Chapitre 24 - Judy Miller

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Je ne suis pas retourné en cours après avoir retrouvé Edwin.

J'ai laissé Molly seule.

Alors, je suis une mauvaise amie ?

Si ça se trouve, elle m'en voudra de l'avoir laissée pour partir avec Edwin...

Bon, il faut que j'arrête de penser à ça, je l'appellerai quand je rentrerai. Pour l'instant, Edwin s'est mis en tête de me faire visiter une ville dans laquelle j'habite depuis ma naissance.

Toute la journée, il a essayé de me faire découvrir des choses.

C'était plutôt drôle de le voir essayer.

Seulement, même s'il m'apprenait quelque chose dont je n'étais pas au-courant, je préférais lui dire que je le savais déjà.

Edwin dû avoir de nombreuses petites amies au cours des années.

Il a plus de 100 ans, alors j'imagine que je ne suis pas sa première conquête, donc si je peux essayer de l'impressionner un peu...

De plus, je sais qu'il est un vampire immortel, alors je ne serais pas son dernier amour.

Enfin, après m'avoir amené aux quatre coins de la ville, il s'arrête devant le port alors que le soleil commence à aller se cacher derrière la mer.

À partir de juillet, une fête foraine est installée jusqu'au 1ᵉʳ décembre où les attractions se transforment en stand de chocolats chauds pour le marché de Noël.

« Judy Miller, est-ce que cela vous intéresserait de faire un tour dans la grande roue ? »

Me demande Edwin arrivé devant la fête foraine du port.

Je n'ai jamais aimé la grande roue.

J'ai le vertige.

En fait, je crois que je n'ai pas confiance en cette attraction.

« Oh... Edwin... C'est une magnifique demande, seulement, je dois t'avouer qu'un de mes défauts est que le vide m'effraie comme la peste. »

Il rit :

« Le vide, ou la peur de tomber ? »

Je ne réponds rien et baisse la tête.

Il doit surement se dire que je ne le mérite pas.

Que je ne suis pas assez bien pour lui...

Il se tourne vers moi et pose ses deux mains sur mes épaules :

« Regarde-moi, Judy. » dit-il avec une voix douce.

J'ai un moment d'hésitation, puis je lève les yeux :

« Edwin, je comprendrai si tu penses que je ne suis pas assez vaillante ou... »

Il me coupe la parole :

« On s'en fiche de savoir si tu es vaillante ! Je t'aime pour ce que tu es. Ce que je veux que tu comprennes, c'est que si la peur de tomber t'empêche de monter dans cette roue, je veux que tu saches que quoi qu'il arrive, je rattraperai ta main avant que tu ne touches le sol brûlé par le soleil. Mais je ne t'oblige à rien. Tu as le droit d'avoir peur, tu as le droit de ne pas savoir des choses, tu as le droit d'être toi, Judy Miller, parce que c'est toi que j'aime. Je t'aime parce que tout l'univers a conspiré à me faire arriver jusqu'à toi. »

J'esquisse un sourire :

« Allons dans cette grande roue. »

Il sourit à son tour et m'attrape le bras pour me trainer jusqu'à cette géante monture.

Nous nous asseyons l'un à côté de l'autre sur les sièges en cuir et il baisse la ceinture de sécurité avant de m'attraper la main :

« Ferme les yeux. Fait moi confiance. »

Je souris et ferme délicatement mes paupières.

Au bout de quelques minutes, il me demande de regarder.

J'ouvre les yeux que je frotte un peu, histoire que ma vue s'adapte à la lumière qui m'éblouit.

En face de moi, il y a la mer qui s'étend à l'infini et l'horizon qui se fond avec l'eau donne un rendu paradoxal.

Le vent que transportent les vagues fait voler mes cheveux dans l'air, amenant à moi la brise chargée d'odeur saline.

« C'est magnifique. »

Je dis en tournant le regard vers lui.

Il a une étincelle dans le regard :

« Je suis heureux que cela te plaise ! »

Seulement, en le voyant me regarder comme il fait, les mauvaises pensées reviennent aussi vite qu'elles sont arrivées.

« Edwin...

- Oui ?

- Tu te rends bien compte que je ne vais pas vivre éternellement... Un jour, il faudra... »

Il m'interrompt en posant son doigt sur ma bouche :

« Chère Judy, le jour où tu seras prête, je ferais en sorte que tu vives pour toujours, si ce jour n'arrive jamais, alors ce n'est pas grave. Je resterais avec toi jusqu'à ton lit de mort si tu le souhaites, mais n'oublie jamais que tu pourras toujours me demander la vie éternelle. »

Moi ?

Un vampire ?

Je ne serais même pas capable de tuer une mouche, alors des humains...

Il faut que je change de discussion ou je pense que je vais finir par déprimer...

« Dis-moi Jeremiah, comment fais-tu pour aller au soleil sans jamais te faire brûler par ses rayons ? »

Il me regarde étrangement puis comprend que je ne veux pas parler de ma mort aujourd'hui.

Il me regarde avec un léger sourire en coin comme si ma question était bête :

"Oui, les vampires craignent le soleil. Mon frère et moi avons eu la chance d'avoir été tués puis nous avons obtenu une sorte de pierre que nous gardons toujours avec nous"

Il retire sa main qui tient la mienne et sort de la poche une montre à gousset qui semble avoir plus de 100 ans :

"Dans cette montre se trouve la pierre qui m'appartient. Qui a été créé par le sang de ma toute première victime alors que je venais de me transformer. Scott à la sienne, les autres vampires doivent être au courant de l'endroit où se trouve la pierre pour sortir en pleine journée comme moi."

Je lui souris et ne réponds rien.

Peut-être ai-je peur de dire une bêtise... Enfin, ce dont je suis sûr, c'est que jamais je ne voudrais devenir un vampire.

The Prophecy (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant