XVI

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Silvanna, 20 Juillet 2016.


« On est invité chez Doum's et Adèle ce soir, tu te souviens ? » Me demanda Reneta en passant sa tête a travers la porte.

Surprise je levais les yeux de mes feuilles. Je ne me rappelais même pas de cette invitation et elle le savait très bien. Elle souffla et entra dans mon bureau et s'asseyait en face de moi.

« Je me fais du soucis Silvanna. Tu fais de plus en plus d'heures et tu ne sors plus. Les gars se plaignent que tu les recales à chaque proposition. Tu as loupé leur déménagement ! » Continua la croate.

« Je sais bien mais je peux pas arrêter Re, tu vois bien que j'ai du boulot. Je me noie dedans. C'est pour l'anniversaire de Framal c'est ça ? »

« Il va vraiment falloir que tu te mettes sur pause Silvanna. »

Je soufflais et lâchais mon stylo. Je savais pertinemment que Reneta avait raison mais depuis mon retour de Dax, mon supérieur n'avait pas arrêté. Que cela soit la charge de travail ou encore son attitude inappropriée. Je savais que d'ici peu j'allais saturer.

Le travail ne me faisait pas peur, mais je suis humaine et comme tout le monde j'ai un besoin vital de souffler.

« Il a continué ? » Me demanda soudainement Reneta.

« Non. » Dis-je avec moins de conviction que je voulais donner.

« Bordel Silvanna, je répète une dernière fois : as-t-il recommencé ? »

« Putain mais pourquoi tu me poses la question si tu connais la réponse ? » Explosais-je.

« Parce que je suis ton amie et je veux que cela cesse mais si t'es trop con pour le comprendre, ça c'est une autre chose. » Dit-elle en se levant. « Silvanna si tu n'agis pas je le ferais, je sais que tu aimes ton travail mais ça ne peut plus durer, tu es livide, tu as des cernes qui trainent au sol, tu manges quand tu as le te temps d'y penser. Les gars de la sécu viennent me voir tous les ours depuis 2 semaines parce qu'ils en ont marre de ne pas pouvoir faire leur boulot parce que tu es encore entrain de bosser quand ils sont là. Alors oui, Silvanna ça ne peut plus continuer parce que ce n'est plus une question de poste mais de ta santé. » Termina-t-elle en quittant mon bureau.

Je soufflais en grand coup pour faire passer la boule qui venait de se former dans ma gorge face aux paroles de Reneta. Je savais qu'elle avait raison mais je ne voulais et pouvait pas l'admettre. J'ai toujours aspiré à une belle carrière et je ne comptais pas me laisser faire par ce con de Martin mais cet harcèlement était bien trop présent et empiétait trop sur ma vie.

Un appel me sortit de ma rêverie. Je décrochais sans même regarder de qui venait l'appel.

« Allo. » Dis-je en me raclant la gorge.

« Silvanna c'est Romain je te dérange pas ? »

« Non, comment tu vas ? Ta femme a accouchée ? » Demandais-je à mon collègue.

« Non mais justement ça ne devrait pas tarder, je devais superviser le début du Grand Prix avec toi, mais elle risque d'accoucher dans ces dates là alors tu auras mon boulot à faire, je sais que je te préviens tard mais je viens de voir le médecin. »

« Mais ne t'excuses pas, je m'en charge puis tu sais Budapest est pas un gros Grand Prix, on aurait été trop à deux, je m'en occupe j'espère juste que Lewis va gérer. » Riais-je.

« Ok ça marche, merci beaucoup et bon courage ! »

« A toi aussi, c'est plutôt à toi que je dois dire ça ! » Lançais-je en raccrochant.

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