Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 29 | Danger imminent

Alessio

J'étouffe.

Seul dans les draps de mon lit à cinq heures du matin. Des tonnes de frissons parcourent mon corps. De la sueur perle sur mon front. Je me sens faible.

La culpabilité.

Encore et encore.

Je me revois devant tous ces hommes qui nous sautent dessus lors de cette soirée. Les Angel oscuro. Mais cette fois-ci on ne s'en sort pas. Je meurt d'un couteau planté dans mon abdomen. Et je repense à ma sœur qui devra retrouver sa liberté seule, sans son grand frère pour l'épauler. Je vois Elya, complètement morte de peur. Je la vois déprimé par ma faute alors que la seule chose que je voulais c'était son bonheur.

C'est l'un des pires cauchemars. Car d'habitude mes actes n'ont pas de conséquences pour les autres. Ça s'avère différent cette fois-ci...Cette nuit a décidé de me hanter afin de gâcher mon sommeil.

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Je tente de me concentrer sur la mission que Pablo m'a donnée : trier les différents contrats des tueuse à gages. Je m'exécute sans chercher à comprendre la raison de cette mission. Certains chefs se fichent du consentement des tueuses à gages, hors ici, elles ont toutes fait leurs choix. Le seul qui est pris au piège c'est le second. Avant, c'était Dario, mais plus les jours passent et moins j'en fait. Soit disant pour me préserver lors des plus grosses missions. La vérité c'est que petit à petit je bascule en tant que second. Je suis tout le temps fourré avec lui.

— Alessio, je voudrais te parler.

— Oui.

Je le suis jusqu'à son bureau. Les murs sont ornés d'étagères, les livres qui s'y trouvent respire l'histoire. L'odeur d'alcool flotte dans l'air. Cet homme dégage beaucoup trop de charisme pour un seul corps. Chaque fois que je le regarde je comprends mieux pourquoi personne n'ose se faufiler en travers de son chemin.

Il s'apprête enfin à prendre la parole alors qu'il glisse un contrat entre nous. Le papier s'attarde sur son bureau en bois vernis. Je l'inspecte avec nonchalance avant de glousser.

— Je...je voudrais y réfléchir.

— Bien-sûr, je ne te presse pas. Tu peux partir.

Je m'empresse de sortir de son bureau. Mes pas me dirigent vers la sortie. L'angoisse montent. Ne pas savoir quoi faire me ronge de l'intérieur. Je dois réussir à amasser un maximum d'argent pour ma sœur.

J'atteins le pas de la porte mais Pablo m'interpelle.

— Attends, je n'en ai pas fini avec toi.

Je fais un tour sur moi-même avant de reporter de nouveau mon attention sur Pablo.

— C'est vrai ces histoires, à propos de cette fille que tu a emmené ici.

Tête baissée, je lui avoue la vérité. Ça ne me servirait à rien de mentir.

— Je comprends que tu veuilles l'aider, mais Alessio...penses-tu réellement qu'un amour incertain vaut mieux que notre sécurité ?

Évidemment, elle vaut bien plus que ça.

— Elle n'en parlera a personne, elle n'est pas du genre à foutre les gens dans la merde. Lancé-je d'un ton plus froid que je ne l'imaginais.

Sur ce, je quitte son bureau en trombe en espérant que mon comportement ne me portera pas préjudice par la suite.

J'ai fini par rejoindre Dario dehors. Pour une fois c'est une cigarette qui se trouve entre ses doigts, pas un joint.

— Tu m'en passe une ?