Blue Contract

16-Winter

Je suis mature et immature à la fois, tout dépend du lieu, du moment et de la personne.

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Winter

Il fait froid, mais la seule chose qui me réchauffe n'est pas mon sweat, mais mon cœur qui bat au rythme de mes pas.

Hier, elle n'est pas venue à l'entraînement, je l'ai attendue jusqu'à ce que le coach me crie de venir sur la patinoire.

Elle ne répondait pas malgré le nombre de messages que je lui ai envoyés. Et je crois que, quand son amie m'a dit qu'elle ne savait pas où elle était, cela m'a rendu inquiet.

C'est ridicule, pourquoi serais-je inquiet pour l'aliénée ?

Pourquoi...

Et puis pourquoi son message m'a-t-il fait autant d'effet ? Elle m'a invité à travailler en groupe. Alors pourquoi agis-tu comme si tu allais à un rencard, Winter ?

Ridicule, je suis tellement ridicule. Mais qu'est-ce que j'adore cette sensation se propageant dans mes veines, ce sourire constamment présent sur mon visage.

Rapidement, mes pensées s'effacent pour se poser sur une réalité. Elle. Assise seule à une table du café, des milliers de feuilles l'entourent, elle est sérieuse, stylo à la main et... des lunettes.

Elle porte des lunettes. Boum. Rectangulaires et bleu marine. Boum.

Des lunettes que ma grand-mère pourrait porter, alors pourquoi sont-elles aussi magnifiques posées sur son nez ?

J'entre dans le café, un air chaud m'envahit au même moment qu'une clochette sonne au-dessus de ma tête.

Elle lève le regard, probablement attirée par le son, et nos yeux bleus se lient.

Un sourire instinctif grandit sur mes lèvres, je m'avance à la hâte vers elle et m'installe en face d'elle. Nous ne cessons pas de nous regarder, même un instant.

– Alors, t'es une binoclarde.

Une des plus sexy que j'ai pu rencontrer, ai-je envie de rajouter.

Elle me tire la langue et reprend ses études, son stylo en main, observant sa feuille déjà maculée d'encre.

– Pourquoi n'as-tu pas répondu hier ?

– J'ai répondu, c'est pourquoi nous sommes là, dit-elle sans détacher les yeux de sa feuille.

– Je parle des autres messages, et tu le sais bien.

Elle se détache de sa feuille, ennuyée ou stressée, je n'arrive pas à décrire ce qu'elle ressent visuellement, c'est toujours si confus.

– J'ai été occupée.

– Menteuse, murmuré-je tout bas.

Encore une fois, elle continue de travailler, remplissant la totalité de la feuille. À cet instant, je ne peux que l'admirer.

Ses joues sont rouges, probablement à cause du maquillage, étant donné la chaleur ambiante du café. Ses cheveux sont attachés de manière très brouillonne, ce qui lui donne un charme évident.

Un gros sweat l'entoure, l'enveloppant presque de sa grandeur, et la couleur claire met en valeur ses yeux. Je jette un regard sous la table, curieux, et comme je m'en doutais, elle porte des Crocs.

Je n'arrive pas à distinguer les pins, mais je suis sûr qu'ils sont bien choisis. Je la regarde de nouveau, souriant face à son allure. Elle remonte ses lunettes qui tombent à force de regarder sa copie.