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Silvanna, 25 Mars 2022.





« Oui oui Jérôme on voit ça demain, pour le moment tu te blindes d'arguments et tu mets le siège en copie de tous tes mails, les paroles ne valent rien et ils seraient capable de retourner la situation alors mets toutes tes chances de ton côtés. » Dis-je en coupant le moteur et en me redressant sur mon siège regardant la façade de l'immeuble non loin.

« D'accord, ah je voulais voir avec toi pour.. » Commença-t-il.

« Jérôme, loin de moi l'envie de ne pas gérer des dossiers mais je rentre d'Allemagne après une semaine et je rêve d'aller voir mes fils alors on en parle demain d'accord ? » Luis dis-je pour lui faire comprendre que je ne voulais pas en entendre plus.

« Oh oui merde pardon j'avais oublié, je passerais dans ton bureau demain, profites bien et faire leur un bisou pour moi. » Dit-il en riant doucement alors que je retirais les clés du contact et saisis mon sac à main avant de fermer la voiture et filer vers la porte de l'immeuble.

« Tant fais pas, par contre faudras que tu m'expliques les chiffres d'Antoine toi. » Dis-je d'un ton accusateur.

« Une semaine de congés et t'as le temps de voir tout ça ? Mais c'est de ça dont je voulais te parler. Bon aller, je te laisse, à demain Silvanna. » Dit-il avant de raccrocher me laissant souriante face à sa réplique.

Je glissa mon téléphone dans ma poche et monta les marches quatre à quatre. Dans le cadre de la reprise du poste de mon supérieur j'avais du l'accompagner à un congrès en Allemagne qui réunissait tous les directeur de concession d'Europe, de nombreuses réunions c'étaient enchaînées pour mon plus grand plaisir, je profitais de tous ces moments pour enrichir mes connaissances au maximum mais le soir mon seul rêve était de retrouver mes fils.

Notre séparation avait laissé sur eux des séquelles, il n'était pas rare que Creu ou Zazou nous demande si nous allions dormir ensemble avec Ken, ou nous demande de nous faire un bisous. Nous tentions de leur faire comprendre qu'un non retour était de rigueur mais Ken nuançait toujours ses propos ce qui laissait une forme d'espoir à nos fils.

Quatre mois après l'annonce de notre rupture nos rapports de détendaient, nous n'avions pas le choix pour leur bien-être, Ken restait le père de mes enfants et l'homme que j'avais inconditionnellement aimé, une partie de moi l'aimera toujours, notre histoire n'avait pas été commune, je ne pouvais pas le nier. Mais j'avais toujours ces images de Ken bafouant tout ce que nous avions construit, alors que j'avais été la première à ne pas vouloir m'engager avec lui, ce qui nous avait mené à plus de de cinq ans de vie commune et deux enfants qui dans mois d'un mois allaient avoir trois ans et dans quelques semaines feraient leur entrée à l'école maternelle.

Je ne pris pas la peine de frapper et entrais directement dans le lieu de vie de ma croate et d'Hakim. Un brouhaha m'accueillit, en effet Hakim et Reneta avait organisé un apéro pour mon retour de cette semaine en Allemagne, permettant de nous retrouver.

Je posa mon sac dans l'entrée voulant me faire discrète et me cacher par le bruit des discussions mais les aboiements des chiens me démasquèrent. Je souris doucement en voyant les babines de Regalo face à moi commençant à avoir des poils blancs et Nami qui avait toujours ses légers cris aigus qui me provoquaient toujours des petits rires.

« Maman ! » Hurla Achille en se précipitant vers moi.

Je pris le temps de m'accroupir avant de sentir le poids d'Achille frappa mon haut du corps, il enroulant ses bras autour de mon cou le serrant doucement alors que je frottais son dos et mon coeur commença à reprendre une forme normal, il était comblé, enfin presque puisque je levais les yeux pour regarder où se trouvait mon second fils. Je ria doucement en le voyant dans les bras de Doum's se débattant en gigotant les pieds alors que Doum's le retenait pour l'énerver.

MercoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant