Silvanna, 27 Novembre 2018.Un sursaut dans mon sommeil me fit ouvrir les yeux. Le froid qui régnait dans l'habitacle motorisé me saisit de manière brutale. Je me redressais doucement sur mon siège et grimaça quand mon corps me rappela qu'avoir été des années sans poser mon arrière train sur une selle m'avait laissé quelques séquelle d'ordres musculaires.
Je mis le contact pour avoir connaissance de l'heure qu'il était et laissé le chauffage me réchauffer.
7h09, j'avais dormit quelques heures à tout casser. Je soufflais de longues secondes et fermais les yeux, mes pensées reprirent place.
Je posais mon regard sur le portail et ma mâchoire se serra automatiquement, essayant tant bien que mal de faire descendre la boule qui venait de faire surface dans ma gorge.
D'une pulsion je coupais le moteur et sortis brusquement de la berline. Je serrais mes bras contre ma poitrine pour me protéger tant bien que mal du froid matinal de cette fin de mois de novembre.
D'un pas délicat je débutais ma marche et ouvrais le portail qui grinça sans ménagement ayant lui aussi des courbatures.
Je marchais doucement connaissant parfaitement le chemin, à mon plus grand regret. Après quelque second bien trop rapides à mon gout j'encrais mes pieds au sol et n'osais pas relever les yeux, par peur de voir cette douleur refaire surface.
« Salut toi. » Murmurais-je comme honteuse de parler dans le vide.
Je relevais les yeux vers les quelques roses en petites formes et remontais vers les écritures dorées gravées dans la roche noire brute.
« Tu me fais vraiment chier Mima, parce que là, j'ai vraiment besoin de toi. » Soupirais-je. « Commence pas à me faire tes grands discours en montant sur tes grands-chevaux parce que ça va m'énerver mais je sais que t'as raison. » Dis-je en mimant un fin sourire l'imaginant poser son regard noir sur moi face à ma réaction.
« Je suis censé faire quoi Mima ? Comment je peux gérer deux enfants hein ? J'avais pas prévu ça, lui non plus je pense pas. Je veux pas lui imposer deux enfants, regarde nous, on passe notre temps à bosser comme des chiens, on se croise le soir, nos seules pauses sont nos voyages, j'adore ma vie avec Ken mais.. Si sa changeait tout ? » Demandais-je alors que seul le silence me répondit.
Alors je me mis à l'imaginer devant moi, je savais très bien quelle aurait été sa réaction si elle avait été devant moi.
« Je sais que je suis une putain d'égoïste en étant ici et pas avec lui entrain de discuter mais j'ai tellement peur Mima. » Dis-je en laissant une larme couler sur ma joue alors que je serrais la mâchoire au point de renfoncer mes dents dans mes gencives.
« Je suis terrorisée. Comment je sais si je pourrais être une bonne mère ? Je veux dire c'est pas le genre d'évènement qui engage à court terme. J'ai pas été foutu de me rendre compte que j'étais enceinte, comment veux-tu que les élève bien ? Puis mon travail me prend tellement de temps et Ken aussi, je sais qu'il est passionné par ce qu'il fait, et tiens toi bien, il commence à aimer la paperasse même si je reçoit quinze messages pour que je lui confirme si certaines clauses sont bien celles auxquelles il pense.. » Riais-je en imaginant Ken assis au sol devant la table basse entouré de Nima et Regalo les sourcils froncer grognant devant les multitudes de mots à déchiffrer.
Je soufflais.
« Je veux pas répéter le même schéma familiale que Léo et moi on a eu. Tu nous a élever comme tes propres enfants mais je ne veux pas être de celles qui pensent plus à leur carrière qu'à leur famille, je veux pas avoir des enfants à mi-temps. Je ne veux pas avoir cette barrière que Léo et moi avions les parents. » Continuai-je. « Oui je sais c'est pas cool ce que je dis parce qu'on a jamais été dans le besoin et j'en suis parfaitement consciente mais je veux dire par là que papa et maman s'occupaient du financier et toi de l'affectif. Je.. Je veux faire les deux Mima moi, je veux pouvoir être là pour mes enfants comme toi tu as été là pour nous. » Soufflais-je.
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Merco
Fanfiction" L'amour le vrai, celui qui détruit, qui fait mal, fait vibrer, qui implose, qui coupe le souffle, qui étouffe, mais, surtout celui qui fait vivre." Ken Samaras - Silvanna Mallet 14.05.17