Blue Contract

15-Blake

La Belle et La Bite.

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Blake

Quelques heures avant le rendez-vous

Lorsque je me réveille, je me sens engourdie. Je me lève et m'étire avec une grâce inexistante.

En sortant de ma chambre, je passe devant le miroir. Je suis affreuse, mes cheveux sont dans une sorte de chignon bouilli et mon pyjama est d'une atrocité absolue.

Mes cernes sous les yeux sont bien plus visibles qu'à l'accoutumée, et je sens déjà des boutons de stress arriver.

Énervée, je cesse de regarder mon reflet et me dirige vers la porte. En l'ouvrant, je tombe nez à nez avec Beck, qui, bizarrement, semble se réveiller.

Je regarde l'heure sur l'horloge du couloir, et cela me trouble : Beck ne se lève jamais aussi tard, plus précisément, elle ne se lève jamais en même temps que moi. Je fronce un sourcil, prête à lui poser une question, mais elle m'arrête d'un geste de la main.

Je me tais, la dévisageant. Contrairement à moi, elle porte un beau pyjama. Elle a enroulé ses cheveux autour d'un boudin pour former de belles boucles, et un masque orne son magnifique visage.

La Belle et le Clochard.

C'est ce que je me dirais d'un point de vue extérieur, et oui, c'est bien moi le clochard et elle, la belle.

Elle passe devant moi et se sert une grande tasse de café. En même temps, elle me tend un verre de jus d'orange et une brioche.

J'attrape le tout, affamée. En quelques minutes, j'ai le ventre plein. Je jette un coup d'œil à mon amie, qui semble ailleurs. C'est tellement rare que j'en suis confuse.

Je n'ose pas l'interrompre dans ses pensées. Je pars rapidement dans ma chambre, la regardant par-dessus mon épaule, inquiète.

Je me prépare rapidement avant de sortir. Je me regarde dans le miroir, mes cheveux forment encore une affreuse bouillie.

Je n'ai aucune envie de faire un effort, alors je sors de ma chambre sans prêter attention à ma coiffure douteuse.

Je me dirige vers la porte lorsqu'une chevelure rousse m'interpelle, un fer à la main. Je crie de peur et la dévisage.

– Dans la salle de bain, maintenant.

Je ne pose pas de question. En quelques pas, je me retrouve dans l'espace bleu. Elle me fait asseoir sur une chaise et branche le fer.

En attendant qu'il chauffe, elle enlève mon élastique et brosse mes cheveux. Une fois cela fait, elle attrape le fer maintenant chaud et me boucle les pointes.

Elle grogne à chaque mèche et je n'ose bouger de peur de l'énerver davantage.

Je ne dis rien non plus sur ce qu'elle fait à mes cheveux, sachant pertinemment que quelque chose ne va pas. Je n'en étais pas encore sûre tout à l'heure, mais qu'elle s'occupe de mes cheveux confirme ma thèse.

Joey a la manie de toucher les cheveux des autres pour exprimer ses sentiments, quels qu'ils soient. Elle exprime ses sentiments à travers des coiffures.

Si le droit ne lui plaît plus, je sais qu'elle aura toujours la coiffure en seconde option.

– Aïe...

Je me tourne brusquement. L'annulaire de Beck est rouge. Je panique légèrement, puis lui enlève le fer des mains.

J'attrape sa main et la place sous l'eau froide. Je lui lance un regard noir, auquel elle répond par une moue.