20-Blake

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Sois toi même.
Laisse les gens découvrir la personne vraie, imparfaite, décalée, magique et bizarre que tu es.

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Blake

Je marche rapidement dans le froid, enfouissant mon visage dans mon manteau pour essayer de me protéger du vent glacial, mais rien n'y fait.

Le ciel est sombre, et les derniers rayons du soleil disparaissent lentement derrière les bâtiments. J'ai hâte d'arriver au dinner, de me retrouver dans la chaleur animée de l'intérieur. Et pourtant, en même temps, je ne suis pas pressée de le revoir lui.

Je regrette encore d'avoir eu cette idée idiote d'aller le voir en pleine nuit. La fatigue me fait vraiment faire des choses insensées...

Et le pire, c'est que je me suis réveillée ce matin en pleine forme. Je secoue la tête, exaspérée contre moi-même. J'aurais dû garder mes distances, pas proposer ce dîner pour parler de notre "couple".

Je me frappe la tête, complétement énervé contre moi même me répétant le même mot : stupide, stupide, stupide. Je secoue mes mains sur ma tête essayant de faire passer l'embarras et de calmer mes pensées. C'était stupide, tout simplement.

Je suis tellement plongée dans mes pensées que je ne remarque même pas que je suis déjà devant le dinner. La lumière à l'intérieur est éclatante comparée à l'obscurité de l'extérieur, je plisse les yeux, éblouie.

À travers la porte vitrée, je distingue les étudiants déjà installés à des tables, certains riant aux éclats, d'autres plongés dans des conversations animées.

Les serveurs, dans leurs uniformes rayés rouges et blancs, des tabliers assortis, s'affairent d'une table à l'autre, portant des plateaux remplis de plats fumants.

Un groupe d'étudiants arrive derrière moi, me bousculant légèrement en passant. Je m'apprête à attraper ces connards qui viennent de me bousculer pour les confronter ( ou les insultés ) mais l'un d'eux ouvre la porte, et l'énorme bouffée de bruit qui en sort me frappe de plein fouet.

Le son est presque assourdissant. Conversations, rires, bruits de vaisselle et musique se mêlent, formant un chaos qui me fait instantanément regretter d'être là. Dès que la porte se referme derrière eux, le silence de l'extérieur reprend, et je respire profondément pour rassembler mon courage.

Je pousse la porte à mon tour, faisant tinter la petite cloche au-dessus. Un pied, puis l'autre. La porte claque doucement derrière moi, la clochette retentit encore, et je réalise qu'à présent, il n'y a plus d'échappatoire.

J'avance de quelques pas, mes yeux parcourant la salle pour trouver une table. Mon cœur bat un peu plus vite, partagé entre l'inconfort de la situation et l'envie de trouver ce connard qui ne cesse de me hanter.

Je tourne plusieurs fois ma tête parcourant la salle des yeux espérant trouver une place dans ce brouhaha. C'est alors qu'une chose attire mon attention, mon regard se positionne à l'endroit que je regardais un instant plutôt, je sens mon souffle se couper, comme si l'air avait été aspiré par toutes les personnes de cette pièce.

Il est là. Assis quelques rangées plus loin, les mains entrelacés comme s' il menait une grande réflexion. Son attention est portée vers la vitre.

La lumière du dinner d'un jaunâtre affreux lui donne des aires d'anges et je déteste ça. Comment peut-il être aussi beau dans ce genre de conditions ?

Et puis...

Il est en avance. Ça ne lui ressemble pas vraiment... Il semble plus à arriver pile à l'heure, ou même un peu en retard, comme si chaque rendez-vous n'avait que l'importance qu'il veut bien lui donner.

Blue ContractOù les histoires vivent. Découvrez maintenant