« Tu ne l'as pas tué ?
— Je ne suis pas d'humeur à commettre un meurtre finalement. Tu m'as laissé faire en plus.
— Je savais que tu ne la tuerais pas, mais tu aurais tout de même pu éviter de l'étouffer...
— Tu aurais préféré que je lui arrache la tête ? De plus, tu m'as aidé à porter son corps, tu es aussi coupable que moi Edwin.
— Finalement, c'est très bien, la main sur le visage... Et puis, qu'aurais-je pu faire de plus ?
— RIEN. Elle va bientôt se réveiller. Je vais tout lui dire, puis lui effacer la mémoire. C'est aussi simple que ça !
— Alors pourquoi lui dire ? Je te croyais plus intelligent ?!
— Pour que tu voies son visage quand elle sera que tu es un monstre. Pour te faire souffrir, quand elle reviendra te voir comme si rien ne s'était passé, alors que toi, au fond de ton grand cœur, tu seras que je l'ai étouffé et tout raconté. Ça me ferait presque de la peine.»
Je reprends peu à peu connaissance.
J'ouvre les yeux avec le peu de force que j'ai.
Au début, tout est flou et je ne comprends pas réellement ce qu'il se passe. Comme si je venais de faire un mauvais rêve.
Je suis assise sur une des chaises en bois de ma salle à manger et je crois me trouver dans mon salon que je reconnais grâce à mon tapis qui d'ailleurs est taché de sang.
Sur ma bouche, j'ai un bout de scotch qui sert à emballer les colis et quand j'essaie de me lever sans faire de bruit, je me rends rapidement compte que mes mains sont liées entre elles contre l'arrière du dossier de la chaise.
J'essaie de crier malgré le scotch pour appeler les deux meurtriers qui sont en face de moi à tenir une discussion comme s'ils étaient au café.
« La jolie blonde est réveillée ! » s'exclame Scott en me voyant.
Il se lève du canapé et s'avance vers moi avant de se baisser à ma hauteur :
« Tu ne nous en voudras pas, mais nous avons volé du scotch et une corde qu'il y avait dans ton jardin. Tu vois, il ne faudrait pas que tu appelles de nouveau la police... Par contre, jolie blonde, mon frère a eu l'amabilité de nettoyer le sang sur ta fenêtre, tu le remercieras ! C'est vrai qu'il ne faudrait pas que quelqu'un se rende compte de ce qu'il se passe en ce moment...»
La police...
La fenêtre...
Le téléphone...
Je me souviens maintenant...
Mes idées sont de nouveau claires !
Edwin se lève à son tour du canapé :
« Allez, Scott, retire-lui le scotch. »
Scott se redresse toujours en me fixant comme de la nourriture :
« Est-ce que Judy, tu ne vas pas hurler quand j'arracherai ce scotch de ta bouche ? »
Si, bien-sûr, que si je vais hurler ! Qui n'aurait pas crié ?
Mais bon, je lui fais signe de la tête que non. Qui sait ce qu'il pourrait me faire si j'étais trop honnête ?!
« Très bien, alors faisons quelque chose. Si tu ne cries pas, nous pourrons entamer une discussion entre personnes matures et mesurés. En revanche, si tu ouvres la bouche, je te brise la nuque et c'est Chaos Judy ! On a un deal ? »
Il ne serait pas capable...
Edwin s'approche :
« Il peut le faire. Alors, je t'en supplie reste calme. »
Je ressens de la peine pour Edwin.
J'ai l'impression qu'il ne veut pas être là.
J'ai l'impression qu'il veut me sauver...
Peut-être qu'il a aidé son frère à m'attacher, mais je crois qu'au fond, il s'en veut...
« Judy, on a un deal ? » me demande Scott.
Je n'ai pas vraiment le choix, alors je fais oui de la tête.
Ni une, ni deux, il m'arrache le scotch marron de la bouche.
« Vous allez me tuer ? » je demande, épuisée.
Scott par s'écrouler dans le canapé :
« Nous avions un deal. Tant que tu ne cries pas, tu ne meurs pas. Ce n'est pas compliqué. »
Edwin s'accroupit devant moi :
« Je suis tellement désolé de ce qu'il se passe, Judy... »
Je le regarde de haut en bas en ne laissant aucune émotion transparaître :
« Je ne te crois pas. »
Il se lève, dépité, et va s'asseoir sur le canapé à côté de Scott qui, lui, se relève :
« En fait, c'est plutôt drôle comme situation. Judy, tu dois te poser énormément de questions... Pour ton petit cerveau d'humain, ça doit être compliqué, non ? »
Maintenant que je sais que Scott est un homme de parole, malgré ma migraine, je peux lui dire mes quatre vérités sans avoir peur d'y laisser la vie.
« En fait, tu as raison, Scott. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas. Je vais avoir besoin d'explications, en effet. J'imagine que tu vas m'en donner ?
— Ne fais pas comme si tu n'avais pas peur, jolie blonde ! Ton cœur risque d'exploser tellement il bat vite ! Vas-y, pleure, de toute façon, je compte te faire tout oublier alors allons-y ! Ça sera notre petit secret !
— Oui, ça, j'ai compris, ça fait quatre fois, tu le répètes. Je veux juste savoir ce que tu, enfin, vous êtes. Et puis... Je n'ai pas peur.
— Alors, tu n'as pas peur ? Tu en es sûre Judy Miller ?»
Si, j'ai très peur, extrêmement peur même.
Mais je ne peux pas me démonter.
« Qu'est-ce que vous pouvez être de pire que des magiciens très étranges ? »
Edwin, toujours assis sur le canapé, baisse les yeux pendant que Scott rit aux éclats.
« Tu veux savoir ? »
Non.
« Je t'écoute. »
Il s'agenouille devant moi et approche son visage de mon oreille.
« Nous sommes des vampires. »
Mes poils s'irisent.
Une goutte de sueur tombe sur mon front.
« Moi aussi, j'aime bien les blagues... Par pitié, Edwin, dis-moi, qu'il me fait une blague ?! »
Avant de se relever, Scott passe son doigt sur mon front qui saigne légèrement et passe ce dernier dans sa bouche. Il semble déguster mon sang.
« Tu avais raison sur une chose, Judy. Nous les vampires, nous n'avons pas tout le temps nos canines de sorties. Il faut que nous nous fondions dans la foule au milieu de toutes nos proies. »
VOUS LISEZ
The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...