Ce matin, en me réveillant, j'ai reçu un appel de Molly plutôt étrange disant que je devais venir le plus rapidement au lycée.
Alors, comme de nombreux matins, je n'ai pas déjeuné et j'ai pédalé jusqu'au lycée.
Sauf que ce matin, c'était vraiment étrange.
Pour commencer, Edwin n'était pas là-devant le lycée pour venir me dire bonjour...
J'aurais pensé qu'après le voyage scolaire de vendredi, il m'aurait attendu...
Mais bon...
Je vais ranger mon vélo et Molly arrive :
« Bonjour Judy ! »
Elle m'aide à accrocher mon vélo et attrape mon bras :
« Viens, j'ai quelque chose à te montrer ! »
Je souffle :
« J'espère que ce quelque chose vaut le coup ! »
C'est peut-être ça son truc super important...
Elle m'amène dans un des couloirs du lycée remplis de monde :
« Je ne vois pas où tu veux en venir » je lui dis exaspérée.
Elle m'attrape au visage et tourne ma tête vers un coin un peu rentré du couloir.
Il y a Alyson qui pleure dans les bras de Lily.
« Qu'est-ce qu'elle a ? » je demande doucement à Molly.
« Je crois que c'est à propos du joli blond » me répond-elle fièrement.
Alyson est peut-être méchante avec moi, mais ce n'est pas pour ça qu'elle mérite d'être triste. Je suis sûrement trop gentille...
Alors, sans rien dire à Molly, j'élance mon pied pour aller la voir.
« Attends Judy, où tu vas ? » hurle Molly derrière moi.
Arrivée devant Alyson, je lui demande ce qu'il ne va pas.
Elle retire son visage coincé dans le cou de Lily et essuie ses larmes qui ont fait couler son mascara.
« Pourquoi tu es là, toi ? Tu veux te moquer de moi ? » s'exclame-t-elle
Je sors un mouchoir de ma poche et le lui tends :
« Qui t'a mise dans cet état ? » je lui demande.
Elle arrache le mouchoir de ma main :
« C'est Edwin ! Je l'aimais comme jamais je n'ai aimé quelqu'un. Je ne sais même pas comment c'est possible d'autant aimer une personne. Je le choisirai même à ma mère...
- Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
- Je suis allé chez lui. C'est comme si j'étais constamment attirée par lui. Et quand je suis arrivée, il n'était plus le même. Il s'est mis à me hurler dessus de partir. Il parlait de choses bizarres et il est parti en vrille en disant que si je n'arrêtais pas de le suivre, il deviendrait mon pire cauchemar. »
Me répond-elle, essoufflée à force de pleurer.
Je ne l'ai jamais vu dans cet état.
Je me tourne vers Molly qui m'a rejoint :
« C'est ça le mec parfait pour toi ? »
Peut-être bien qu'il va tailler mon visage...
Peut-être qu'il fait semblant...
Elle baisse les yeux et je me remets face à Lily et Alyson :
« Et vous savez où il est ? »
Lily me regarde de haut en bas :
« Tu vas nous aider, toi, Judy, notre pire ennemie ?
- Je ne vous aime pas. Mais entre filles, on doit se soutenir. Ce qu'a fait Edwin est horrible. Qui sait ce qu'il serait capable de faire à mes amies. Alors, je repose ma question : « Où est ce gars ? »
Alyson donne son mouchoir à Lily :
« Il n'est pas ici. Il a envoyé un message à Mason. Il lui a demandé de nous dire qu'il ne reviendra pas avant un bon moment. Edwin est parti et c'est une bonne chose. Pourtant... Je l'aime tellement... »
Alyson se remet à pleurer et Lily la prend dans ses bras encore une fois.
Je ne dis rien et pars.
Comment est-il possible d'aimer autant quelqu'un...
« Judy, tu ne vas pas... »
Au milieu du couloir qui ne se vide pas, je m'arrête au milieu du passage et me tourne vers Molly qui me regarde angoissée :
« Tu ne trouves pas ça bizarre, toi, le fait que malgré la douleur qu'Edwin semble avoir infligé à Alyson, elle continue de l'aimer ? Elle-même l'a dit, elle ne comprend pas ce qu'il lui arrive.
— Tu sais, c'est Alyson...
— Non, ce n'est pas elle, c'est lui. J'étais sur le point de sortir avec lui, Molly... J'ai entendu dire qu'il avait emménagé dans la vieille pension. Je vais aller toquer à sa porte et lui dire mes quatre vérités !
— La vieille pension, Judy, tu es folle ! Tu sais ce qu'il s'est passé là-bas ! Je viens avec toi ! »
Je pose ma main sur son épaule alors qu'elle a couru pour me rattraper :
« Je ne veux pas. Je vais y aller toute seule et tu ne m'y empêcheras pas. Ce qu'il se passe entre lui et moi ne peut pas continuer tant que je ne sais pas ce qu'il se passe. Dit au prof que je ne me sentais pas bien et que je suis rentrée chez moi.
— Fais attention, Judy...
— C'est bon, c'est Edwin, pas un monstre !
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...