Merco

XXXXV

                 

Silvanna, 8 Avril 2019.

J'essayais tant bien que mal de respirer le plus doucement possible dans l'unique but de me calmer et rentrer chez moi mais le personnel soignant me faisait comprendre qu'aucunes machines arrière ne seraient possibles et que j'allais passer sur la table d'opération aujourd'hui.

« Ses enfants ne sortiront pas de mon ventre aujourd'hui. » Dis-je à l'infirmière qui venait tenter une approche mais qui n'avait récolté que mes foudres.

Je reposais mon avant bras sur mon front pour tenter de calmer mon angoisse et freiner mes larmes qui ne cessaient de menacer de couler. Je crois que je n'avais jamais autant accumuler de stress en si peu de temps et je ne savais pas où donner de la tête, je voulais juste rentrer chez moi et que Ken rentre aussi par la même occasion.

« Ma puce. » Tenta Reneta.

« Non Re, c'est hors de question. » L'attaquais-je plus violemment que je ne le voulais.

A mon plus grand étonnement elle ne se braqua pas, bien au contraire elle se rapprocha de moi et caressa mon bras, en guise de soutien. Je posais mon bras et la regard, la vue brouillée par mes larmes menaçantes.

« Je peux pas faire ça aujourd'hui Re. C'est trop tôt, je suis pas prête. C'est à cause de moi s'ils doivent sortir aujourd'hui, j'ai pas été assez vigilante, je.. Je vais être une mauvaise mère, regarde je suis pas capable de les garder jusqu'au terme je.. » M'apeurais-je.

« Hey hey arrêtes ça suffit tes conneries. Tout va bien se passer Silvanna et tu le sais. Je te connaissais pas si défaitiste dis donc, j'en connais une qui doit se retenir te de donner un coup de pied au cul non ? » Me questionna ma croate en faisant référence à Mima ce qui me fit esquisser un sourire. « Alors tu vas respirer, arrêter de dire que tu ne vas pas être une bonne mère puisque c'est la pire des conneries que j'ai jamais entendu, une bonne mère ne serait pas dans cet état là si elle s'en fichait d'accord ? »

Elle me questionna du regard alors que j'hochais la tête doucement. Malgré ses belles paroles la peur ne me quittait pas une seule seconde, elle le comprit et saisit ma main et caressa le dos de ma main.

« Alors on va se ressaisir, tu vas te ressaisir Mallet, tu vas faire baisser ta tension pour laisser le temps à ton couillon de mec de ramener son cul et attendre que mes merveilleux garçons venir au monde d'accord. » Dit-elle d'un ton sévère pour me convaincre ce qui eu le don de marcher.

Je l'interrogeais silencieusement du regard pour savoir où se trouvait Deen et elle comprit.

« Il est dans le couloir et il cherche à joindre Ken d'accord. » Me répondit-elle en me caressant la joue.

Je respirais lourdement et me focalisait sur ma respiration. Je ne pu retenir une larme. Rien de tout ça ne devait arriver et rien que le fait d'y penser me pétrifiait, je ne pouvais pas accoucher sans lui, pas maintenant, pas dans ces circonstances, pas seule, je devais venir uniquement pour une consultation des plus banales et je me retrouve avec une césarienne programmée. Je laissais mes larmes perlées silencieusement.

« Tout va bien aller Silvanna, tu vas mettre ces bébés au monde et tout ira bien. C'est peut-être Ken le père mais ils sont Mallet et depuis quand les Mallet se laissent faire ? » Me gronda-t-elle tendrement en m'essuyant une larme solitaire.

Elle avait raison, je le savais, mais ce sentiment d'effroi était bien plus conséquent que tout le reste. J'inspirais longuement et sentis deux légers coups dans mon ventre, comme un signe d'approbation de l'un et l'autre.