Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 2| Coïncidence ?

Elya

— Elya c'est toi qui a encore vidé les placards ? Il n'y plus aucune sucrerie, ton frère se plaint. Souffla-t-elle.

— J'ai pas tout pris maman. M'exaspère-je.

— Tu peux arrêter d'être égoïste et penser à ton frère un peu ? Me lance-t-elle alors qu'elle referme le placard après avoir pris le dernier Kinder bueno.

Le culot.

— Ouaip. Réponds-je du tac au tac avant de monter les escaliers pour rejoindre ma chambre.

La seule pièce de la maison que je peux supporter, la seule où on me laisse en paix.

Enfin...quand j'en ai la chance.

Elle claque la porte d'entrée, signe que je l'ai énervé, mais ça m'est égal. J'ai autre chose à faire que de me torturer l'esprit aujourd'hui. Comme jouer par exemple. Ça m'avait tellement manqué, à cause des cours je n'avais plus beaucoup de temps pour en jouer. Je devais faire des heures de soutien le soir parce que je suis lamentable en philosophie et en français, je suis plus douée avec des notes qu'avec des mots. Je dois donc faire des heures supplémentaires si je veux avoir l'honneur de dire que j'ai réussi mon bac. On était 5 dans ce cours cette année, mais je doute que l'année prochaine nous serions aussi nombreux. J'allais probablement me retrouver seule. C'est peut être mieux ainsi.

J'empoigne alors ma guitare, ainsi que mes partitions pour jouer un peu. Mais rien n'allait, c'était horrible, j'aurais préféré être sourde à ce moment-là. Mon humeur n'était pas du côté de ma guitare acoustique mais plutôt de ma guitare électrique, je me munie de celle-ci et je commence doucement à placer mes doigts et mon médiator pour jouer " call out my name " de l'artiste the weeknd. Et pour une fois ça sonnait bien, les accords étaient bons et j'appréciais ce moment sans trop réfléchir à ce que je devais faire.

J'augmentais le son pour mieux ressentir la musique, elle résonnait de plein fouet à travers la maison, me faisant vibrer au passage. Le volume sonore m'importait peu car personne n'était à la maison pour me réprimander, et Rio se baladait dans le jardin, c'était le seul qui me comprenait dans cette famille. Les animaux ont un cœur pur. Ils sont là pour nous peu importe les circonstances. Après avoir joué la même musique trois fois, je me lasse et pose ma guitare dans un coin de ma chambre.

— Rio !! Criais-je afin qu'il me rejoigne dans la maison.

Ce petit têtu me regardait bêtement depuis le jardin.

— Aller rentre, viens là. Dit-je en tapotant sur mes jambes pour l'inciter à venir.

La balle encore dans sa bouche, il remuait la queue comme un débile.

— Tu veux jouer ?

Il lâche sa balle et aboie avec une force qui me faisait toujours sursauter même si c'était le chien le plus gentil du monde, il pouvait faire fuire n'importe qui avec ses aboiement perçant.

Alors que je ne réagis pas assez rapidement à sa demande, il me saute dessus laissant une marque de ses pattes sur mon tee-shirt blanc.

— Rio !! Descends, aller là !

Mais à la place il me lèche le visage ce qui me fit rire. Mes rires persistaient malgré mon combat pour les arrêtés, je tombe au sol sous le poids de mon berger allemand, et pendant quelques instants je reste à terre et je vois qu'il me regarde avec incompréhension avant d'aboyer une nouvelle fois. Je saisis la balle et lui lance enfin pour son plus grand bonheur.

Nous jouons comme ça pendant 10 minutes ou peut être plusieurs heures. Le temps passe vite quand je suis heureuse, j'avais l'impression que ce n'était pas réel. Juste une simple parenthèse dans ce cauchemar. Et parfois le retour à la réalité peut se montrer plus ou moins brutal.