Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 9 | Tire !

Alessio

Je suis lâche.

Je ne suis qu'un putain de lâche.

Je l'ai vu. Elle était au sol, sans défense pendant que moi, j'étais dans ma putain de caisse. Cinq filles contre elle et trois qui la regardaient crever en silence. Sans parler de moi, je n'ai rien fait. Je ne suis pas intervenu. Chaque jour je me bas contre les plus gros enfoirés de cette terre. J'ai affaire à des hommes plus imposants que moi. Et pour huits petites gamines je n'ai rien fait.

Bon sang, qu'est-ce que je possède à la place du cerveau ?

Je dois l'aider, je ne sais pas comment, mais je le ferai.

Et si jamais il faut que j'en subisse les conséquences alors je le ferai. Je ne peux pas la laisser comme ça. Pas une seconde fois. Je suis parti alors qu'elle était au sol, inconsciente.

La culpabilité.

Elle revient encore et encore.

Elle vient pour m'achever une bonne fois pour toute.

Je me dirige vers ma salle de bain. Ma tête positionné au-dessus du lavabo, je saisis de l'eau dans mes mains, je viens éclabousser mon visage afin de faire partir ces mauvaises pensées qui persistent chaque jour et qui me rongent un peu plus.

— Tu n'étais pas réellement conscient, elle t'a pardonné. Répète je en vain.

Mais rien n'y fait. La culpabilité s'accroche à moi. Elle ne veut plus me quitter depuis cet accident. Depuis l'accident de Valentina. J'ai causé sa perte. Tout est de ma faute. Et je recommence avec la sœur de mon meilleure ami.

Non, ne mélange pas tout.

Je secoue la tête et je me chausse, j'ai besoin de faire un tour. J'ai besoin de respirer.

Sauf que je ne respire pas sans elle.

J'ai appris à apprécier sa présence. On apprend à se connaître, et c'est marrant mais elle reflète une partie de moi. La partie qui s'est volatilisé quand ma vie s'est envolée en éclats.

C'est indescriptible, c'est simple. Tout est plus simple avec elle. Tout ce met sur pause, même mon putain de cerveau. Elle à se pouvoir sur moi, c'est ce qui me rend dingue mais aussi ce qui m'effraie le plus.

Toute cette histoire ne peut pas se terminer correctement. Je le sais. Pourtant, ce soir, à vingt-deux heures, personne ne peut m'empêcher de me rendre chez elle.

Je m'apprête à faire la plus grosse bêtise de ma vie. Soit elle finit traumatisée, soit elle prend goût à ça. Mais au moins, plus personne ne pourra lui faire de mal. C'est tout ce qui m'intéresse à l'heure actuelle.

Je souffle un bon coup pour enlever le poids qu'il y a en moi. Mes doigts tapotent rapidement sur le clavier de mon téléphone.

A Elya :

Descends >

Je l'aperçois jeter un coup d'œil par la fenêtre de sa chambre. Elle est en pyjama, les cheveux décoiffés. Elle sort de mon champ de vision et je l'attends pendant quinze minutes.

Elle se dirige enfin vers ma voiture.

— Il était temps, madame se prend pour une princesse ? Tu sais, on va pas à un défilé de mode. Tu aurais pu rester comme tu étais.

— Dis-moi ce que tu me veux. Lance-t-elle d'un ton sec.

Je sais que ce n'est pas pour moi. Elle est simplement brisée après tous ces événements.