Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 38 | Concert

Elya

Les potentiels au revoir avec Kiara ont été assez difficile même si je reste persuadé que nous nous reverrons rapidement pendant les vacances. Hier j'ai pris soin de demander à Alessio si notre rendez vous à propos du concert tenait toujours. Il m'a affirmé que c'était le cas.

Je suis assez mitigé à ce propos. Nos retrouvailles sont récentes. Enfin, il n'y a jamais vraiment eu de séparation.

Car il n'y a jamais eu de concret.

Que nous, nos sentiments, et nos doutes.

Je marche un peu plus vite lorsque j'aperçois sa voiture. Je m'engouffre à l'intérieur, une odeur de tabac froid me transperce. En effet, un paquet de cigarette est déposé dans le rangement de la voiture qui sépare nos deux sièges. Je fronce légèrement les sourcils, pourtant aucune réaction de sa part. Il se contente de démarrer.

— Tu t'es remis à fumer ? Demandé-je avec une pointe de dégoût qui est plus visible que ce que je souhaitais.

Il tourne enfin la tête dans ma direction, comme s'il n'était pas attentif avant ça.

— Moi aussi je suis content de te revoir. Il me sourit avec tant de provocation que je fini par ignorer sa prise de parole.

Voyant que je ne scillerai pas sans avoir obtenu ma réponse, il se décide enfin.

— Pour information, c'est à un collègue de travail.

J'acquiesce silencieusement, peu fière de l'avoir accusé à tort. Mes doigts tapotent promptement sur le rebord de la portière dans un rythme presque agaçant, laissant ressortir le stress qui monte peu à peu.

— Tu peux arrêter ?

Sa voix est tranchante, je me mets à le fixer, étonné qu'il me parle sur un ton si froid.

Mes mains désormais enfoncées dans mon pull en laine j'aimerais rétrécir pour ne plus être visible à cet instant. Il peut briser la glace facilement, mais quand il s'agit de se transformer en reine des neiges, il mérite la médaille d'or.

Soudainement, il attrape ma main puis entrelace nos doigts. Je me retiens de sourire même si cela implique beaucoup plus d'entraînement que ce qu'on pourrait penser.

Habituellement, je me force à sourire, et ça ne rend pas pareil.

— Excuse-moi, j'en ai marre Elya, chaque jour je repense aux faits. Et je me dit que si cet accident n'aurez pas eu lieu, j'aurais encore une famille, ma soeur serait bien plus heureuse, je n'aurai jamais intégré ce putain de gang par manque d'argent. On aurait surement eu plus de chance...

Je commence à bouger mes doigts dans le creux de sa main et il fait de même, ce geste reste subtil mais c'est si apaisant.

— Je ne t'en veux d'être devenu qui tu es, Alessio.

— Moi si, parce que tu mérites tellement mieux.

Il finit par lâcher ma main, il a besoin de ces deux mains afin de faire marche arrière pour se garer.

Il m'explique qu'il s'est garé en retrait et qu'il faudra marcher un peu.

Je claque la portière derrière moi, puis emboîte le pas afin de le rejoindre. Quand j'arrive à sa hauteur, j'aperçois sa mâchoire se contracter.

— Avance vers le resto là-bas, me montre-t-il. Tu verras la salle est derrière.

Je lui lance un dernier regard, perplexe, je m'avance lentement vers l'endroit indiqué.