Ken, 30 mars 2016.
« Non c'est mort tu vas pas payer ! » Dis-je accouder au bar avec Silvanna à côté.
Cela fait quelques minutes qu'elle tentait de négocier avec moi pour payer sa part. Têtue putain.
« Silvanna tu paieras le prochain ! » Dis-je pour clore la discussion.
« Qui t'as dis qu'il y aura un prochain ? » Dit-elle en haussant les sourcils.
Je riais doucement et tendis ma carte à Raffaelo qui se moquait ouvertement de nous depuis tout à l'heure. Elle souffla, mécontente.
Nous avions mangé en discutant légèrement. Je pensais avoir compris que pour cette Silvanna s'ouvre il en fallait bien plus, elle avait besoin de confiance. J'avais voulu faire connaissance pour m'excuser de mon comportement que même moi je ne comprenais pas. Mais elle ne m'avait donné que quelques détails banaux de la vie.
24 ans, son âge. Elle avait un peu parlé de son travail tout en restant sobre dessus. Je ne comprenais pas ce personnage. Je pense que son métier lui avait appris à ce méfier de tout le monde et encore plus des hommes. Manque de bol j'en étais un et mon comportement envers elle n'aidait pas.
Je ne sais même pas pourquoi je l'ai suivis tout à l'heure dans le métro. Ni pourquoi je l'ai poussée à bout, encore moins pourquoi je l'ai emmené manger un morceau. Elle me rendait impulsif. J'aimais la voir sortir de ses gongs. Elle était le genre de fille qui avait en elle une once de culture chinoise : ne pas perdre la face. Et une culture anglo-saxonne : ne pas laisser apparaître ses émotions.
Elle avait surement dû intégrer ça dans le cadre de sa profession.
« Tu aimes ton travail ? » Demandais-je en allumant une cigarette devant le restaurant.
« Oui bien sûr ! Je suis de celle qui préfère avoir un travail dans lequel ils sont heureux. » Dit-elle en essayant tant bien que mal d'allumer une cigarette avec son chien au bout de la laisse.
Je ris en la voyant avoir des difficultés et lui prit la laisse des mains. Elle me sourit en guise de remerciement. Putain, ses yeux.
« Je suppose que aimes aussi le tien ? » Dit-elle commençant à marcher.
« Bien-sûr, j'ai la même vision des choses que toi pour ça. »
« Ouah un pas pour l'histoire » Ria-t-elle ironiquement.
D'un geste du bras elle voulut reprendre son chien mais je refusais. Je l'aimais bien et j'aimais bien la sensation que ça faisait de tenir un chien en laisse. Elle ne broncha pas.
« Mais du coup tu dois connaître tous les modèles de Merco ? » Demandais-je curieux et voulant en savoir plus sur elle.
« Tu dois connaître toutes les paroles de tes chansons pour monter sur scène ? » Me demanda-t-elle
« Evidemment c'est quoi cette question ? » Dis-je en riant.
« Bien c'est la même chose pour moi Ken, tu ne peux être qu'un bon vendeur ou manager que si tu connais tous des produits à la perfection et moi encore plus. » Dit-elle.
« Pourquoi toi encore plus ? »
« Parce que tu écouterais une fille qui te parle de voiture en la prenant au sérieux ? »
Je ne répondis pas. Elle n'avait pas tord.
« Pourquoi l'automobile ? » Dis-je soudainement curieux.

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Merco
Fanfiction" L'amour le vrai, celui qui détruit, qui fait mal, fait vibrer, qui implose, qui coupe le souffle, qui étouffe, mais, surtout celui qui fait vivre." Ken Samaras - Silvanna Mallet 14.05.17