Merco

XXXIII

Ken, 9 Septembre 2017.

« Bon aller les mecs moi j'y vais. » Dis-je en me levant du canapé du studio sur lequel nous passions nos journées depuis que nous étions rentrés de la tournée estivale.

« Vous partez quand avec la pilote ? » Demanda Idriss alors que je frappais deux coups dans sa paume de main.

« Semaine prochaine. »

« Pressé ? » Me demanda Doum's.

« Moi ouais de ouf et elle aussi en ce moment je l'ai jamais vu autant au téléphone, elle recale toutes les concessions et je sais pas elle a une merde avec une concession italienne. » Riais-je en repensant à Silvanna s'énervant au téléphone en italien.

« Mais t'as encore ton appart au fait ? » Demanda Deen en sortant de la cabine.

« Ouais ouais. » Répondis-je presque étonné de sa question.

Il se mit à rire ouvertement alors que je fronçais les sourcils.

« Qu'est ce qui te fais rire ? » Demandais-je.

« Non mais tu es tout le temps chez Silvanna, tu paies des charges pour rien. » Ria Deen.

« Mais non mec je passe pas toutes mes soirées chez elle. » Soufflais-je en levant les yeux au ciel.

« Je met un véto sur cette réponse. » S'exclama Hakim.

« Vous me les briser. » M'exaspérais-je. « Lo ! » Sifflais-je.

Il ne fallut à peine un quart de seconde pour qu'il s'asseye à mes côtés, j'aime ce chien.

« Au fait Hak, il faut être à quelle heure chez vous ? » Demandais-je en rangeant mon téléphone dans ma poche.

« 9 heures je pense, Reneta est en feu. » Ria-t-il.

Je me contentais de rire à mon tour et sortit du studio toujours accompagné de Lo.

Après plus d'une dizaine de minutes je montais les escaliers de l'immeuble de la brune et ouvrais la porte à la volée car comme à son habitude elle ne l'avait pas fermée derrière elle.

« Moro ? » Demandais-je en retirant mes chaussures alors que Lo était déjà sur le canapé.

Pas de réponses. Après trois pas je finis dans la cuisine pour y trouver Silvanna un écouteur dans l'oreille droite, une cigarette à la main, elle hochait la tête les sourcils froncés. Je ris doucement en la voyant tendre le doigt vers moi pour me faire comprendre de clairement fermer ma gueule.

« Ouais c'est ça, fais moi patienter espèce de con, tu peux faire ce que tu veux je payerais pas un centime pour ce dossier. » Grogna-t-elle en regardant son téléphone et tirant une bouffée de sa cigarette. « Putain mais il me pète les couilles le pizzaiolo à deux francs là, même pas foutu de connaître le dossier. » S'exclama-t-elle.

Elle avait toujours sa main vers moi mais ne prêtait aucunes attention à mon égard, trop absorbée par son dossier qui trainait depuis des jours. Elle reprit une conversation italienne et je soufflais longuement en me disant que je n'étais pas foutu de comprendre un traitre mot de ce qu'elle disait.

Je fronçais les sourcils en la voyant lever les yeux au ciel, l'italien jouait la carte de la drague mais ce n'eu pas l'air de fonctionner. Elle commença à hausser le ton quelques secondes et je ne pu m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure. Elle marchait dans la cuisine sans s'arrêter de parler et d'argumenter ses dires avec des gestes et elle frôlait le risque que je ne puisse plus me contenir. Je me permis donc de la détailler, un jean, ses pieds étaient nus, elle portait un chemisier blanc, mes yeux décelèrent immédiatement qu'elle avait ouvert un bouton supplémentaire car en temps normal je ne pouvais pas distinguer une ébauche de sa tâche de naissance.