêtu d'un caleçon face à la machine à café.

Je m'avance doucement vers lui en encerclant mes bras autour de lui, sans qu'il ne sursaute pour un sou tandis que je pose mes lèvres dans son dos alors que ses mains passent sur mes avant-bras.

« J'ai pas été discret me réveillant ? » Grogne Ken en se tournant vers moi en posant ses mains sur mes hanches.

« J'avais froid. » Je souris.

Il me sourit avant de poser son front sur mon épaule, effleurant mon cou de ses lèvres, m'arrachant un sourire et des frissons.

« T'as pas mis de réveil ? J'ai pas osé te réveiller t'avais l'air bien, on aurait dit Amine qui dort. » Me glisse Ken sans pour autant bouger.

« J'emmène Babcia à des rendez-vous médicaux aujourd'hui, je prendrais mon ordi puis c'est assez calme, j'apprends à faire ce qui est nécessaire. » Je lance en Ken en me reculant, qu'il comprenne que j'ai appris de nos longues discussions, notamment au sujet de mes horaires de travail.

« Attend, tu le fais à sa place ? » Me demande Ken avec un air de surprise.

Mathieu et moi avions quelques points communs, mais l'un des plus important réside en notre lien indescriptible avec nos grands-mères respectives, il m'avait fait part lors de sa venue qu'il se trouvait dans la merde pour emmener sa grand-mère à ses rendez-vous, il le faisait toujours mais son emploi du temps ne collait pas.

Il avait catégoriquement refusé que Babcia passe par un taxi alors sans réellement lui laisser le choix, j'ai dit que je le ferais, ce qui explique les raisons pour lesquelles j'ai pris un GLC hier soir dans la concession. Les sièges hauts sont moins douloureux pour son corps et ses articulations.