Il colle sa main contre mon coup que je ne sens presque plus. J'ai l'impression que s'il ne se décale pas, je risque de mourir étouffée. La pression qu'il exerce sur moi ne peut venir d'un humain. Même si je tente de lui faire comprendre grâce à mon regard qu'il doit me lâcher, il ne s'arrête pas. Il reste simplement fixé sur mon coup qu'il étrangle de sa main gauche. Il se passe bien deux minutes avant qu'une force plus puissante que lui le décale de moi.
Lorsque je sens sa main se retirer de mon coup, j'ai l'impression de revivre. J'ai légèrement la tête qui tourne, mais malgré tout, j'arrive à entendre et voir ce qu'il se passe devant moi. Je me frotte de nombreuses fois les yeux puis comprend qu'Edwin est mon sauveur. En même temps qui d'autre aurait pu venir m'aider appart lui.
Soudain, alors que je suis toujours collée contre mon mur, il apparait devant moi comme une fleur. Comme s'il n'avait jamais disparu. Comme s'il ne m'avait jamais abandonnée. J'ai du mal à âtre sûr de le voir. Je cligne des yeux plusieurs fois pour me persuader de sa présence. J'espère me tromper. Mais non. Ce qui me confirme qu'il se trouve en face de moi à ce moment précis, c'est Edwin qui lui demande de l'aide.
Lorsque je l'entends hurler son prénom, ma vision commence à se troubler. J'ai l'impression que tout le monde autour de moi est en train de s'écrouler. J'essaie d'appeler Edwin pour l'appeler, mais rien n'y fait. Aucun son ne sort de ma bouche. Je ne comprends plus ce qu'il se dit en face de moi. J'ai l'impression d'avoir la tête sous l'eau. J'ai l'impression d'être en train de mourir à mesure que des taches noires apparaissent devant moi. J'essaie de lutter et de m'approcher des garçons, en vain. Mes efforts sont réduits à néant lorsque ma tête touche la moquette de ma chambre.
**
Le matelas est doux et confortable. Il sent la vanille. La couverture posée sur mon dos est légère, mais me réchauffe. La fumée qui crépite résonne dans ma tête au milieu des hurlements autour de moi. Ma main touche le sol froid de l'endroit dans lequel je me trouve. J'espère ne jamais avoir à me lever de cet endroit agréable. J'espère y rester pour toujours. Du moins, j'aurais aimé puisque mon répit fut de courte durée quand je l'entendis hurler une unième fois son mécontentement. Alors, j'ouvre les yeux et réalise que je suis chez eux, je ne suis plus chez moi.
Je suis allongée sur le canapé de leur salon. J'aurais dû m'en rendre compte à la minute où j'ai senti cette odeur de vanille titiller mon sens olfactif. Bien évidemment que ce canapé ne peut appartenir qu'à une personne. Quant au sol froid sur lequel était posée ma main, c'est loin d'être la première fois que je le croise.
« Bien réveillée Judy ? »
Lorenzo se trouve devant moi. Il est dos à la cheminée dans laquelle des troncs de bois sont en train de brûler pour réchauffer la pièce. Il est ligoté à une chaise avec des cordes aussi épaisses que mon bras. Son visage tout comme ses vêtements sont tachés de sang. Son T-shirt jaune est devenu rouge. Lorsqu'il prononce mon nom, les deux frères en train de le torturer se retournent tous deux vers moi.
Edwin a un visage fatigué et... Scott... Lui... Semble prendre du plaisir.
« J'étais en train de parler avec tes petits copains de quelque chose... Quelque chose que tu pourrais m'expliquer peut-être. Dis-moi Judy Miller, pourquoi n'es-tu pas amoureuse de moi en ce moment »
Quand Lorenzo me pose cette question, j'ai l'impression que tout devient clair. Je suis sûrement encore un peu sous le choque de ce qu'il s'est passé avant que je perde connaissance, mais je sais de quoi il veut parler. C'est en entendant sa question que je me suis rappelée la discussion que j'avais eue avec Edwin le soir où il m'avait avoué ses sentiments. Je comprends alors que le collier que je porte ne me protège pas seulement des frères Anderson, ile me protège de tous les vampires.
Je m'apprête à lui répondre, mais il me coupe la parole.
Les frères Anderson se retourne de nouveau vers lui :
« Judy Miller. Je sais que tes petits chiens vont me tuer. Je sais que je vais mourir de la façon la plus barbare... »
Edwin ne le tuerait pas. Il m'a promis de ne jamais faire de mal à une personne même si cette dernière me voulait du mal. Il m'a promis de ne plus tuer. Alors la seule personne capable de commettre un acte barbare serait...
« Alors mes derniers mots seront ceux qui briseront votre trio... »
À mesure qu'il continue de parler, un sourire en coin s'affiche sur son visage. Il sait qu'il est surement en train de vivre ses derniers instants, et malgré tout, il prend du plaisir à annoncer quelque chose de grave. J'aimerais me lever et le faire taire, mais au fond de moi la peur me tétanise.
« Qui as-tu » Alyson Judy ? » il reprend
Mon cœur accélère. Le regard de Lorenzo se tourne vers les garçons en face de lui. Edwin n'aurait jamais fait ça... Seulement Scott... Mais pourquoi ?
Je n'ose rien répondre...
Lorenzo sourit une dernière fois :
« C'est ... »
Mais alors que je me concentre sur sa voix pour entendre le prénom de Scott, Edwin se lève et lui arrache la tête de son corps. Effrayer, je me lève à mon tour du sofa et recule. J'espère être en train de rêver. J'espère de tout mon cœur qu'Edwin n'a pas arraché la tête de Lorenzo. J'espère que le sang qui gicle dans tous les sens n'est qu'une invention de mon cerveau, que cette odeur immonde ne vient que de mon imagination.
Scott se lève. Je verse une larme en regardant les deux frères fixent faces à moi alors qu'Edwin vient d'arracher la tête de Lorenzo sans efforts.
« C'est moi qui ai tué Alyson. »
Je tourne le regard vers lui sans même paraître surprise.
« Pardonne Edwin. Pardonne-le d'avoir voulu te sauver. »
C'est encore pire que ce que je pensais. J'espère me réveiller de ce mauvais rêve le plus vite possible.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...