Silvanna, 10 Mars 2016.
« Renata je croyais que le dossier était bon ? » Lançais-je désespérément. « Salope te gêne pas.»
« C'est à moi que tu parles là ? » Demanda Renata
« Non excuses moi, je parle à l'autre connasse de vieille qui vient de déboiter devant moi en ayant bien oublier de mettre son foutu clignotant.»
« Les joies du périf, mais je ne comprendrais toujours pas comment tu fais pour passer ta vie en voiture alors qu'on vit à Paris. »
« Des formations professionnelles » Riais-je à l'entente de la réplique de Renata venant du kit main-libre.
« Tu vas à Maisons-Laffitte là ? » Demanda-t-elle avec son accent croate
« Ouais exact, je commence à me dire que tu connais mieux mon emploi du temps que moi ! » Rétorquai-je sous les rires mélodieux de Renata, tandis que j'enclenchais mon clignotant vers la gauche pour tourner dans la même seconde dans cette direction.
« Ca doit être ça ! Bon quoi qu'il en soit, Monsieur Martin me rappelle dans moins d'une heure. Alors si tu vois mon coup de fil c'est que le dossier n'est plus bon et qu'il faudra que tu débarques à la concession dans les minutes qui suivent. » Lança-t-elle alors que j'avais coupé le contact, collé mon téléphone à mon oreille avec l'aide de mon épaule.
« D'accord bien pour le coup j'aimerais vraiment ne pas recevoir d'appel » Riais-je en fermant la porte de la voiture et m'allumant une cigarette.
« Moi j'aimerais bien ne pas t'appeler et pouvoir rentrer chez moi tranquillement. » Soupira-t-elle
« Croisons les doigts, je ne te dis pas à tout à l'heure dans ce cas là. » Riais-je
« Bisous »
« A toi aussi »
Je mis fin à l'appel téléphonique, tout en fermant le coffre de la voiture. Je me dirigeais vers l'entrée de la maison de repos dans laquelle résidait ma grand-mère le temps de sa convalescence à la suite d'une fracture de la hanche. Les 20 mètres qui séparaient le parking et la porte d'entrée me servirent à fumer ma cigarette tout en vérifiant mes mails professionnels.
Une fois ces quelques mètres passés j'écrasa le mégot dans le cendrier en pierre à l'entrée et franchit le seuil de la maison de repos.
Toujours dans mes mails je n'entendis pas les voix féminines m'interpellées, je pris instinctivement la direction des escaliers.
Comme depuis quelques semaines, même routine, troisième étage, chambre 348. Au début de mon ascension la page de mes mails fut coupée par le visage de Renata me faisant lourdement soupirer.
« Ne me dis pas que je dois déjà repartir parce que j'en fais de la bouillie de ces clients allemands. » Débitais-je en décrochant.
« Ah oui quand même » Ria-t-elle. « Non justement je ne veux pas m'avancer mais pour le moment pas de réunion urgente pour le moment ! » Ricana-t-elle surement fière d'elle de m'avoir fait penser quelques secondes que je devais retourner à la concession.
« Renata fait moi penser à t'enseigner ne serai-ce qu'un minimum d'humour quand j'aurais le temps, d'accord ? »
« Compte sur... Putain le boss Martin vient d'arriver en trottinant ça pue du cul, je te tiens au courant. » Débita-t-elle sans me laisser le temps de répondre alors que j'ouvrais la porte de la chambre 348.

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Merco
Fanfiction" L'amour le vrai, celui qui détruit, qui fait mal, fait vibrer, qui implose, qui coupe le souffle, qui étouffe, mais, surtout celui qui fait vivre." Ken Samaras - Silvanna Mallet 14.05.17