Blue Contract

9-Winter&Blake

Un mec beau c'est bien,
mais un bien c'est beau.

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Winter

Je sors de la glace pour me rendre dans le local, j'ai dit que c'était pour aller chercher des palets en plus.

La réalité, c'est qu'il m'est impossible de rester concentré quand je sens son regard polaire sur moi.

Quand elle est en haut des gradins, j'arrive à faire abstraction, mais lorsqu'elle s'est approchée, mes sens ont perdu leurs moyens.

C'est vraiment ridicule... J'aimerais dire que c'est la première fois que je suis comme ça, mais la vérité est tout autre.

Je suis toujours à l'affût à ses côtés, je souris constamment alors que je ne le veux pas.

À la longue, c'est fatiguant, et c'est fatiguant parce que c'est agréable à la longue.

Je secoue ma tête pour faire disparaître ses yeux bleus de mon esprit.

Faire disparaître son odeur, son visage, son corps et même sa voix.

- ...lâche-moi, c'est vraiment pas drôle.

Je suis vraiment obnubilé par elle, j'entends même sa voix, je deviens fou.

Ou peut-être que j'aurais aimé l'être parce que ma peau frissonne quand j'entends un cri, son cri.

Cette fois-ci, je sais que ce n'est pas mon imagination qui me joue des tours, c'est bien réel.

Parce que sa voix, je la reconnais, oui, je reconnais chaque sonorité qu'elle contient et celle-ci ne peut être que la sienne.

Je lâche les palets que je tenais au sol, je crois entendre un bruit sourd dû à l'impact mais je suis trop focalisé par ses cris pour en être sûr.

Mes jambes s'activent par automatisme et se précipitent vers le son de sa voix comme si elles savaient exactement où elle était située.

J'accélère ma course à chaque fois que son hurlement vient à mes oreilles.

Les sons sont de plus en plus forts, ce qui brise peu à peu mon cœur et me met dans une panique totale.

Je crois même, pendant un instant, avoir du mal à respirer, et mes yeux semblent humides. C'est bizarre.

Lorsque je la vois, je pense que mes sens vont s'apaiser mais, au contraire, mon corps se raidit de plus belle.

La voir si vulnérable me brise, mais dans un autre sens, une colère monte en moi quand je vois qui a provoqué ses cris.

Junior.

- Lâche-la !!

Je boue de colère, je grimpe sur la glace et m'approche dangereusement.

Quand je suis à leur côté, Junior lâche sa prise, ce qui me permet de l'attraper par les hanches et de la positionner sur moi.

Je la tiens par les cuisses et ses jambes entourent ma taille tandis que ses bras s'enroulent à mon cou.

Lorsqu'elle est bien positionnée, je serre fermement son dos pour ne pas toucher plus longtemps ses cuisses, ce geste la rassure.

J'avance en faisant quelques enjambées pour sortir du sol glacial et me diriger dans le bureau du coach.

Elle s'agrippe de plus en plus à moi et tente de calmer ses larmes, elles sont moins violentes que dans les bras de Junior mais toujours présentes.

En arrivant dans le bureau, je l'assois sur l'ancienne chaise à roulettes, elle détache ses jambes de moi mais n'enlève pas ses bras.