Je suis en voiture et au loin, j'aperçois quelque chose d'étrange.
Je descends du véhicule.
Cette respiration.
Je serais capable de la reconnaitre parmi mille.
De même pour cette odeur qui est loin de ressembler à celle de toutes les autres.
Mais ce n'est pas l'odeur qui me permet de savoir que c'est elle.
Je claque la portière et court vers elle.
Elle est allongée sur le sol, le bras droit en sang et le pied gauche coincé dans la roue du vélo.
Elle pleure légèrement, mais les tremblements de son corps l'empêchent de reprendre sa respiration.
Je me baisse :
« Judy, ça va ? »
Elle retire sa main qui cache son visage :
« Scott ? » dit-elle avec une voix tremblante.
« Ne bouge pas surtout. Je vais t'aider, ça va aller. »
Elle fait un oui de la tête.
Je me tourne vers la roue où est coincée sa jambe et place mes mains sur les rayons qui la bloque pour les écarter.
Je force légèrement et j'arrive à retirer la jambe ainsi que son pied :
« J'ai réussi, Judy, maintenant on va essayer de se lever, d'accord ?
- D'accord... » marmonne-t-elle.
Je lui attrape une main et la tire vers moi.
Je la tire tellement fort vers moi qu'une fois debout, elle tombe dans mes bras.
« Pardon ! » je m'exclame, gêné.
Je la redécolle de moi, mais je remarque qu'elle vacille et a du mal à tenir debout.
« Ok, tu vas essayer de rester debout. » je lui dis doucement.
Je place une main sous son aisselle et avec mon autre main, j'attrape son menton tout tremblant pour le tourner vers moi.
« On va y aller doucement, d'accord ? »
Ses yeux mouillés de larmes qui me regardent ne rejettent que de la peur alors que j'essaie de la rassurer du mieux que possible.
« J'ai mal à la tête. »
C'est la dernière phrase qu'elle prononcera avant de tomber dans mes bras.
« Judy ?! » Je hurle.
Son cœur et sa respiration ont repris un rythme normal, mais je ne suis pas sûr que cela dure pour longtemps.
Je place alors une main sous ses genoux et une autre sous le bas de son dos pour la porter jusqu'à ma voiture.
J'ouvre la portière et l'assois sur le siège passager avant de l'attacher.
Qu'elle est jolie.
Elle me rappelle mon premier amour.
Joyce était son prénom.
C'était une fille que j'avais rencontrée dans les années 50.
Je l'aimais tellement que j'aurais pu mourir pour elle.
Mais un jour, elle a découvert ce que j'étais et alors que j'essayais de la rassurer, elle a mis fin à ses jours.
Enfin...
Je referme la porte et vais m'assoir sur le siège conducteur pour annoncer à mon frère, l'âme sœur de cette fille, qu'il va devoir faire un choix loin d'être facile.
Edwin devra choisir entre sa vie, ou le risque qu'elle devienne une d'entre nous.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...