Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 40 | Naïve

Elya

Mes paupières lourdes s'ouvrent avec difficultés. Un brouillard s'est formé dans mon esprit. Ma vie a pris un tournant auquel je n'étais pas préparée. Alessio m'a réconforté mais ma gorge est tout de même nouée.

Des flash back me reviennent. Le tir assourdissant, le sang au sol, la peur de Mattéo, son arrogance aussi, la rage d'Alessio. Et puis la haine mélangé à la culpabilité envers lui-même lorsqu'il a appris ce que je cherchais à cacher pour le bien de tous. Il a appuyé sur la gâchette en ayant conscience des répercussions, pourtant quand son ami à lâcher son dernier souffle, j'aurai parié voir une larme sur sa joue. Ses cils se battaient contre les larmes. C'était la première fois qu'il ne luttait pas et ne posait pas de barrière. Il n'a pas parlé mais il a laissé son corps le faire a sa place. J'étais sous le choc, rien que respirer me demandait trop d'efforts. Alessio à passer sa nuit à me réconforter malgré mon état somnolent, je ne me souviens pas de tout. Mais je sais qu'il était là, comme personne ne l'a été auparavant. Sa chaleur et ses mains qui passaient dans mes cheveux m'aidaient à penser à autre chose. Pourtant, une question ne cessait de revenir comme un boomerang.

Que va-t-il se passer, maintenant ? Et comment vont réagir mes parents face à ce décès si brutal ? Et Alessio, que pense-t-il de tout ça ? Il n'a pas dit un mot depuis que nous avons mis le pied dans cette villa.

Mais pas besoin d'ouvrir la bouche pour que je sache qu'il se sent mal.

Il s'est senti trahi, je l'ai lu dans ses yeux. Par mattéo, pour ces actes ignobles, puis pas moi, pour lui avoir caché la véritable identité de son ami. Finalement, tout le monde aura souffert de cette histoire.

Je me redresse tant bien que mal puis observe les lieux. Une chambre moderne et impersonnelle. Seules des fleurs artificielles décorent la commode en face du lit. Une lampe est posée sur la table de chevet à ma gauche. Mon bras tâte l'autre côté du lit.

Il est froid.

Alessio n'a pas dormi avec moi.

Je me frotte les yeux avant de m'extirper hors du lit. Je ne sais même plus ce que je vis. Peut être que tout n'est qu'un rêve ?

Je baisse les yeux vers mes jambes dénudées. Je remarque alors ma tenue bien trop légère. Je portais simplement mes sous-vêtements sous un tee-shirt d'Alessio.

Je fonce droit vers la porte pour l'appeler afin de retrouver mes vêtements de la veille. Je baisse la poignée et lorsque j'ouvre celle-ci, un torse me percute.

Je lève la tête vers lui et fini par lui sauter au cou avant de l'embrasser. Néanmoins mes émotions passent par les montagnes russe en voyant sa nonchalance débarquée de nul part. Il ne répond pas à mon baiser. A la place, il s'assied sur le lit. L'air sérieux sur son visage me fait déglutir.

— Rhabille-toi s'il te plait.

L'ambiance glaciale m'indique que je ferais mieux de m'exécuter. Je crains le pire à cet instant. Il finit par me tourner le dos afin de me laisser mon intimité. Une fois revêtue avec des vêtements plus chauds, je le rejoins sur le rebord du lit.

— Je sais que tu à beaucoup de poids sur les épaules, parle moi Alessio.

Je passe ma main sur son épaule et je sens qu'il se raidit aussitôt. Je le dévisage avant de poursuivre :

— Je m'excuse pour t'avoir caché la vérité pendant si longtemps, mais j'avais peur des conséquences. Tu à du souffrir en le voyant me frapper comme ça, j'ai été égoïste. On a tous les deux trop souffert...

Je vois rire la bouche close. Du sarcasme émane de lui subitement. Je m'éloigne et tente de repenser à ce que j'ai pu dire de mauvais.

Sa main passe nerveusement sur son visage à plusieurs reprises, sa respiration se fait irrégulière. Je le vois se raviser à chaque fois qu'il tente de parler. Ses traits se durcissent, il pousse un soupir en se levant du lit. Sans réfléchir, je fais de même. Je cherche ce qu'il peine à exprimer en accrochant mon regard dans le sien. Mais il fuit et se tourne dos à moi avant de faire les cents pas dans la chambre.