Chapitre 31 | Doutes

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Elya

Je me penche au-dessus de ma table pour atteindre celle qui se trouve devant moi. Kiara y est assise, elle n'est pas dans son état normal, ce qui est compréhensible. Le pire, c'est que je n'ai aucun contrôle sur la situation. Tout m'échappe, ma meilleure amie en fait désormais partie. J'ai tenté de lui montrer une vidéo drôle sur mon téléphone, elle m'a ignoré.

Aujourd'hui nous passons une évaluation qui compte un coefficient de 3 sur notre moyenne. C'est peu comparé à l'évaluation qui nous attend la semaine prochaine, mais je crains la note que je vais recevoir. J'ai révisé partiellement, mais c'est insuffisant pour une dernière année de lycée.

— Regarde, elles se font la gueule.

Les chuchotements peu discrets de nos camarades se font de plus en plus nombreux. J'essaye d'éviter les moqueries exhibées par les pestes de cette classe. Cependant, elles deviennent trop bruyantes pour passer inaperçu, c'est sûrement ce qu'elles veulent. M'atteindre, me blesser comme elles le faisaient avant l'apparition de Kiara. Elle pourrait m'atteindre si mon attitude n'avait pas changé subitement en un comportement agressif.

Je me contente pour l'instant de déposer ma copie sur le coin de la table face retourné pour avertir le professeur que j'ai terminé. Il me sourit avant de lire en diagonale ma copie, il affiche une moue peu convaincu avant de m'avertir que je resterai ici à la fin du cours.

Cette annonce fait tout de suite écho dans la classe et aussitôt la majorité des élèves se mettent à ébruité un scénario aussi obscène que leur mentalité. L'image que renvoie leur propos me répugne.

Le prof tente de faire ressortir son autorité en ordonnant de cesser les bavardages qui n'ont pas lieu d'être alors que d'autres sont encore en pleine évaluation. Cela n'a pas l'effet escompté puisque les braillements incessants redoublent après la prise de parole du professeur. Celui-ci baissa finalement les bras, il se rassit sur sa chaise puis plongea son nez dans les copies déjà rendues.

La sonnerie retentit, annonçant la fin du calvaire. Je suis instinctivement Kiara qui emprunte le chemin menant à la cour. Elle avance trop rapidement et je suis devancé par Linda et son mec, qui à présent, me bloque le passage.

Je tente de les esquiver mais le bras de Jules me rattrape fermement.

Quel con celui-là.

— Fait attention, elle risque de montrer les crocs. Tu ne devrais pas me toucher. Je balbutie alors que je me dégage de son emprise.

Ils se mirent à rire, puis divulguent de nouveau cette rumeur agaçante.

— Tu ne devais pas rester avec le prof à la fin du cours ?

Je leur balance un doigt d'honneur en accélérant le pas dans le seul but qu'ils lâchent mes baskettes rien que cinq petites minutes.

J'ai des choses à régler.

Et cette chose, c'est l'amitié qui menace de se rompre devant mes yeux.

— Kiara, attends ! M'égosillé-je.

— Quoi ? S'agace-t-elle avant de me tourner le dos.

— Je voulais m'excuser pour hier, je n'aurai jamais dû agir comme ça avec toi.

— Tu as le droit de vouloir être seule, mais ne t'enfuis pas comme une voleuse.

Elle me sourit et je comprends rapidement que nous passons à autre chose. Je n'apprécie pas être fâché trop longtemps.

Les abrutis nous rattrape et nous interrompent dans cette réconciliation.

— Les embrouilles ne durent pas longtemps, un peu comme tes relations, pas vrai ? Se manifeste Jules en désignant Alessio.

Les secrets de nos âmes  [T1 + T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant