XXXXVI

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Silvanna, 9 Avril 2019.


J'émergeais doucement, ayant la sensation que mon corps avait été trempé dans une dose d'alcool impressionnante, mais le masque et le bloc opératoire me revinrent en tête. La chambre était plongée dans la peine-ombre et je pouvais sentir un poids non-loin de mes hanches. J'ouvrais définitivement les yeux pour voir Ken, endormis, son corps assis sur une chaise et sa tête sur le matelas sur lequel je siégeais.

Le brouillard dans mon cerveau me causa une sorte de panique, je me rendis compte qu'il manquait quelques choses, je posais instinctivement ma main sur mon ventre et ne pu sentir aucuns mouvements et celui-ci avait dégonflé signe que plus personne n'y logeait.

Ma respiration se fit sifflante et je tâtais le matelas dans le noir pour tenter de trouver ce que je cherchais en vain.

Je sentis Ken se redresser doucement et saisir ma main des siennes.

« Calmes-toi, je suis là. » Murmura-t-il doucement ce qui calma mon agitation.

Silencieusement, je pus entendre Ken se lever de sa chaise, retirer ce que je devinais être son sweat et retirer ses chaussures pour venir se glisser à mes côtés dans le lit. Je ne perdis pas une seconde pour me blottir contre lui. Il caressa mes cheveux et passa sa main dans mes cheveux.

« Ils.. ils ? » Demandais-je doucement.

« Ils sont magnifiques. » Susurra Ken ce qui eu le don de me faire souffler un grand coup.

Mes fils vont bien.

« Ils sont au chaud mais vont très bien pour des prématurés, on pourra vraiment aller les voir demain, pour le moment il faut que tu te reposes. » Me chuchota Ken en embrassant ma boite crânienne.

Je me contentais d'hocher la tête doucement, comme signe d'acquiescement, mais malgré les nouvelles rassurantes de Ken, ce foutu angoisse et culpabilité n'avait pas dégrossie.

« Mes parents rejoignent les tiens à Dax et ils arriveront tous ensemble dans l'après-midi. » Me dit Ken après avoir ranger son téléphone.

Il était un peu plus de sept heures, je n'avais dormis que partiellement et il en était de même pour Ken, lui était euphorique, moi à l'opposé de se ressentis.

« D'accord. » Dis-je doucement sans pour bouger pour autant.

Je n'avais pas bougé depuis que Ken c'était réveillé, heureux comme un enfant le 25.

J'étais toujours sur le flanc gauche à regarder la vue depuis la fenêtre la tête collé à l'oreiller, j'essayais de comprendre ce que je ressentais au fond de moi, ce qui provoquait cette sensation étrange qui me donnait l'impression d'un gros fardeau, celui de la culpabilité, celui de ne pas avoir gardé mes fils plus longtemps en moi et de les avoir exposés à des dangers plus que certains.

« Moro. » Souffla Ken alors qu'il s'était accroupit à ma hauteur.

Je levais doucement les yeux vers lui et une larme solitaire coula doucement ce qui déclencha une moue sur le visage de Ken. Il posa son doigt dessus et caressa ma joue.

« Je suis désolé. » Dis-je doucement sans le lâcher du regard.

Il fronça les sourcils et je pus deviner « de quoi ? » ou encore « pourquoi ? ».

« Ils auraient du naitre plus tard, être mieux formés, plus robustes, pas être venir au monde un mois et demi avant le terme, si j'avais écouté et calmer le rythme je serais à l'appartement et toi sur le tournage. » Dis-je doucement en trifouillant le drap.

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