Merco

XXIX

Silvanna, 23 Mars 2017.

« Votre mari le sait ? » Demandais-je en vidant ma tasse.

« Oui, mais pas les enfants, je ne sais pas comment leur dire. » Avoua la mère de Ken.

« N'attendez pas, c'est pire que tout, je vous le jure, je sais de quoi je parle. » Expliquais-je alors qu'elle arrêta ses mouvements mais ne lâcha pas ma main.

Son regard m'interrogea silencieusement.

« Ma mère a eu un cancer du sein quand moi et mon frère avions 15 ans, mais ils ont attendus que la chimio soit bien démarrée pour nous en parler. Je le savais avant, ils étaient ambulanciers, des patients cancéreux ont en a vus pas mal donc je savais très bien que ma mère avait aussi un cancer. » Répondis-je à sa question silencieuse. « J'en voulais à la terre entière que ma mère ai un cancer mais j'en voulais à mes parents de ne pas nous l'avoir dis, c'est une maladie qui concerne une famille, dites leurs Magalie, si vous aimez vos enfants dites-leurs. »

Elle resserra sa pression sur ma main et laissa échapper une larme.

« Les larmes n'aident pas vous savez. Vous pouvez être en colère mais utilisez-la pour vaincre cette merde, le cancer c'est 60 pourcent de mental et quarante de traitement, vous allez avoir du soutien, vous allez suivre votre chimio, ça sera dur mais vous allez y arriver, ne pensez pas au pire mais pensez à vos enfants et votre mari.» Souriais-je pour la rassurer.

Je sais que ce n'était des plus polie de parler comme je le faisais à la mère de Ken, mais je savais ce qu'étais cette maladie, ma mère avait été touchée par elle et ma grand-mère aussi, comme une triste histoire de famille, mais elle nous a apprit à ne pas se laisser abattre et de serrer les dents.

« Tu es décidément quelqu'un de bien Silvanna, tes parents doivent être fière de toi. J'espère que mon fils sait sur qui il est tombé. » Dit-elle en se levant.

Elle posa sa main sur ma joue d'un geste tendre et sans que je m'y attende elle me serra dans ses bras. Ma surprise du se lire car je me tendis, mais je ne pouvais pas ne pas répondre à son étreinte.

« Bonne nuit Silvanna. » Me souria-t-elle en quittant la cuisine.

« A vous aussi, à demain. » Souriais-je.

Je soufflais longuement, cette maladie n'a aucune pitié. Je pris les deux tasses et les posa dans le lave-vaisselle avant d'éteindre la lumière et de remonter me coucher et me glisser au côté de Ken.

Je faisais mon maximum pour ne pas le réveiller mais je le sentis bouger alors que je me mettais sur le flanc dos à lui.

« T'étais où ? » Prononça-t-il la voix encore ensommeillée.

« Fumé, rendors-toi. » Murmurais-je.

Il se tourna et m'encercla la taille et plongea son visage dans mon cou. Je ne trouvais pas le sommeil, je pouvais imaginer la réaction de Ken et je la redoutais.

« Debout marmotte. » Murmura Ken en frottant son nez sur ma joue.

J'ouvris doucement les yeux et plongeais ma tête dans mon oreiller, ma nuit avait été courte et je ne voulais pas me lever et cela faisait longtemps que cela ne m'étais arriver. Toujours sur le flanc je grognais la tête enfouie dans le tissu alors que Ken me motivait à me lever.

« Lèves ton fiacre que j'aime tant Silvanna. » Ria Ken en tirant la couette violemment.

Je me contentais de lever mon majeur, il ria et se positionna au dessus de moi.