Chapitre 2 - Molly Johnson

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Ce garçon était aussi beau qu'un ange.

Il devait sortir avec Judy !

Elle méritait d'avoir un amour aussi beau que lui !

« Celui-là, c'est le tient. » lui dis-je excitée à l'oreille après lui avoir tiré son bras.

Elle me regarde en levant les sourcils :

« Ce garçon est intouchable Molly. »

Je lui lâche le bras et lui fait un sourire en coin.

Elle se remet droite devant sa chaise et ouvre le livre que le professeur vient de demander de prendre.

C'est vrai qu'il semble intouchable.

Je suis presque sûr que moi-même je n'aurai été capable de lui adresser la parole.

Mais Judy est différente, elle n'est pas comme toutes les filles.

Elle a quelque chose de particulier que je n'ai retrouvé chez aucune autre amie à moi.

Cette étincelle qu'elle a dans les yeux quand elle me regarde, se sourire qu'elle affiche quand je lui apprends que j'ai réussi à nourrir mon chien toute seule sans me renverser d'eau sur moi, toutes ses petites choses font qu'elle est différente et que je suis sûr, ferons chavirer le cœur du joli nouveau.

Après environ une heure de cours, je la quitte du regard quelques secondes et pendant ce laps de temps il se passe quelque chose de magique.

Le garçon à la chevelure blonde bouclée se tourne vers elle :

« Salut... Judy c'est ça ? » lui demande t'il en chuchotant

Le regard de Judy s'illumine.

Je sais qu'elle est amoureuse !

Les étoiles dans ses yeux quand il prononce sont prénom veulent dire beaucoup !

Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille d'un air gênée :

« Oui... Edwin... »

A son tour, les beaux yeux bleu azurés profond du garçon ont leur pupille qui double de volume.

Ils doivent sortir ensemble !

C'est obligé !

C'est une évidence !

« Oui... C'est ça. Dis-moi, c'est quelle page qu'il faut ouvrir le livre ?

- Le quoi ?

- Le livre ?! »

Ça y est...

L'avion va se cracher !

Houston on a un problème !

Je fais exprès de faire tomber ma trousse sur le sol :

« Ma trousse ! » j'hurle d'un air choqué

Le prof s'arrête de parler et me regarde avec dépit :

« Molly... Dépêche-toi de ramasser tes affaires. De toute façon la cloche va sonner. Vous pouvez sortir. »

- Oui monsieur... » je lui réponds d'un air gêné

Je me baisse et ramasse un par un mes affaires sur le sol.

Bien-sûr, Judy arrête sa discussion pour venir m'aider.

Abaissée sur le sol à la même hauteur que moi je l'arrête dans son geste :

« Judy ce Edwin te dévore des yeux ! Il est tombé sous ton charme ! Il faut que tu te reconcentres. La page, c'est la 21. À toi de jouer ! »

Elle me fait un sourire en coin et se redresse.

Seulement certaines ont été plus rapides qu'elle.

Alors qu'elle s'apprêtait à donner sa réplique, elle remarque bien rapidement que Alyson est au bureau d'Edwin en train de l'aider à ranger ses affaires.

« Oh Edwin ! Ne t'en fais pas ! Je vais t'aider à ranger toutes tes affaires ! J'imagine que ça doit être compliqué pour toi... » dit-elle sur un air hypocrite

Je termine de ramasser mes derniers stylos et vois le visage dépité de Judy devant la scène.

Je crois que je le suis autant qu'elle.

Je lui attrape la main :

« Je te promet que vous arriverez à vous reparler. »

Elle ne répond rien et ne m'esquisse même pas un sourire.

Ce garçon vient de casser ma copine.

Je range rapidement mes quelques affaires dans mon sac à dos et fait de même avec celles de Judy qui reste statique sur la chaise à regarder Mason, Lily et Alyson sortir avec Edwin pour 'lui montrer le lycée'.

Il est hors de question que mon amie si joviale et gentille soit brisée à cause d'eux !

Alors, je la lève de sa chaise, met son sac sur son épaule et sors de la classe en la trainant comme je peux.

« Allez vient Judy ! On va sécher le prochain cours ! On va aller regarder les beaux gars musclés jouer torses nues au football ! » je m'exclame, excitée.

**

Une fois assise dans des gradins dehors, je recoiffe rapidement ses longs cheveux blonds qui se sont emmêlés pendant que nous courions au milieu des couloirs sombres d'élèves.

« Qu'as-tu à me raconter partenaire ? » je lui demande, le sourire aux lèvres

« Il y a des moustiques qui ont envahi ma maison », elle me répond sur une voix plate

Alors, je m'énerve :

« Judy, réveille-toi ! Alyson n'a rien de plus que toi ! Si ce garçon ne sort pas avec toi, alors il ne sortira avec personne ! » dis-je en attrapant ses joues rosées entre mes mains froides.

Elle verse une larme :

« Ton jeu était bête Molly. Comment as-tu pu me faire croire qu'un garçon pourrait s'intéresser rien qu'un petit peu à moi ?! Même mon père ne m'aimait pas ! »

Je verse à mon tour une larme.

Jamais je ne lui dirais que je comprends ce qu'elle ressent, car je mentirai.

Je ne peux pas comprendre quelque chose d'aussi grave.

Je n'ai jamais eu de problèmes.

Les garçons sont toujours venus vers moi et Judy, sans jamais n'avoir eu une relation, a été témoin de toutes mes sorties et disputes amoureuses.

Mes deux parents sont en bonnes santés et m'aiment à ma juste valeur.

Seulement je n'ai rien de plus qu'elle.

Je dirais même que Judy est bien plus jolie que moi !

Elle a eu un appareil dentaire deux ans et quelques boutons au début de l'adolescence.

Rien de plus.

« Les hommes sont difficiles, Judy. Ton père est un autre débat. Je suis sûr que le père de tes enfants arrivera au moment où tu y attendras le moins. J'y crois autant qu'en deux et deux font quatre ! Et je peux te faire le pari que ton amour sera différent de tous les autres ! J'ai entendu que Balzac avait dit que l'amour, c'était comme le vent, on ne sait jamais d'où il vient. » dis-je en la serrant dans mes bras sous le soleil qui nous brûle.

Elle essuie ses larmes et place ses bras au-dessus de mes épaules :

« J'ai vu un message sur le téléphone de ma mère. Son cancer est revenu. »

Alors ça, je ne m'y attendais pas du tout.

The Prophecy (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant