Elle ouvre la porte, sort, et la claque derrière elle.
J'ai tout gâché...
« Bah alors, Edwin, pourquoi cette fille n'est pas morte à cette heure-ci ? Attend, je crois que je sais... Oh mais...C'est elle, ta jolie fille ! »
Je lâche ma veste qui cache mon T-shirt et attrape Scott au cou avant de le coller contre le mur :
« Pourquoi elle est entrée. J'ai eu le temps de l'observer. Jamais elle ne serait entrée. »
Il rit :
« Tu l'as observée ! Tu deviens de plus en plus étrange, mon frère. Qu'est-ce que cette fille a de plus que les autres ? »
Je le lâche :
« J'ai compris... Tu es jaloux... Tu es jaloux parce que Judy c'est... Judy, c'est... »
Il baisse les yeux :
« Non, ne le dis pas...
— Judy, c'est la fille de la prophétie... C'est pour ça que je suis tant attiré par elle...
— Ce n'est pas possible que ça soit elle. De toute façon, elle n'a rien d'exceptionnel.
— Tu étais jaloux parce qu'elle m'aimait, moi et pas toi... Alors, tu as hypnotisé Alyson pour qu'elle tombe folle amoureuse de moi, quitte à ce que je finisse par la tuer...
- Je ne croyais pas qu'elle le prendrait au sérieux pour sa vie... »
Je souffle :
« Elle s'est planté un couteau dans le ventre, Scott ! J'ai dû la soigner et lui faire croire que je l'avais menacé pour plus qu'elle ne vienne. Mais elle serait revenue... Parce qu'elle est obligée... Tu l'as obligé comme tu l'as fait avec Judy tout de suite... Elle n'est pas entrée de son plain-grès... »
Il se remet à applaudir
« Tu es fort, mon frère. Seulement, tu as eu tort sur une chose. Je ne serais jamais jaloux de toi. Cette fille ne me plait pas. Fais-en ce que tu veux. Sort avec elle si tu veux, cela n'a aucune importance pour moi.
— Alors si je la tue, tu n'y porteras aucun intérêt ?
— Tu peux la tuer, dévore-la si tu le souhaites. Je m'en fiche. »
Je connais mon frère mieux que quiconque et là, je le sais, il ment.
« Mais assez parlé de moi, Edwin. Que s'est-il passé avec ton T-shirt ? »
Je baisse les yeux sur le T-shirt qui est recouvert de sang rouge pétant.
« Je l'ai senti avant même que tu n'ouvres la porte. C'est vrai qu'il n'aurait pas fallu que la jolie blonde découvre quelle bête tu es.
- Je ne l'ai pas tué.
- C'est bien, Edwin ! Veux-tu une médaille ? »
Je souffle et retire mon T-shirt qui a une odeur qui commence à me rendre fou :
« Je suis comme toi, Scott. Je dois me nourrir comme toi. Je dois tuer parfois, comme toi. Mais contrairement à toi, moi, j'ai un cœur. »
Je lui jette mon T-shirt au visage :
« Scott jamais une fille ne tombera amoureuse de toi, et tu sais pourquoi, parce que tu es le monstre que tu as voulu que nous devenions. »
Je lui lance un dernier regard et part pour prendre les marches qui montent jusqu'à ma chambre.
Seulement, en partant, je découvre le sac de Judy.
Elle l'a oublié...
Elle va se rendre compte qu'elle ne l'a plus et va venir le chercher...
Mais je ne peux pas la mettre en danger.
Scott serait bien capable de la tuer pour me prouver qu'il ne ressent rien pour elle...
Je vais devoir le lui ramener au plus vite.
Mais bon, avant ça, je vais aller me laver et mettre de nouveaux vêtements qui ne sentiront pas le sang chaud.
**
Je monte les marches et arrive dans ma chambre qui est restée comme la dernière fois où je suis venu.
Il y a toujours cette grande armoire en vieux bois, mon lit deux places qui fait plus lit trois places, quelques peintures des plus grands et un autographe de Michael Jackson sur un CD qu'il m'a dédicacé sur son lit de mort.
Pourtant, je déteste cette pièce.
Il est vrai que jamais, je ne dors, mais quand même, je mérite de me sentir à l'aise dans cette pièce.
En fait, en 2015, il y a eu une fête ici.
Une grosse fête.
Une fête comme jamais, je n'en avais vu !
C'était Halloween et il y avait ce garçon qui draguait toutes les filles qu'il trouvait.
J'étais à cette fête et je l'ai vu mettre de la drogue dans plusieurs verres.
Des petites, comme des grandes filles.
Il y avait les filles mineures qui avaient suivi leurs frères et sœurs, et il y avait les filles assez vieilles pour aller à une fête.
Il est très rare que je ne tue.
Quand je me nourris, je laisse toujours la personne en vie sans souvenirs ni blessures.
Mais là, ce garçon, il ne méritait pas la vie.
Il allait violer des jeunes filles, des enfants !
Alors, je l'ai amené dans ma chambre.
Je lui ai fait croire que j'étais amoureux de lui.
J'ai fermé ma porte à clef.
Et je l'ai vidé de son sang jusqu'à la dernière goutte.
Ensuite, j'ai pris une corde que j'ai accrochée à mon lustre et je l'ai pendu en laissant à côté de lui ma chaise de bureau.
J'ai ouvert la porte comme si rien n'était et je suis parti avant de disparaitre.
Bref, j'ai tué Jason Smith.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...