14-Winter

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Si le "plan A" ne fonctionne pas, il reste 25 lettres dans l'alphabet.

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Winter

Je cours, le souffle court, les poumons en feu. La nuit est épaisse, presque palpable, et tout autour de moi, c'est le silence, un silence oppressant qui me donne l'impression d'étouffer. Je ne vois rien, mais je sais que je dois continuer à courir, continuer à avancer. Il y a quelqu'un devant moi, une silhouette floue qui s'éloigne, s'efface à mesure que j'essaie de la rattraper.

– Attends ! crie-je, ma voix brisée par l'effort. Ne pars pas !

Mais mes mots se perdent dans l'obscurité, aspirés par le vide. La silhouette ne ralentit pas, elle s'éloigne de plus en plus, glissant entre mes doigts comme du sable. Je redouble d'efforts, mes jambes sont lourdes, comme si je courais dans de la boue. La panique monte en moi, s'insinue dans chaque fibre de mon être. Je ne peux pas la laisser partir. Pas encore. Pas cette fois.

– S'il te plaît, attends ! hurle-je, ma voix se brisant en un écho désespéré.

Rien. Aucune réponse. La silhouette continue de s'éloigner, son visage indistinct, presque fantomatique. Je n'arrive pas à la reconnaître, mais je sais que c'est quelqu'un d'important, quelqu'un que je ne veux pas perdre. Mon cœur bat à tout rompre, un tambour frénétique dans ma poitrine. Je sens la sueur couler le long de mon front, se mêler à mes larmes que je n'avais même pas remarquées.

Je trébuche, tombe à genoux, mais je me relève immédiatement, le désespoir me donnant la force de continuer. Mes pieds glissent sur le sol glacial, mais je me bats pour ne pas m'arrêter. Chaque pas est un supplice, chaque souffle un combat. Et pourtant, je continue d'avancer, de courir, d'essayer de rattraper cette ombre qui s'éloigne toujours plus.

– Ne me laisse pas... murmuré-je, ma voix réduite à un chuchotement.

Mais il est trop tard. La silhouette disparaît dans le néant, avalée par les ténèbres. Je m'effondre, mes jambes cèdent sous moi. Je tends la main, comme pour attraper l'air, pour retenir quelque chose, quelqu'un, mais il n'y a rien. Juste le vide. Un vide immense qui m'engloutit, qui m'écrase.

– Reviens... s'il te plaît... reviens...

Le silence est assourdissant. Mon cœur se serre, comme si une main invisible le broyait. Je sens une douleur sourde monter en moi, une douleur qui me déchire de l'intérieur. Tout s'effondre, tout disparaît, et je reste seul, perdu, sans rien ni personne.

Soudain, je me réveille en sursaut, mon corps tremblant, couvert de sueur froide. Mon cœur bat toujours aussi vite, et ma respiration est saccadée. Je suis dans mon lit, dans le noir, mais les ténèbres ne sont plus les mêmes. Elles sont plus rassurantes, moins oppressantes. Je passe une main tremblante sur mon visage, essuyant la sueur qui perle sur mon front.

– C'était juste un rêve, me dis-je, tentant de me calmer. Juste un cauchemar.

Mais la peur, elle, est bien réelle. Elle est encore là, tapie dans un coin de mon esprit, me rappelant que parfois, même les rêves peuvent révéler des vérités que l'on refuse de voir en pleine lumière du jour.

Je me passe une main sur le visage pour remettre mes pensées en place, une fois fait je tire ma couette et pose mes pieds au sol. J'attrape mon téléphone sur la table de chevet et l'heure s'affiche : 03h13.

En me levant, j'enfile rapidement un jogging avant d'ouvrir ma porte et de descendre.

En descendant, je commence à entendre des gémissements inconnus. Je fronce les sourcils, perplexe. Une fois arrivé en bas, je vois deux silhouettes emboîtées sur le canapé.

Blue ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant