-Je vais un peu jouer avec les dates au début mais ça sera dans les jours qui précèdent le 22-
Silvanna, 22 Décembre 2022.
Je le savais, je savais que tôt ou tard j'allais me retrouver dans cette configuration. Comme m'avait toujours dit et rabâché mon père : « A trop repousser la merde, elle te pète en pleine gueule au moment tu voudras le moins. »
Depuis ma fausse couche et surtout le départ de Ken pour le Japon, j'avais songé à tout, j'avais tout planifié pour que Ken et mon entourage ne voit rien. Ça avait pourtant marché, sauf pour Reneta et Hakim.
Reneta avait été celle que j'appelais au secours, étant toujours là. Hakim lui, à mon anniversaire surprise avait bien vu les regards lourds de sens que la croate me portait. Je l'avais surtout contacté après la lecture de son livre que m'avait terrassé mais fait comprendre que je devais voir la réalité en face, celle que je cachais au fond de moi pour ne pas imputer mes enfants et ma carrière. J'avais repoussé la merde mais, comme m'avait toujours dit mon père, elle venait de me péter en pleine gueule. J'avais voulu protéger tout le monde à mon détriment, voulant passer au second plan, privilégiant le bien-être de mes fils et d'Amine qui venait de perdre sa maman qui était mon amie mais la sœur de Ken. Je n'avais pas consulté de professionnelle concernant mon état de santé, je voulais que mes enfants vivent au mieux l'absence de Ken jumelé avec mes horaires de folies. Parce que je m'étais juré de faire passer leur bonheur avant le mien, même si je n'étais pas des plus présente, je faisais tout mon possible pour qu'ils le ressentent le moins possible.
Mais il y a quelques jours, tout ce que je m'acharnais à cacher. Quand la dernière page du livre c'était tourné, j'avais compris, compris que comme le personnage je me voilais la face. J'avais la peine de ce personnage et celle de son mari qui avait assisté et subit la situation, impuissant.
Mon frère jumeau, alerté par mes pleurs avait compris que ce n'était pas du cinéma, que me voir pleurer n'était jamais bon signe, pourtant des plus discrètes sur ma vie, la menant solitairement sur Paris. Pleurant toutes les larmes que je ne me connaissais pas, mon frère avait été incapable de me calmer. Je suffoquais, j'étouffais, il m'avait été impossible d'imaginer penser prononcer un mot, comme une énorme crise de pleurs chez un enfant qui avait eu peur pendant une chute.
J'avais pleuré pendant une heure sans m'arrêter, me demandant si j'allais pouvoir cesser ces larmes. Léo m'avait serré dans ses bras, lentement, me berçant pour calmer mes pleurs, essayé d'éponger ma peine. Il m'avait murmuré des paroles douces, embrassé mon crâne, grogner car j'avais pourris son pull neuf. Mais il m'avait dit qu'il était là, qu'il ne bougerait pas. Après cette longue heure, alors que je le suppliais de ne pas laisser monter les enfants, il m'avait assuré qu'ils étaient en bas, avec nos parents.
Alors que mes sanglots ne se calmaient qu'à moitié, j'avais tout raconté. Un moulin à paroles, j'avais tout raconté à sans doutes la personne qui me connaissant vraiment, mon frère jumeau. Et comme lorsque nous étions enfants, liés à nous-même, tous les deux, nos parents toujours dans leur taxis ou ambulances. Ou encore tous les deux avec Mima.
M'ouvrir m'avait fait me sentir vulnérable, je m'étais, pendant des années, forgée une image de dure, de par mon métier, de mon passif, de cette histoire avec Monsieur Martin, les attaques des fans de Ken. J'avais compris qu'il fallait que j'ai confiance en moi, que je sois ferme sans jamais passer pour une connasse, je savais d'où je venais et je ne l'oubliais pas mais même si je n'avais aucune confiance en moi, je faisais mine de rien. Mais là, ce bouquin avait fait exploser des années dédiées à ça.
Il m'avait écouté sans me couper, se contentait de serrer sa prise quand mes dires lui faisaient trop de peine. Mais quand j'eus finis mon monologue, la bouche sèche, éreintée, à bout de souffle, mais brisée, seul le sanglot de Léo mélangé au mien avait résonné dans la pièce.
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Merco
Fanfiction" L'amour le vrai, celui qui détruit, qui fait mal, fait vibrer, qui implose, qui coupe le souffle, qui étouffe, mais, surtout celui qui fait vivre." Ken Samaras - Silvanna Mallet 14.05.17