Alessio
Je fixe le vide, mon coude posé sur la table et ma ma tête niché dans le creux de ma main. J'ai le sourire aux lèvres quand je repense à hier. A cette fille qui ne cesse d'égayer mes journées. Quand je repense au fait qu'avant nos seules moyens de décompresser étaient de se balader la nuit. Quand il n'y avait personne pour voir notre état. Comme si nous étions seuls au monde. Aucune de mes excuses n'étaient valables, pourtant elle m'a pardonné chaque erreur.
Elle a toujours du mal à s'exprimer sur ses émotions.
Elle en voulait au monde car elle se rendait compte qu'il était cruel, et que c'était à nous de former notre carapace. Beaucoup de choses ont changé, du temps s'est écoulé. Elle a désormais passé son bac et je me souviens qu'elle avait plus ou moins récolté deux salaires en l'espace d'une soirée le jour où elle à dépanné le bar de Pablo.
La voir là-bas m'avait rendu fou. Imaginer quelqu'un la toucher me mettait hors de moi. Surtout les connards ivre morts qui fréquentaient le bar me faisaient peur pour elle. On ne sait jamais à quoi s'attendre quand nous sommes confrontés à des gens ivre ou drogué.
Je me questionne sur ses intentions à propos du futur. Pour une raison que j'ignore, nous n'avons jamais parlé de ce sujet.
Je file à la douche afin de me relaxer et réveiller mon corps encore engourdi à cause de la veille.
Note à moi même : Ne plus jamais dormir aussi peu avant d'aller à un concert.
Surpris par un appel alors que j'éponge mes cheveux qui gouttent sur mon torse dénudé, je réponds en apercevant un initial qui m'a manqué ces derniers temps.
V.
Val.
Valentina.
— Alors, bientôt ta nouvelle vie, ma rouquine préférée ?
— Arrête ! Je déteste quand tu m'appelles comme ça !
— Et toi arrête de râler, je déteste quand tu me perce les tympans. Je râle en retour.
Elle s'esclaffe à l'autre bout du fil avant de reprendre son sérieux.
— J'ai hâte Alessio, mais je ne veux pas m'imposer dans ta vie, là-bas.
— Tout se passera bien, d'accord ? J'ai quelques soucis à régler au travail, mais dans quelques jours c'est fini tout ça. A ce propos, je dois y aller...On se rappelle bientôt.
— T'as intérêt !
Je lui envoie un message pour m'excuser mais je suis en retard. Aujourd'hui nous devons nous aventurer dans un entrepôt pour récupérer de la marchandise. Je n'étais pas enjouée, les entrepôts me rappellent de mauvais souvenirs. Une bille se forme dans ma gorge en l'imaginant courir les rues. Personne n'a su mettre la main sur ce connard. Lentilles, voix trafiquée, comment le reconnaître.
𓆙𓆙𓆙
Navigant entre les cartons, j'essaye d'examiner ceux que nous devons prendre. Pour certains, ce n'est pas compliqué. Un amas de poussière se dépose sur nos doigts. D'autres semblent récents et pourtant ils ne contiennent pas ce que nous cherchons. Je ne suis pas alaise et j'enlève ma capuche et ma cagoule pour ne plus ressentir cette sensation d'étouffement.
— Putain mais t'es fou ? Me lance Dario en rabattant ma capuche sur ma tête.
— Suicidaire. J'ironise en continuant mon exploration.
Lorsque nous avons récupéré les sept cartons, une camionnette s'approcha du hangar. Nous sommes trois et étrangement je suis le seul à avoir porté cinq cartons. Ouais, ils se sont pas bougé le petit doigt.
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Les secrets de nos âmes [T1 + T2]
RomancePar moments, l'envie nous prend de nous fondre dans le néant car nôtre âme ne trouve aucun repère pour s'ancrer dans ce monde trop vaste. C'était le ressenti d'Elya...elle qui n'avait aucun répit, elle subissait sans savoir pourquoi. Sa vie était dé...