Les secrets de nos âmes [T1 + T2]

Chapitre 35 | Négociation

Alessio

Je viens tout juste de raccrocher au nez de ma sœur lorsque Pablo débarque dans ma chambre. J'ai eu quelques remontrances après m'être évader à la recherche d'Elya pour arranger les choses entre nous. Je ne sais même plus si au final c'était une bonne chose. Mais la voir me détester me faisait trop de mal. Maintenant, j'ai des choix à faire. Des choix qui impacteront forcément une des deux personnes auxquelles je tiens le plus. Soit ma sœur, soit elle. Comment est-ce que je suis censé m'en sortir indemne ?

— Alessio dans mon bureau, maintenant.

Je lève la tête vers les cieux avant de pousser un soupir qui en dit long.

Une fois à l'écart des autres, Pablo se détend. C'est étrange, ces derniers temps je me sens plus proche de lui. C'est comme si j'étais privilégié.

— J'ai beaucoup de projets pour toi. Je connais les raisons de ta venue ici et je sais aussi que tu aimerais avoir moins de poids sur les épaules afin de reprendre une vie plus correcte. Si je t'ai proposé de devenir second, c'était également pour assurer ton poste de chef le jour où je te laisserai les commandes.

Je me sens comme pris au piège. J'ai conscience que ce n'est pas une offre à renier sans y avoir réfléchi au préalable. Mais je veux sortir de ce cercle et être haut placé n'arrangera rien. Mais il m'a prit de court et je me sent incapable de lui en faire part pour le moment.

— Je...merci pour cette offre. Je dois y réfléchir car c'est un gros changement.

— Merci Alessio.

Il m'offre un de ses sourires chaleureux que je n'ai pu connaître auparavant. Ce n'est pas quelqu'un de barbare mais disons qu'il ne se fatigue pas à sourire pour n'importe qui. Pour finir ici, c'est qu'on a eu un sacré problèmes dans notre vie. Malheureusement plus on tombe bas et plus il est difficile de remonter. Finalement, on finit par abandonner en se disant que quelqu'un viendra nous sauver tôt ou tard.

On à tous une bonne étoile, et la mienne c'est Elya.

Je fini par m'extirper de son bureau, je suis attiré par des bruits provenant de l'extérieur. Quand j'arrive devant la baie vitrée, j'aperçois que plusieurs personnes se baignent , dont Dario. Il n'en rate pas une.

En sortant, ma main couvre mes yeux aveuglé par le soleil. Et même si la plupart en profite, je sais déjà qu'il y en a une qui reste cloîtrée dans sa chambre. Je me demande si elle joue avec sa guitare ou si elle déprime en fixant son plafond. Une odeur de monoï m'entoure et me répugne tant elle est accentuée.

— Qui est le sale con qui s'est foutu du monoï ? Que je l'étripe.

J'entend Dario rire avant de prononcer une phrase incompréhensible. Il ne m'en faut pas plus pour repérer qui est le coupable.

— Pour rappel, tu n'es pas encore au Bahamas, ça ne sert a rien de t'étaler de l'huile sur le corps.

— T'es pas encore dans ta tombe, pourtant tu tires une gueule d'enterrement. Allez, rejoins-nous au lieu de râler !

Je refuse la proposition avant de faire demi-tour pour rejoindre le canapé confortable qui m'attend.

— Tu devrais lui dire de venir se baigner ! Peut-être que tu serais moins con, on sait jamais.

— Sans façon, elle est trop belle pour que des abrutis la mate dans cette piscine.

Je les entends se marrer, il savait ce que j'allais répondre mais si ça les amuses que je m 'intéresse à Elya. Et bien ils devraient s'amuser encore longtemps parce que je ne compte pas me lasser d'elle.