Chapitre 27 | Rétrospective

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Alessio

La personne à l'origine du message était loin d'être courageuse. J'avais donné rendez-vous dans un endroit à l'abri des regards pour régler nos différends. Mais personne n'est venu. J'ai rejoint mon appartement en toute sérénité, ce n'était que du bluff. Je peux enfin m'endormir sur mes deux oreilles.

Je me dirige vers la voiture accompagnée de mes parents et de ma sœur. Nous avons tous trop bu ce soir. Après tout c'est mon anniversaire. Mes 19 ans.

— Tu ne vas pas conduire comme ça !

Ma mère titube sur le trottoir, mon père est ivre mort. Et ma sœur n'a pas le permis. De toute façon, elle a sommeil.

— Je suis le seul à être en capacité de conduire maman.

Je prends place du côté conducteur, ma sœur voulait venir devant et mes parents étaient derrière.

Il fait nuit noire et la route commence à se déformer sous mes yeux.

Je décide de ralentir, mais cette action ne suffit pas à nous épargner. La vie en a décidé autrement. Nous percutons de plein fouet une autre voiture, celle-ci est rapidement prise en main par le conducteur. Mais je ne parviens pas à faire de même. La voiture dévie sa trajectoire. Nous partons en tonneaux pour atterrir dans le décor.

Je rouvre les yeux malgré moi. Une douleur extrême se répand dans mon bras gauche. Je tente de sortir de la voiture comme je le peu, mes parents pleurent, ils sont tellement tétanisés qu'ils n'osent pas bouger. Les vitres de la voiture ont éclaté, causant quelques blessures bénignes sur nos corps. L'accident a réduit toutes nuances d'alcool en moi. J'appelle les pompiers, ils arriveront d'ici quelques minutes. Ma sœur est inconsciente, je commence à m'inquiéter lorsque j'aperçois sa position. Je crains le pire et les larmes montent. Je me sens coupable.

Non, je suis coupable.

Les sirènes des pompiers m'alerte et me sortent de ma bulle. Après un temps d'observation, ils décident d'extirper soigneusement ma sœur de la voiture. Ils la déposent sur un brancard et je suis certain que cette image sera gravée à jamais dans ma mémoire. Si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, je ne pourrais jamais me le pardonner.

— Non ! Ce n'est pas possible...

La voix de ma mère brise mon cœur un peu plus. Mais le pire reste son regard noir lorsqu'il se pose sur moi.

— Elle est emmenée en urgence à l'hôpital par ta faute !

Je baisse mon regard, qui se dirige instinctivement vers le sol. Je le sais maman... Nous n'aurions jamais dû venir ici, surtout pour mon anniversaire. Je n'aurai pas dû insister pour conduire, peut-être que mon père aurait mieux réagi. C'est certain. Du haut de ses quinze ans, ma sœur avait toute la joie de vivre. Et si elle me détestait à son réveil ? Et si elle perdait la mémoire ?

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Nous sommes installés sur des chaises qui font sacrément mal à l'arrière train. Je me suis réveillé d'un sommeil de deux heures. Je ne tiens plus en place, l'attente est trop longue. Je me fait un sang d'encre. Pourquoi est-ce-qu'aucun médecin ne vient nous informer de son état ?

C'est probablement grave.

C'est certain.

Je me sens terriblement mal, être dans l'ignorance est la pire chose lorsqu'un proche se trouve dans un état instable qui le fait balancer entre la vie et la mort. Je l'aime tellement, c'est mon rayon de soleil, ça l'a toujours été et ça le restera pour toujours. Peu importe si l'un de nous venait à quitter cette terre. Nous avons accompli tant d'étapes ensemble. Nous nous sommes toujours tout raconté. On s'est toujours entraidé. Mon bac, son brevet. Nous étions présent l'un pour l'autre, même quand il s'agissait de nos passions : elle m'encourageait lorsque j'apprenais à jouer de la guitare. J'étais là à tous ses cours de théâtre, et à tous ses spectacles. Je ne veux pas que ça s'arrête. Pas maintenant, elle a une longue vie remplie d'exploits qui l'attend. La vie serait injuste s'il lui arrivait préjudices.

Les secrets de nos âmes  [T1 + T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant