Chapitre 28 | Les mensonges sont éphémères

30 1 5
                                    

Alessio

La date à laquelle nous allons au concert avec Elya se rapproche à grand pas. C'est pourquoi je veux être certain d'être libre ce jour-là. Mais surtout en sécurité, pour elle. Je souhaite simplement qu'il n'y ait pas de place pour une once de crainte et que la fête soit à son paroxysme. Je veux qu'elle soit heureuse, pour de vrai. Je ne veux pas un de ces faux sourires en espérant que je ne l'ai pas remarqué. Parce-que je le remarque toujours.

Et justement, j'ai décidé de voir Matteo. Premièrement car il me harcèle depuis trois jours. Je crois qu'il a peur de se faire chopper car il s'est mit à dealer, sans pour autant être protégé comme je le suis. Pablo sera toujours derrière nous en cas de problème. Mais lui non. C'est désormais son problème, je l'avais prévenu de ne pas retomber là dedans.

Mais ce n'est pas pour ça que je me dirige vers la maison des Santarosa. C'est parce que si moi je ne peux pas assister à ce foutu concert. Je veux que ce soit lui. Je préférerais être l'élu qui aurait la chance d'être en la compagnie d'une fille aussi incroyable qu'Elya. Mais j'ai confiance en Mattéo.

Je toque à la porte à plusieurs reprises mais personne ne répond. J'essaie avec plus d'intensité cette fois. C'est Elya qui se trouve derrière la porte. Ses cernes sont apparentes, elle a une mauvaise mine malgré son sourire qui s'efforce de répondre présent. Ses cheveux encore humides retombent sur ses épaules, laissant des traces sur son pull mauve. Je remarque qu'elle tient un livre dans ses mains, un manuel de cours.

— Ça va ? Je lui demande par réflexe.

Ce à quoi elle me répondis par un simple hochement de tête. Elle me fixa pendant un moment avant de me laisser entrer. Ses mains la trahissaient, elles tremblaient.

Elle n'était pas là.

Automatiquement, je passai une main derrière son dos et l'attira doucement à moi. Pour une raison que j'ignore, Elle laissa son livre tomber au sol. Ses bras m'entourèrent d'une manière robotisée.

Bon sang, qu'est-ce qu'il lui arrive ?

Elya, parle moi.

Je t'en supplie.

Je serre un peu plus mon étreinte autour d'elle. Mon menton se cale sur le sommet de son crâne. Je hume l'odeur de ses cheveux. Je peux deviner facilement un shampoing au senteur de noix de coco.

— Pourquoi est-ce que tu choisis toujours les pires moments pour te pointer ici ?

Je recule d'un pas, ahuri par sa question.

De quoi m'accuse-t-elle ?

— Pourquoi t'es toujours là quand je ne vais pas bien ? J'ai l'impression que tu veux a tout prix m'aider pour te donner bonne conscience.

Je sens mon coeur se serrer. L'air m'échappe. Je peux sentir mes genoux s'affaiblir sous mon poids.

C'est réellement comme ça que tu me vois, Elya ?

— Tu délires complètement, tu ne vas pas bien. Il n'y pas de moment pour ni de moment où c'est interdit. Tu l'es constamment. Je veux t'aider parce que tu le mérites.

Je veux t'aider dans le but que tu devienne la meilleure version de toi-même.

Simplement car tu comptes pour moi.

Parceque tu prend tout l'espace dans ma putain de tête.

— Oui, excuse moi...

Elle se rapprocha subitement de moi. Sans me laisser le temps de réagir elle appuya ses mains sur l'arrière de mon crâne, je cède afin d'aligner nos yeux à la même hauteur. J'ai tendance à oublier qu'elle fait deux têtes de moins que moi. Les yeux clos, je sent son souffle sur ma peau.

Les secrets de nos âmes  [T1 + T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant