XVIII

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Ken, 22 Juillet 2016.

J'ouvris doucement les yeux et me rendis compte que le soleil se levait gentiment, tout comme moi. Mes yeux se levèrent vers Silvanna qui murmurait doucement les paroles de la chanson qui passait dans la voiture.

Elle ne m'avait pas vu me réveiller alors j'en profitais pour la regarder, encore. C'était devenu mon activité favorite. J'aimais scruter le moindre recoin de sa peau douce. Son grain de beauté au dessus de la lèvre. Ses quelques tâches de rousseurs sur le nez. Ses cheveux bouclés qui ne voulaient jamais coopérer avec elle.

Elle essayait d'ailleurs de caller ses cheveux derrière son oreille mais certaines retombaient toujours devant son visage.

Je ne savais pas comment qualifié notre relation mais elle me plaisait, j'aimais son caractère, son corps, sa voix, son sourire, son indépendance, son passé, sa personnalité, son chien et j'appréciais nos moments ensemble qu'ils soient intimes ou non.

«  J'ai dormis longtemps ? » Demandais-je en me redressant.

« Un peu plus de deux heures. » Me répondit-elle en souriant. « On s'arrête prendre un café ? » Me demanda-t-elle.

« Tu lis dans mes pensées. » Me contentais-je de dire.

Après quelques kilomètres, elle prit la première sortie et se gara sur une des nombreuses places disponibles sur cette aire d'autoroute.

Silvanna sortis de la voiture et ouvrit la portière arrière pour prendre son portefeuille. Je vis au loin un chauffard profiter de la vue qu'elle laissait apparaître. Je sortis de la voiture et regarda de loin l'homme qui ne perdit pas une seconde pour regarder ailleurs.

« C'est bon ? » La questionnais-je.

« Ouais. »

Elle rentra en première dans la station et fila directement aux toilettes tandis que je commandais deux cafés. Je m'accoudais à une table haute en buvant doucement mon café quand Silvanna revenait vers moi. Je lui tendis son gobelet.

« T'es chiant Ken, je peux me payer mon café. » Dit-elle en le prenant.

« Je sais, mais t'en fais pas pour ça. » Commençais-je. « Je compte en boire un là et un autre avec ma clope. »

« Parfait, je paie le prochain. » Dit-elle en sortant son téléphone.

« Tu vas quand même pas regarder tes mails à cette heure là ? » Riais-je.

« Non mais tu sais mon patron est vraiment con, je vérifie quand même. »

« Ce n'est pas le grand amour. » Dis-je ironiquement.

« Non pas forcément. » Dit-elle un peu plus froidement en jetant son gobelet.

Elle me tourna le dos et recommanda deux seconds cafés. Je jetais le mien achevé quand elle me tendait le nouveau. Elle sortit dehors et posa son café sur une poubelle pour sortir de sa poche son paquet de cigarette et me le tendit, j'en saisis une. 

« Je prend le volant ? » Demandais-je.

« Pour le moment ça va. Je vais continuer mais je pense que je te le donnerais après manger, mais je veux te voir sur un parking avant, histoire d'être sûr. » Dit-elle en riant.

Je m'approchais d'elle.

« Tu doutes de mes capacités à conduire Mallet ? » La questionnais-je.

Cinq centimètres nous séparaient.

« Evidemment ducon, tu vas conduire une bagnole qui a plus de deux cent chevaux sous le capot et qui coute plus de 50 000€ alors ouais je doute de tes capacités en terme de conduite. » Trancha-t-elle.

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