Requiem [Dark Romance] | SPIN-OFF CRESCENDO

Chapitre un

NDA : Heeey ! Voici la nouvelle version de Requiem (anciennement Black Sea). Si les premiers chapitres sont assez similaires à ceux que vous avez déjà lus, j'ai absolument tout réécrit. Ne passez pas à côté des détails. ;)

EDEN, quinze ans.

Je ne croyais pas aux fantômes jusqu'à ce que leurs ombres se penchent sur mon lit.

Puis, avec le temps, j'ai fini par comprendre que ces monstres n'ont rien de surnaturel, loin de là. Les Reapers ne sont que des échines faites de sang et de chair, comme tous les autres êtres vivants. J'émets tout de même une option sur leurs âmes, je reste convaincue qu'ils en sont dépourvus.

Oui, ces spectres ne sont que des Hommes.

La preuve en est ; lorsque ma lame s'enfonce dans la jugulaire de l'un d'eux, il ne subsiste plus qu'une pauvre masse inerte.

J'aimerais dire que prendre ainsi une vie me dégoûte. La vérité, c'est que ce n'est ni le chagrin, ni la révulsion qui transforme mon sang en lave. Il s'agit d'une joie intense, galvanisante.

Ces enfoirés de Reapers méritent de mourir. Ils seraient même dignes de souffrir durant une éternité avant d'avoir le droit de pousser leurs derniers soupirs !

Le brouhaha des mitraillettes est remplacé par le crépitement incessant des flammes. Elles s'étendent à présent sur la majorité de la structure. La fumée est étouffante. C'est à peine si le morceau de tissu que j'ai placé sur mon visage parvient à me soulager. Mes yeux me piquent, me provoquant des larmes que je ne pensais plus être capable de faire couler.

La pâleur de ma peau a été remplacée par une teinte écarlate et visqueuse, dont les éclaboussures remontent jusqu'à mes avant-bras. C'est un véritable carnage.

La base a été attaquée en début d'après-midi, les assaillants ont profité de la tempête de neige pour se dissimuler et prendre les Reapers à revers. C'est du génie.

Après trois ans de supplice, je peux enfin aspirer à sortir de cet endroit infernal, loin de cette prison qui m'a tout pris.

Si mes compagnons d'infortune ont oublié ce qu'était l'espoir, moi, je n'ai jamais baissé les bras. J'ai accepté de courber le dos en priant secrètement de voir cet instant arriver.

Aujourd'hui, les murs me semblent moins étroits grâce aux éboulements et le bruit des explosions est une mélodie qui apaise ma tachycardie.

Comme les autres enfants enlevés, j'ai dû faire des choses horribles dans l'unique but de survivre en ce lieu. Les Reapers m'ont arraché à ma famille, m'ont privée de mon innocence et ont essayé de m'ôter toute humanité.

Ils ont voulu que nous devenions des armes létales prêtes à anéantir efficacement leurs ennemis.

Après tout, qui pourrait se méfier d'un gamin ?

Aujourd'hui, ils s'en mordent les doigts.

Je prends l'avantage en me fondant dans la fumée pour les avoir à revers. Mes tortionnaires n'ont pas le temps de réagir, ils tombent sous mes coups précis, qu'eux-mêmes m'ont appris à donner.

Je continue mon avancée en prenant garde à me cacher dès que j'entends le moindre bruit de pas. Si les Reapers paient pour leurs actes, ceux qui ont lancé l'assaut sur la base ne méritent pas que je m'en prennent à eux. Je pense même avoir une petite idée de qui il s'agit. Les Reapers n'ont cessé de nous inculquer la haine de ce réseau qu'ils exècrent au plus haut point.