Merco

LIX

(Ce n'est pas fou, mais c'est là, la suite arrive dans peu de temps, je suis revenu je crois..) 

-soyez vigilants sur les dates, je vais jouer avec dans le début-

Silvanna, 10 Novembre 2022.

Je coupais le moteur et le silence repris possession de l'habitacle. Le tableau de bord affichait 4h22. Des bruits de roues de valises sur le bitume me fit tourner la tête et je voyais que sur le parking de Charles de Gaulle, le temps ne s'arrêtait jamais. Voyant que j'avais encore quelques minutes avant de devoir rejoindre tout le monde dans le hall.

En effet, j'avais rendez-vous à 4h30 dans le hall pour pouvoir dire au revoir à Ken et aux garçons qui partaient avec lui pour commencer le nouvel album.

Les jumeaux et Amine avaient passés la semaine avec Ken avant que celui-ci ne parte avant de revenir pour les fêtes de fin d'année.

Je saisis doucement mon sac afin de prendre une cigarette. Je sortis de la berline avant de m'adosser à la portière. Le regard dans le vide, j'écoutais le son des avions décoller, les valises rouler et le bruit des moteurs, je profitais de ce faux silence car je savais que les prochains mois, enfin, l'année à venir allait être soutenue, car je devais gérer la concession et les gars.

Rien que d'y penser, une boule dans la gorge se formait, parce que je savais qu'avec le rythme des mois prochains, que cela soit Mercedes-Benz ou mes enfants, l'un des deux allait être délaissé car malgré toute la volonté que je pouvais avoir, je ne pouvais pas assumer les deux, pas dans ces conditions.

Je sentis mon téléphone dans ma poche vibré. Je le saisis avant de comprendre qu'il s'agissait de Reneta qui m'indiquait qu'elle et Hakim venait d'arriver à leur tours. Comprenant que je devais bouger je tira une dernière latte de ma clope avant de la jeter et de me frotter le front, parce qu'en tout honnêteté, je ne savais pas comment j'allais faire.

Silvanna, 22 Octobre 2022.

« Combien de temps ? » Dis-je alors que Ken fixait mon visage qui vaguait dans le vide depuis une minute alors que j'encaissais la nouvelle qu'il venait de m'annoncer.

Je levais les yeux vers lui et analysais les traits de son visage que j'avais si bien connu et vu de très près pendant plus de 5 ans.

Je ne pouvais pas le nier, Ken n'allait pas bien. Je savais qu'il avait eu « la chance » de ne jamais avoir perdu de proche de sa famille, malheureusement, il m'avait énoncé une liste, à mon goût, bien trop longue, d'amis qu'il avait perdu.

Il me regarda quelques secondes et je compris. Malgré toute cette rancune qu'il m'arrivait encore de ressentir à son égard, il restait le père de mes enfants, l'homme que j'avais profondément aimé et surtout que j'aimais encore au fond de moi, que j'aimerais toute ma vie.

Je compris donc que lui même ne savait pas, après tout, qui pouvait savoir combien de temps le deuil de sa soeur pouvait durer.

« Tu voudrais partir quand ? » Dis-je pour changer de sujet parce que je savais que cette question allait avoir des réponses.

« Le plus vite possible. » Souffla-t-il alors que je posais ma tasse vide à ma droite.

« Japon en premier c'est ça ? » Dis-je alors que je connaissais d'avance sa réponse avec un léger sourire parce que je savais que lui en vouloir n'aidera pas, bien au contraire.